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Par Carenews PRO - Publié le 15 mars 2017 - 14:29 - Mise à jour le 10 avril 2017 - 10:14
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[EAU] [ENTRETIEN] Julien Ancele, directeur général de 1001fontaines

En s’engageant dans le mécénat de compétences proposé depuis des années chez Accenture Julien Ancele ne savait sans doute pas que cet investissement ponctuel pour le bien public se transformerait en emploi permanent. Mais l’aventure le passionne et l’ambition affichée par le jeune directeur général de 1001fontaines le démontre.   

[EAU] [ENTRETIEN] Julien Ancele, directeur général de 1001fontaines
[EAU] [ENTRETIEN] Julien Ancele, directeur général de 1001fontaines

Comment êtes-vous arrivé à la direction de 1001fontaines ?

Diplômé de l’ESCP Europe Business School j’ai d’abord eu un parcours classique comme consultant en stratégie et développement durable chez Accenture. J’ai eu l’occasion d’exercer plusieurs missions de conseil dans des ONG dans le cadre du mécénat de compétence alors développé dans le groupe. Il s’agissait de définir une stratégie de déploiement et de positionnement sur des métiers exactement comme nous le faisions avec nos clients sauf que cela n’était pas facturé. C’est dans le cadre d’une de ces missions que mon responsable hiérarchique m’a contacté pour travailler à l’élaboration d’une stratégie 2020 pour l’association 1001fontaines. Celle-ci propose une solution efficace et durable permettant aux petites communautés isolées de produire une eau de boisson totalement saine. J’ai été passionné par le modèle et les équipes avec lesquelles je travaillais mais avec l’impression de parler de ce que je ne connaissais pas faute d’expérience terrain.

Du coup à l’occasion de mon voyage de noces au Cambodge nous sommes allés avec mon épouse passer une journée chez 1001fontaines pour comprendre le fonctionnement d’une station de production et distribution d’eau. Nous avons aussi visité des écoles et des villages dans lesquels 1001 fontaines apportait de l’eau.

Au retour j’ai rejoint 1001fontaines en 2015 comme directeur général ce qui m’a permis d’aller au-delà des slides de présentation et de mettre en place la stratégie recommandée auparavant pendant mes missions.

Un défi qui se révèle passionnant avec l’ambition de toucher 1 million de bénéficiaires en 2020 contre 400 000 aujourd’hui.

 

Comment fonctionne 1001fontaines et avec quels moyens?

Nous sommes totalement dans la logique du social business. Il s’agit de créer et financer une installation de production d’eau potable à un coût très bas. Et de la confier à un entrepreneur local sélectionné qui produit l’eau de boisson, la conditionne et la vend au sein du village. Il est accompagné et formé pour le contrôle de la qualité et la maintenance par une ONG locale. Les bénéfices qu'il en retire lui permettent de vivre et d’entretenir son outil de production.

Chaque villageois peut ainsi boire jusqu'à 2 litres d'eau totalement saine par jour et une activité économique durable assurant des revenus à un entrepreneur et sa famille est créée. Finalement cela fonctionne un peu comme une franchise.

Nous avons commencé au Cambodge où 150 sites sont désormais installés et poursuivons avec Madagascar où 15 sites viennent d’être lancés (25 prévus pour la fin de l’année). Car l’idée est de répliquer le modèle en l’adaptant en fonction des besoins locaux.

Nous avons l’intention de saisir toutes les opportunités pour déployer le modèle en Birmanie, en Inde et au Vietnam en s’alliant à de grandes ONG qui pourront créer des plateformes d’accompagnement. Celles-ci comme BRAC (très grosse ONG bangladaise) en Birmanie ou Action contre la Faim en Inde nous apportent un ancrage institutionnel (relations avec le gouvernement) et sur le terrain. Car nous ne cherchons pas à devenir une grosse organisation mais souhaitons que les grosses organisations s’approprient notre modèle. Nous voulons instaurer des projets pérennes pour que l’objectif 2030 d’un accès universel à l’eau potable soit atteint. Et si ce sont de grosses ONG qui atteignent l’objectif, nous aurons réussi.

Nos efforts portent beaucoup sur le marketing social car il faut convaincre dans les zones rurales les plus isolées que l’eau pourtant disponible n’est pas propre à la consommation. Il y a un enjeu très important de sensibilisation.

 

Comment appréhendez-vous l ‘évolution du mécénat ?

Les mécènes cherchent de plus en plus à impliquer les collaborateurs et les mettre à disposition des causes avec leurs connaissances. Par exemple avec Danone, Accenture a mis en place une académie pour la formation des entrepreneurs compte tenu des connaissances du groupe Danone dans le domaine de l’eau. Car au-delà du financement il s’agit d’assurer un soutien opérationnel. Idem avec Google pour l’accompagnement sur des sujets technologiques. Cela permet de mobiliser des salariés autour de leur métier et l’engagement très valorisant des collaborateurs est un facteur de fidélité et d’attachement à l’entreprise. Cela va bien au-delà du rapport RSE de fin d’année. Je suis convaincu que le mécénat s’inscrira de plus en plus au coeur de la stratégie des entreprises.

 

 

 

 

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