Au cœur des paillotes de Pour un Sourire d'Enfant, un lieu d’accompagnement des familles
Situées sur les lieux de vie des familles, les paillotes, ou garderies maternelles, offrent un lieu d'accueil sûr pour les enfants les plus petits.
Qui sont les enfants et les familles pris en charge par Pour un sourire d'enfant ?
Derrière les visages rieurs d'enfants en uniforme au milieu des cours d'école, se cache une réalité difficile.
Suivi social et scolarisation font partie de l'aide apportée par Pour un Sourire d'Enfant à ces familles issues de la plus grande misère. Une autre solution aux problèmes par les familles est celle des garderies maternelles…
Nous sommes dans la communauté de Prek Thom. C'est la saison des pluies et le chemin pour arriver à ce petit village pauvre est quasiment inaccessible.
Au cours des 5 dernières années, les habitants de cette zone de grande pauvreté ont été déplacés deux fois, s'éloignant de plus en plus du centre de Phnom Penh. Ils s'installent sur des terrains en bordure de rue qui ne leur appartiennent pas. Lorsque leurs propriétaires les réclament, les familles doivent déménager. Nos équipes les ont aidés à déplacer leurs habitations et à les reconstruire, plus loin. Le nouvel emplacement a été prêté par le gouvernement. C'est une zone fortement inondée. Nous traversons tant bien que mal, le chemin inondé pour arriver à un ensemble de cabanes faites de tôles, entourées d'eau sale et de déchets.
Un chemin de terre fait le tour des deux rangées de maisons. Ici, parmi les 73 familles, tous n'ont pas accès à l'eau potable ou l'électricité.
Puis arrivent les enfants… Habillés de guenilles, ils nous sautent dans les bras et éclatent du rire innocent de l'enfance. L'assistant social de Pour un Sourire d'Enfant qui nous accompagne, nous explique les conditions de vie sur place. En plus de l'insalubrité visible, nous découvrons la violence et l'insécurité de la part des parents ou des gangsters (délinquants) comme nous le présente l'assistant social. Beaucoup de parents délaissent leurs enfants et cela accroît les risques de décrochage scolaire. Beaucoup d'entre eux sont endettés et fatigués de leurs métiers précaires : ouvrier de construction, chiffonniers ou conducteurs de tuk tuk.
Les paillotes, une solution adaptée aux besoins des enfants et de leurs familles
Les assistants sociaux viennent régulièrement ici pour suivre les 95 enfants aidés par l'association. Certains sont scolarisés à l'école publique du coin. Pour les plus petits, ils se rendent tous les jours dans la paillote que nous avons construite au cœur de cette zone de grande pauvreté. C'est une garderie maternelle qui permet d'accueillir les enfants entre 3 et 6 ans pendant que les parents vont travailler.
Il existe 6 paillotes créées par Pour un Sourire d'Enfant dans 6 zones de grande misère autour de Phnom Penh : Prek Thom, Phum Russei, Sen Sok, Smile Village, OBK et Prek Ho. Allons découvrir le rôle de ces structures !
Nous arrivons dans l'une de ces garderies maternelles situées près de l'un des bidonvilles pour rencontrer Emm, professeure de maternelle.
En passant les grilles, nous découvrons une cour d'école au milieu de plusieurs salles de classe où des enfants en uniforme bleu récite des comptines et apprennent à écrire ou compter en khmer. Emm nous explique : « Nous accueillons 117 enfants de 3 à 6 ans tous les jours. Leurs parents peuvent aller travailler en sachant que leurs enfants sont en sécurité, qu'ils apprennent et jouent. Ils ont également 2 repas et 2 gouters par jour ».
Emm entre dans une classe pour nous présenter Soplalleth, 5 ans. « C'est un enfant très timide lorsqu'il est avec d'autres personnes. C'est sûrement à cause de son opération et de la cicatrice qu'il tente de cacher derrière ses mains. C'est difficile pour lui de sourire mais il le fait de plus en plus maintenant ! ». A la fin de la journée d'école, Soplalleth se précipite vers sa maman qui le prend dans ses bras. Elle s'appelle Nary et nous raconte son parcours. « À la naissance de Soplalleth, nous étions extrêmement pauvres » explique-t-elle. « Mon mari, malade, ne pouvait pas travailler. Je n'arrivais plus à payer ses frais médicaux, ni m'occuper financièrement de mes 3 enfants, d'autant plus que Soplalleth a dû être opéré de la lèvre à sa naissance... ».
Nary a rencontré Pour un Sourire d'Enfant grâce à des voisins et est aidée par l'association. « Je me suis sentie de tout de suite rassurée lorsque j'ai rejoint l'association. Mes 3 enfants bénéficient des programmes. J'ai aussi suivi une formation courte et je travaille aujourd'hui à la cantine du centre. Mon mari a été aidé d'un point de vue médical par PSE et aujourd'hui, il peut retravailler. Mon plus jeune fils va à la paillote près de chez nous pendant la journée. Je sais qu'il est en sécurité et qu'il apprend. Je suis sereine pour aller travailler ».
Un accompagnement global sur les lieux de vie des familles
En plus d'offrir une solution de garde pour les parents des plus petits, les grands frères et sœurs qui n'ont cours que la demi-journée en école publique, peuvent recevoir des cours de soutien scolaire au sein des paillotes. Par ailleurs, la proximité géographique de ces structures permet de renforcer les liens de confiance avec les familles et ainsi, de faciliter le bon suivi des enfants tout au long de leur scolarité. Elles comportent des points d'accès à l'eau potable et des toilettes accessibles à tous et des réunions et formations sont organisées pour apporter des conseils aux familles sur des thèmes éducatifs et sociaux.
Les paillotes bénéficient donc à l'ensemble des habitants des villages pauvres dans lesquelles elles sont implantées et permettent d'apporter des solutions concrètes aux problématiques rencontrées par les familles comme celle de Nary.