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Par La Fondation la France s'engage - Publié le 10 janvier 2017 - 09:46 - Mise à jour le 12 janvier 2017 - 13:52
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La France s’engage pour des services à la personne solidaires

Générer de l’activité économique pour ceux qui en ont besoin en recréant du lien social dans tout un quartier : voilà le pari réussi de la conciergerie parisienne Lulu dans ma rue, lauréat du dispositif la France s’engage dès sa création en 2015.

La France s’engage pour des services à la personne solidaires
La France s’engage pour des services à la personne solidaires

Priorité à l’activité économique pour regagner l’estime de soi

Lorsqu’il fonde l’association « Lulu dans ma rue » en 2015, Charles-Edouard Vincent n’en est pas à son coup d’essai. Alors qu’il mène une carrière dans des entreprises high-tech, il décide de s’engager à plein temps chez Emmaüs. Il fonde, en 2007, Emmaüs Défis, des chantiers de réinsertion sociale basés sur le travail à l’heure. À contre-sens de ce qui se fait pour les personnes en marge de la société, l’initiative propose d’abord un emploi, pour ensuite faciliter l’accès à un hébergement et une mise à jour administrative.

Dix ans plus tard, les chantiers révèlent que seuls 30% des personnes réinsérées souhaitent retourner dans des emplois classiques en entreprise. Une forme de travail plus souple leur serait mieux adaptée. En parallèle, Charles-Edouard Vincent perçoit combien les quartiers de Paris deviennent anonymes au fil du temps. La vie locale, peu animée, est bien loin de l’image d’Épinal d’une grande ville riche de quartiers vivants, où chacun a un rôle et rend service.

L’idée fait son chemin : créer une conciergerie solidaire de proximité, en plein Paris.

« Lulu dans ma rue » : un nouveau souffle solidaire à la vie de quartier

« Lulu dans ma rue » est un kiosque qui propose aux habitants du quartier des services de bricolage, couture, garde d’animaux, informatique, garde d’enfants, « gros bras », etc. Ces services sont assurés sous forme de travail à l’heure par des « Lulus » préalablement référencés, dont la situation est précaire. « On a des gens qui sortent de dispositifs d’insertion, des chômeurs de longue durée, des personnes issues du RSA, des étudiants, des mères célibataires, des jeunes retraités aussi, qui ont une toute petite retraite et ont du mal à joindre les deux bouts. », détaille Emma Virey, permanente de l’association.

Chaque Lulu bénéficie d’un suivi individualisé. D’abord dans leurs parcours de micro-entrepreneuriat, par une formation commerciale et technique, une assurance adaptée et un tutorat entre anciens et nouveaux Lulus. Ensuite, en leur permettant d’avoir un smartphone, outil numérique indispensable dans leurs activités. Enfin, une assistante sociale les aide dans leurs démarches, leurs formations qualifiantes, voire leurs projets professionnels à long-terme. « On veut construire un projet personnel très fort pour nos Lulus », assure Emma Virey.

Pour faire appel aux services des Lulus, les habitants se rendent directement au kiosque, ou bien passent par le numéro de téléphone ou le site Internet de l’association. Le rôle de la conciergerie dépasse largement le cadre des petits services : « On est un véritable acteur de l’espace public parce qu’on est ouverts de 9h à 20h, souligne Emma Virey, salariée de « Lulu dans ma rue » depuis le début de l'aventure. C’est un espace de rencontres entre clients et Lulus. On y fait même des apéros. Lulu dans ma rue s’est fixé pour objectif de réinventer la vie de quartier. ».

Déployer un projet de quartier à l’échelle nationale : un défi relevé grâce à La France s’engage

En 2015, Lulu dans ma rue obtient le plein soutien de La France s’engage alors que le projet n’en est encore qu’au stade expérimental. Emma Virey explique : « On a un gros enjeu de crédibilité. On a besoin de montrer qu’on peut nous faire confiance les yeux fermés. Et le fait d’avoir été labellisé La France s’engage est un vrai gage de qualité. C’est une très belle reconnaissance dans l’écosystème de l’économie sociale et solidaire. ». L’association installe son tout premier kiosque dans le 4ème arrondissement. Le logo La France s’engage y figure en bonne place, donnant la légitimité nécessaire auprès de tous les interlocuteurs.

« Pendant un an, on a testé notre hypothèse et on ne savait pas si on allait avoir 5 ou 35 commandes par jour », raconte Emma Virey. Un an et demi après sa création, le kiosque fête ses 15 200 commandes. 115 Lulus sont référencés dans le quartier. Devant un tel succès, la Ville de Paris a autorisé l’ouverture de cinq nouveaux kiosques d’ici à juin 2017.

La prochaine étape sera d’essaimer en régions, voire hors des frontières. Plus de 350 demandes sont déjà parvenues à l’association pour ouvrir des kiosques Lulu dans ma rue, y compris dans d’autres pays francophones, en Italie et au Canada. C’est bien sûr une grande satisfaction pour l’association et pour Emma Virey : « La France s’engage est une très belle communauté, on a la chance d’y être montrés comme des projets porteurs de sens ! »

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