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Par Carenews PRO - Publié le 23 novembre 2016 - 13:47 - Mise à jour le 25 novembre 2016 - 16:51
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[ENTRETIEN] Viviane Olivo, DG de la Fondation Crédit Agricole Nord de France

Le passage de la finance à la philanthropie n’était pas forcément inscrit dans le projet professionnel de Viviane Olivo. C’est par le biais la communication qu’elle a progressivement développé dans la région Nord Pas de Calais un réseau d’entreprises sur lequel elle peut aujourd’hui s’appuyer pour mettre en oeuvre les ambitions de la Fondation Crédit Agricole Nord de France.

[ENTRETIEN] Viviane Olivo, DG de la Fondation Crédit Agricole Nord de France
[ENTRETIEN] Viviane Olivo, DG de la Fondation Crédit Agricole Nord de France

Comment êtes-vous devenue déléguée générale de la Fondation Crédit Agricole Nord de France ?

Mon parcours professionnel s’est progressivement rapproché du mécénat. À la sortie de l’Edhec option finance j’ai travaillé comme consultante en agence de communication institutionnelle (Denoyelle et Bourgois) où je me suis créé un vrai réseau en communication financière. J’ai ensuite été amenée à créer un poste de communication à la banque Accord, filiale du groupe Auchan. Et je suis devenue directrice de la communication de cette banque en 2005. J’ai alors été en contact avec tout le réseau associatif de la famille Mulliez et en particulier la Fondation Auchan pour la Jeunesse. J’ai initié des partenariats bancaires avec des associations comme Crésus à Strasbourg et cela m’a beaucoup intéressée.

En 2008 je suis entrée au Crédit Agricole Nord de France comme directrice de la communication. C’est l’entité la plus importante du groupe après Paris et Lyon depuis la fusion des caisses régionales du Nord et du Pas de Calais. Avec l’arrivée du Louvre-Lens il fallait développer la communication culturelle. C’était la première convention de mécénat du groupe qui a ensuite permis au Crédit Agricole Nord de France de devenir le mécène des musées dans la région.

Quelques années plus tard, il est apparu que soutenir la culture était très bien mais que la région avait également de grands besoins médicaux et éducatifs. D’où le lancement au 1er décembre 2015 de la fondation dont je suis devenue déléguée générale.

 

Quelles sont les ambitions de la Fondation ?

La fondation s’est fixé quatre grands axes d’intervention. La santé et la recherche médicale appliquée. L’inclusion sociale et la lutte contre le décrochage et toutes formes d’inégalités. L’insertion économique par l’emploi et l’entreprenariat social. La culture au sens patrimonial et dans une optique territoriale (Chartreuse de Neuville). La Fondation nationale du Crédit Agricole est en effet engagée depuis très longtemps dans la restauration de bâtiments classés qui fait maintenant partie intégrante de notre histoire.

Sur ces quatre domaines 23 projets arrivés en direct ont été votés par le conseil constitué en décembre. Nous voulons vraiment que notre aide constitue un effet de levier sur le projet et ne pas saupoudrer nos fonds en multipliant les interventions. En moyenne le soutien financier d’un projet est de 30 000 euros pour une fourchette allant de 10 000 à 100 000 euros. D’ici la fin de l’année nous allons lancer un appel à projets en complément des dossiers en direct. La Fondation dispose d’un budget de 3 millions d’euros pour trois ans.

Nous avons également mis en oeuvre avec la nouvelle Fondation Nationale Crédit Agricole Solidarité Développement un projet d’expérimentation sur le décrochage scolaire pour lequel la région Nord Pas de Calais servira de territoire pilote.

 

D’abord je tiens à rester modeste par rapport aux fondations ayant bien plus d’expérience. Il me semble pourtant qu’un axe fort actuel est le constat que seul on ne peut pas faire grand-chose. On ne pourra essayer de résoudre des problèmes complexes qu’en s’ associant avec d’autres mécènes publics ou privés. Mais aussi en aidant les petites associations isolées pour irriguer sur le territoire. Dans notre région beaucoup de fondations sont concentrées dans le Nord alors qu’il n’y a presque rien dans le Pas de Calais.

Deuxième constat. On part de plus en plus souvent sur des modèles hybrides avec des entrepreneurs sociaux lucratifs et non lucratifs. Les banques doivent faire bouger les lignes pour casser les frontières entre ces deux mondes, en particulier sur le plan fiscal. Beaucoup d’entrepreneurs sociaux ne bénéficient pas de la philanthropie car sont considérés comme des entrepreneurs marchands et les donateurs n’ont pas de déduction fiscale. Mais les choses heureusement bougent. Aux Etats-Unis comme au Canada de nouveaux modèles sont mis en place dans lesquels les garages solidaires par exemple ne sont pas considérés comme des entreprises faisant de la concurrence déloyale. Ce sont là de grands enjeux pour demain.

 

 

 

 

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