Explosion rue Saint-Jacques : les secouristes de l'Ordre de Malte France sur le terrain
Le mercredi 21 juin, vers 17h, une fuite de gaz provoque l’explosion d’un immeuble situé au 277 de la rue Saint-Jacques, dans le 5e arrondissement de Paris. Alors qu’ils se préparent pour la Fête de la Musique, les secouristes de l’Unité de Paris de l’Ordre de Malte France, postés au Val de Grâce, à deux pas, entendent le bruit. Sans hésiter, l’équipe remonte tout de suite l’alerte aux cadres et se met immédiatement en ordre de bataille. Retour sur une soirée marquée par l’urgence.
« Les secouristes qui se préparent à ce moment-là pour leurs postes du soir à l’occasion de la Fête de la Musique ont entendu l’explosion depuis le local de l’UDIOM 75, situé dans l’enceinte même [de l’Hôpital d’Instruction des Armées] du Val de Grâce », raconte Pierre Charzat, le directeur délégué aux Actions de Secours et de Soutien à la Population de l’Ordre de Malte France.
À 17h20, les secouristes rattachés à l’Unité Départementale d’Intervention de l’Ordre de Malte (UDIOM) 75 sont prévenus à travers l’application Viappel. Solenne, secouriste depuis 2015 et, ce soir-là, cadre de permanence à l’Ordre de Malte France, est déjà en route pour le Val de Grâce et prend contact avec les pompiers. « Dans ce genre de situation, il y a toujours un petit temps d’organisation », explique-t-elle. « Il faut prendre les informations, se coordonner avec les différentes autorités, déterminer combien de personnes on peut mobiliser, etc. »
DE LA MISE EN PLACE À L’ACTION
Cinq minutes plus tard, Solenne est sur place pour établir un premier état des lieux. En parallèle, la Direction des Actions de Secours et de Soutien à la Population de l’Ordre de Malte France est informée du drame. Déjà mobilisée sur le Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace (au Bourget, dans le nord de Paris), elle envoie une équipe de l’Unité des Hauts-de-Seine en renfort.
Tout va alors très vite. De nombreuses personnes blessées ou impliquées sont dirigées dans l’enceinte du Val de Grâce par son personnel. Pendant ce temps, les secouristes et logisticiens mobilisés arrivent un à un sur les lieux, et le dispositif de secours se met en place.
Étienne, secouriste depuis plus de 6 ans à l’Ordre de Malte France, aujourd’hui chef d’équipe à l’UDIOM 75, oriente les personnes impliquées et les victimes vers le Centre d’Accueil des Impliqués (CAI) à la Bibliothèque Rainer-Maria Rilke ou vers le Poste Médical Avancé (PMA) situé à la Terrasse Saint-Jacques, un restaurant du Boulevard de Port-Royal.
Très vite, il laisse la coordination du point de regroupement des victimes (PRV) du Val de Grâce à un autre chef d’équipe afin qu’il puisse, lui-même, évacuer une victime vers le Poste Médical Avancé. Au PMA, la victime est auscultée par un médecin. Étienne la conduit ensuite à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, avec trois autres secouristes. « Dès que cette femme est prise en charge à l’hôpital, nous reconditionnons le véhicule et le matériel et nous repartons sur place », raconte Étienne. Pendant ce temps-là, les secouristes postés au PRV continuent à orienter, selon les cas, les impliquées et les victimes vers le centre d’accueil des impliqués inter associatif (CAI) ou vers le Poste Médical Avancé (PMA).
L’ENTRAIDE COMME FIL ROUGE
Également alertée, la Direction des Délégations, de la Solidarité et du Secourisme envoie l’un de ses foodtrucks basés au siège de l’association (dans le 15ᵉ arrondissement). Il s’agit de distribuer des boissons et de quoi manger aux pompiers, aux personnels du SAMU, à la police et à toutes les associations agréées de sécurité civile mobilisées. Le foodtruck se positionne à quelques dizaines de mètres de la scène du drame, à l’angle du Boulevard de Port-Royal et de la Rue Saint-Jacques. Il se coordonne avec les équipes de logisticiens déjà sur place.
Les secouristes et logisticiens de l’Ordre de Malte France sont restés sur place jusqu’à 23h. Au total, 40 d’entre eux se sont mobilisés sur cette soirée. « La coordination s’est très bien passée, conclut Solenne. Sur place, on a pu constater l’excellente coordination entre les différents acteurs : Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris, SAMU et associations agréées de sécurité civile. »