Aller au contenu principal
Par Lire pour en sortir - Publié le 17 février 2017 - 10:52 - Mise à jour le 21 février 2017 - 15:56
Recevoir les news Tous les articles de l'acteur

"Bon c’est pas Vincent Cassel mais quand même !" Un écrivain à la prison d’Arras

Le 6 mars 2017, Etienne de Montety, écrivain et journaliste au Figaro Littéraire, est venu échanger avec les personnes détenues de la maison d’arrêt d'Arras. Cette rencontre, organisée par Lire pour en Sortir, fait partie des activités culturelles proposées par l’association pour favoriser le lien avec les prisonniers et leur ouverture culturelle. Depuis juin 2015, date de mise en place des premiers partenariats avec les établissements pénitentiaires, 7 écrivains ont participé à ces échanges : Daniel Rondeau, Mazarine Pingeot, Raphaëlle Riol, François Reynaert, Olivia Resenterra, Etienne de Montety et Valentine Goby. Retour sur une rencontre qui a marqué les esprits.

"Bon c’est pas Vincent Cassel mais quand même !" Un écrivain à la prison d’Arras
"Bon c’est pas Vincent Cassel mais quand même !" Un écrivain à la prison d’Arras

 « Nous redevenons l’espace de deux heures des êtres humains et plus un numéro d’écrou ». Ces mots très forts de sens, c’est Serge*, présent à la rencontre avec Etienne de Montety, qui les prononce. Et il complète : « nous sommes traités comme des personnes à part entière et non plus comme des détenus ». Sofiane, lui, explique que grâce à l’auteur et aux personnes de l’association, il a « apprécié cette journée chaleureuse » et qu’il « n’a pas eu l’impression d’accueillir mais d’être reçu ».  

C’est d’abord grâce au livre que ces rencontres sont intéressantes. Poser des questions, comprendre pourquoi l’auteur a écrit son ouvrage et comment il s’y est pris sont les sujets qui intéressent généralement les personnes détenues. Mais rapidement le livre devient un prétexte pour créer du lien entre ces personnes qu’à première vue tout sépare ; c’est grâce à l’ouverture et la disponibilité des auteurs que ces échanges sont si riches. A l’image de Serge qui explique : «[le fait que] nous les détenus, censés être des « parias », ayons pu toucher l’auteur par nos questions nous met en valeurs. C’est une fierté de voir une personne cultivée être touchée par la parole d’un détenu ».

A la maison d’arrêt de Arras, l’unité d’enseignement propose un atelier d’écriture. Les participants écrivent depuis quelques mois une nouvelle à plusieurs mains. Tout naturellement, l’échange avec l’auteur s’est orienté vers cette nouvelle. A travers des questions sur le fond et la lecture de certains passages, les prisonniers ont profité de cette rencontre pour recueillir des conseils. C’était important pour eux, car, comme l’explique Thomas « rien ne vaut le contact d’un professionnel ouvert pour nous enseigner les ficelles du métier »

La rencontre avec des écrivains n’est pas anodine pour les personnes détenues. Coupées de la vie sociale, et souvent de toutes activités culturelles même si de nombreuses associations et collectivités organisent ponctuellmement des événements musicaux ou théâtraux,  elles apprécient ces moments pour leur convivialité et le fait d’oublier l’espace d’un instant leur vie en détention.

*Les prénoms ont été modifiés

**Etienne de Montety venait présenter son roman, L'Amant noir, éditions Gallimard

Fermer

Cliquez pour vous inscrire à nos Newsletters

La quotidienne
L'hebdo entreprise, fondation, partenaire
L'hebdo association
L'hebdo grand public

Fermer