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Par Carenews INFO - Publié le 24 février 2017 - 14:35 - Mise à jour le 16 mars 2017 - 15:56
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Unicef : David Beckham serait-il un escroc ?

Le fameux footballeur anglais aux mille abdos a toujours eu une réputation très positive. Le parrain de l’Unicef depuis maintenant 12 ans est plus fortuné que la reine d’Angleterre avec un capital estimé à 641 millions d’euros. Mécène idéal pour des associations ou instituts, David Beckham est pourtant remis en cause par Mediapart depuis les FootballLeaks. Il est accusé de n’avoir jamais financé l’Unicef et d’avoir envoyé des notes de frais exorbitantes à l’agence de l’ONU.

Unicef : David Beckham serait-il un escroc ?
Unicef : David Beckham serait-il un escroc ?

En février 2015, pour fêter leurs dix années de partenariat, l’Unicef et David Beckham lancent le projet fonds « 7 » (le sept fait référence à son numéro de maillot lorsqu’il était footballeur). Ce fonds, dont il est censé être le principal donateur, est consacré aux enfants en danger sur la planète.

 « Par le biais de ‘7’ , David va utiliser son influence, sa voix et ses relations pour recueillir des fonds d’importance critique et encourager les dirigeants de la communauté internationale à créer des changements positifs durables pour les enfants », d’après le site de l’Unicef. Cependant, d’après le site d’investigation Mediapart et l’European Investigative Collaborations (EIC), David Beckham n’aurait pas versé un centime à l’Unicef, aurait refusé de participer à des évènements de charité et se serait fait rembourser des frais qui étaient déjà pris en charge par ses sponsors. Un scandale qui entache sérieusement la réputation du footballeur.

 

Des échanges compromettants : David Beckham refuse de financer l’Unicef avec son propre argent

En 2015, Beckham écrit à Simon Oliveira, directeur opérationnel de l’agence Doyen Global qui gère ses intérêts, à propos du fonds « 7 » et de sa participation financière : « Je n’ai pas envie de le faire et je ne le ferai pas avec mon argent », d’après une enquête de Médiapart. Le deuxième sportif le plus riche au monde ne manque pourtant pas de moyens. Les avocats de la star ont répondu à l’EIC que David Beckham avait donné « une somme à 7 chiffres » à l’Unicef il y a de nombreux mois. L’Unicef a confirmé cette version et soutient son parrain.

Ses conseillers, inquiets de voir qu’il ne semblait toujours pas motivé à faire un geste pour son propre fonds, l’auraient supplié de faire un don. Quatre mois après la création de « 7 », la responsable des ambassadeurs de l’Unicef à Londres aurait envoyé un mail à Simon Oliveira pour demander un chèque pour fournir des kits d’aide « puisque les pays attendent l’argent ». Ce à quoi l’équipe de David Beckham répond qu’un chèque de 1,5 million d’euros sera envoyé en automne (et non en juin).

Devant les rechignements de David, plusieurs propositions lui sont faites pour lui éviter de contribuer personnellement. Son conseiller lui propose de participer à l’inauguration des Jeux africains à Brazzaville (Congo) pour 1 million de dollars ou de participer à Shanghai à une remise de récompenses d'un magazine de luxe, avec le même chèque à la clé. Beckham refuse toutes ces options et ajoute « Mettre un million de dollars du dîner de charité, c’est comme mettre mon propre argent. S’il n’y avait pas cette œuvre de bienfaisance, cet argent irait sur mon compte en banque. »

 

Beckham demande à l’Unicef de rembourser des déplacements déjà payés par ses sponsors

L’histoire va plus loin. En 2015, Beckham s’offre un tour de l’Asie payé par ses sponsors pour signer de nouveaux contrats. Entre deux rendez-vous professionnels, il décide de réaliser une mission Unicef. Celle-ci devait durer deux jours au Cambodge, mais c’est deux jours de trop pour l‘ex-footballeur. Son conseiller Oliveira s’en inquiète et en parle à un des dirigeants de la société du joueur : « Il vient juste de signer (avec l’Unicef) le plus grand partenariat de bienfaisance pour une star. Mais il ne s’est encore rendu sur aucun des projets. Pourtant, on ne lui a pas programmé les demandes les plus contraignantes. On doit s’assurer qu’il fait preuve d’engagement. Parce que si, après un jour sur le terrain, il se retire dans son jet privé pour rejoindre son hôtel six étoiles, ça ne fera pas bonne impression. »

 

Pour ce voyage au Cambodge, Beckham envoie une facture de 6 685 livres à l’Unicef (soit     8 000 euros). Ce à quoi l’Unicef répond que David Beckham a bénéficié d’un jet privé offert par ses sponsors et qu’ils n’avaient donc pas à payer un billet qu’il n’avait pas utilisé. Selon la société du joueur, contractuellement, Beckham a droit à un billet en classe affaires. Beckham, en plus de vouloir se faire rembourser ses frais de déplacements par le fonds (ce qui est déjà discutable en tant qu’ambassadeur) tente de s’enrichir sur le dos d’un voyage humanitaire et de l’Unicef.

Ses avocats répondent que Beckham paye ses hébergements alors qu’il ne participe qu’au surclassement de ceux-ci. De base, les ambassadeurs ont droit à la prise en charge de leurs frais de voyages avec le même standing que celui accordé aux secrétaires généraux adjoints de l’ONU. Même si l’ONG « encourage » ses riches ambassadeurs à « réduire les coûts au minimum ».

 

L’Unicef, un coup de com’ qui fait augmenter le prix des contrats de Beckham

Plusieurs proches du footballeur se sont alors plaints de sa « radinerie ». Au-delà du problème éthique, il est justifiable que la star investisse dans ce fonds puisqu’il est positif pour son image et augmente la valeur des contrats et partenariats qu’il signerait à côté. L’Unicef serait donc favorable aux activités commerciales de Beckham est vital pour la marque. Ses conseillers sont même allés plus loin : David Beckham devait « réaliser des actions pour des œuvres de bienfaisance afin d’améliorer son image, pour que les gens voient les grandes choses qu’il fait, au lieu de constamment lire des articles expliquant combien il gagne » afin de créer un « effet de halo créé par la couverture médiatique positive » qui « va générer d’énormes revenus dans une affaire qui rencontre déjà un très grand succès et produit un énorme bénéfice financier ».

Pas de doutes donc sur les motivations du joueur et de sa société. Au lendemain de l’inauguration du fonds, Simon Oliveira liste à David Beckham les 156 sujets diffusés rien qu’en Angleterre (120 audiovisuels, 14 articles de presse, 22 sur Internet). Et traduit cette exposition médiatique en gains : une audience de plus de 87 millions de personnes, dont il calcule la valeur publicitaire équivalente au centime près, soit £ 580 139,90  (673 715 euros).

 

Mais les « magouilles » du joueur ont fini par le rattraper. La nouvelle envie de David Beckham est de se faire anoblir par l’Angleterre et la reine, comme Mick Jagger. Son idée de devenir « Sir » est freiner par le fisc britannique pour cause d’optimisation fiscale problématique grâce à un montage lié à des investissements dans des films grand public comme Avatar et Die Hard 4. « Cela nous donne encore plus de raisons de travailler cette année sur l’Unicef, les forces armées, et d’autres engagements de bienfaisance », conclut Oliveira.

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