Précarité menstruelle : mise en lumière sur cette inégalité croissante en cette Journée Mondiale de l'Hygiène Menstruelle
La précarité menstruelle désigne la difficulté que rencontrent certaines femmes pour avoir accès à des protections hygiéniques en raison de contraintes financières. Pour pallier ce manque, certaines femmes utilisent des solutions d'urgence. Néanmoins, ces solutions précaires représentent un réel risque pour la santé physique (démangeaisons, infections graves) et mentale (perte de confiance en soi, stress, tabous des règles ou encore isolement social) ! En effet, du fait de cette insécurité, de nombreuses femmes hésitent à sortir de leur domicile de peur d’expérimenter des fuites, de tacher leurs vêtements ou d’être sujettes à la moquerie. Ce stress et cet isolement entraînent des conséquences significatives dans leurs vies, tant sur le plan social, en les éloignant de leurs proches, que sur le plan professionnel, en entraînant des absences aux cours ou au travail.
En 2021, près de 2 millions de femmes âgées de 18 à 50 ans étaient en situation de précarité menstruelle. Deux ans plus tard, ce chiffre a doublé pour atteindre 4 millions de femmes qui peinent à se procurer des protections périodiques ou qui doivent renoncer à d'autres droits fondamentaux, comme se nourrir, pour s'en procurer (chiffres issus de l’étude [1] Opinion Way pour l'association Règles Elémentaires [2] datant de février 2023).
En moyenne, les menstruations apparaissent à l’âge de 12 ans chez les femmes et durent entre 32 et 42 ans. Par mois, l’achat de serviettes, tampons, antidouleurs s’élève entre 10 et 15 euros, soit 100 à 150€ par an. Une dépense considérable pour les personnes ayant de faibles revenus notamment pour certaines étudiantes, femmes sans domicile fixe, détenues ou encore mères célibataires (prenant en compte le fait que ces dépenses sont à multiplier s’il y a plusieurs femmes menstruées sous le même toit). A l’échelle d’une vie, l’achat de protections périodiques peut ainsi représenter entre 3 200 et 6 300€, une somme conséquente que toutes les femmes devraient pouvoir se permettre face à une réalité biologique contre laquelle elles ne peuvent rien faire [3]. Or elles sont de plus en plus nombreuses à être touchées par cette situation précaire, et 30% des Françaises âgées de 18 à 24 ans ont été contraintes financièrement de renoncer à l'achat de protections périodiques.
Face à ce constat d’ores et déjà inacceptable, la précarité menstruelle risque de continuer à augmenter, notamment en raison de l'inflation actuelle (+ 5,2% en 2022 selon l'Insee) risquant de plonger près de 1,2 million de femmes supplémentaires dans cette situation.
L’engagement d’ANDES
L'association ANDES (Association Nationale de Développement des Epiceries Solidaires) s'est engagée au travers de son réseau d’épiceries solidaires pour permettre aux personnes menstruées d'accéder à des produits de qualité tout au long de l'année. En effet, les épiceries solidaires proposent des produits alimentaires à moindre coût mais également des produits d’hygiène dont des protections périodiques, pour répondre aux besoins essentiels des clients bénéficiaires.
Depuis 2021, l’association bénéficie du soutien financier du ministère des Solidarités et de la Santé pour mener une opération d'envergure dans toute la France métropolitaine et les territoires d'Outre-mer. Grâce à ce soutien, ANDES peut acheter des protections menstruelles qui sont ensuite redistribuées gratuitement aux épiceries solidaires, permettant ainsi à tous les bénéficiaires d'en obtenir en quantité suffisante selon leurs besoins. En 2022, cette aide a permis la distribution de 2,5 millions de protections à travers un réseau de 256 épiceries solidaires, bénéficiant ainsi à 65 000 femmes !
Soucieux de réponde à ce besoin tout en proposant des protections périodiques respectueuses du corps des femmes et de l’environnement, ANDES s'est rapproché de la marque écologique Love & Green. En proposant exclusivement des produits sans parfum, ni colorant, ni lotion chimique, nous préservons à la fois la santé des femmes et de la planète !
Coup d’œil sur une épicerie engagée contre la précarité menstruelle
A l'épicerie solidaire étudiante PSI de Perpignan, l'équipe en charge a mis en place un dispositif complet visant à déconstruire les tabous liés aux règles, à lutter contre la précarité menstruelle et à utiliser des protections hygiéniques plus respectueuses et durables. Ainsi différentes activités ont été organisées pour les bénéficiaires !
L’atelier ciné débat a notamment favorisé les échanges et a permis de discuter du fonctionnement des règles, des tabous qui les entourent et de la manière dont chacune les vit. Ce moment de dialogue a également permis aux participantes d’échanger sur le coût annuel personnel et leurs ressentis vis-à-vis de ce sujet.
Les bénéficiaires ont également pu participer à un cours d’une heure de yoga. Grâce aux explications d’une enseignante spécialisée dans le yoga, elles ont pu découvrir le fonctionnement des règles d'un point de vue énergétique et apprendre des postures et des techniques de respiration pour soulager les douleurs liées aux menstruations. Cette expérience, qui encourageait l'échange intergénérationnel, a offert aux bénéficiaires une précieuse occasion de prendre soin d'elles et de cultiver une relation harmonieuse avec leur corps. Un moment de bien-être qu’elles ne sont pas prêtes d’oublier !
Pour enrichir ces initiatives, l’épicerie solidaire prévoit également d'autres ateliers passionnants, dont un atelier couture en collaboration avec la maison de quartier Mailloles visant à créer des serviettes hygiéniques réutilisables. Ce dernier promet un véritable de partage des savoir-faire et des compétences, où chacun pourra contribuer à une démarche écoresponsable tout en favorisant l'autonomie et la créativité.
Un grand merci à toutes les épiceries qui s’engagent au quotidien dans la lutte contre la précarité menstruelle et à Love & Green pour soutenir ANDES dans leur engagement en rendant accessible à tous leurs produits de qualité.