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Par Carenews PRO - Publié le 9 avril 2014 - 15:19 - Mise à jour le 11 février 2015 - 13:28
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[EDITO] Mécénat : l’évaluation, un sujet clé à double sens

L’évaluation du mécénat a le vent en poupe. Signe d’une professionnalisation du secteur, la recherche d’impact permet de valider les actions et d’améliorer les pratiques, et si elle complexifie le travail des associations, elle va dans le bon sens. Mais quand on parle d’évaluation on parle projets, mais aussi entreprise : quel impact sur l’image, sur la motivation des salariés, sur leurs performances, ou encore sur l’innovation ? Or aborder le sujet de l’évaluation sans différencier les deux sujets peut être source de frustration et de confusion, voire d’évitement.

[EDITO] Mécénat : l’évaluation, un sujet clé à double sens
[EDITO] Mécénat : l’évaluation, un sujet clé à double sens

Les travaux d’ADMICAL - carrefour du mécénat d'entreprise - sur le sujet depuis plus d’un an le prouvent : l’évaluation est désormais un passage obligé, une sorte de mesure de l’investissement du mécénat. On veut être sûr que les projets sont efficaces : plus question de donner de l’argent sans savoir à quoi il sert. La dernière conférence sur ce thème, le 3 avril dernier, a montré que les mécènes se professionnalisent pour évaluer les actions des associations mais réfléchissent aussi aux conséquences en interne.

Or les processus d’évaluation sont plus faciles à mettre en place pour mesurer la pertinence des actions des associations que pour quantifier l’impact au sens de l’entreprise mécène. De plus cette notion de bénéfices pour l’entreprise, dans un partenariat gagnant-gagnant, est tout récemment admise en France culturellement habituée au don gratuit. C’est donc un sujet qui ne coule pas de source : lors des débats, on parle plus d’évaluation de projets que d’impact au niveau du mécène. Pourquoi ?

A l'heure où l'on s'apprête à quantifier la pénibilité du travail, je ne peux pas me résoudre à ce que l'on n'arrive pas à évaluer l'impact d'une opération de mécénat au sein d'une entreprise même si elle repose sur des réalités difficiles à quantifier. Et je ne veux pas m'y résoudre car cela reste sans doute le meilleur moyen de convaincre que le mécénat  s’explique autrement  que  par la  défiscalisation et le social washing, et qu’il peut devenir une branche complémentaire et raisonnée de la stratégie RSE.

Alors en entendant des délégués généraux de fondations expliquer que cette volonté d'évaluation interne est davantage portée par les fondations que par les entreprises, on peut se demander si le frein vient : 

  • d'une volonté de garder un pré carré - la seule action dans l'entreprise qui n'est pas évaluée ? 
  • d'un manque d'intérêt ou de moyens pour les actions de la fondation ? 
  • d'éviter de mettre sur la table des éléments factuels qui pourraient justifier plus de mécénat ? 
  • de l’utilisation d’un même terme – évaluation – pour deux réalités différentes (efficacité du projet et mesure d’impact pour l’entreprise) ?

Les réflexions sont ouvertes …

Sophie Barniaud

Sophie Barniaud, 40 ans, est diplômée de Sciences Po Bordeaux. Après quelques années dans la communication et le commercial, elle travaille pendant cinq ans aux côtés d’un député avant de rejoindre l’association SOS Préma en tant que directrice adjointe, en développant notamment les partenariats de mécénat et le lobbying institutionnel. Dans le cadre de son dernier poste de conseillère chargée de la jeunesse et de la vie associative au ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative, elle côtoie les acteurs principaux du mécénat et organise la signature par le ministère de la Charte du Mécénat initiée par ADMICAL. Elle a créé l'agence de conseil et de formation Application Mécénat en 2012 et participe depuis janvier 2014 au lancement de Carenews.

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