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Par Aux captifs, la libération - Publié le 26 août 2022 - 12:05 - Mise à jour le 26 août 2022 - 14:43
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« Depuis que je fréquente les pauvres, je lis l’Evangile autrement »

Créé en 2005, le réseau Saint Laurent réunit plusieurs groupes et communautés de chrétiens qui ont placé les pauvres au cœur de leur action. Abrité par le Secours Catholique, il organise des temps de rencontre et d’échanges entre ses membres, dont un grand rassemblement à Lourdes tous les 2 ans. Membres du réseau, les Captifs ont demandé à son animateur, Jean-Marie Martin, de réagir au thème suivant : Regarder vers le ciel.

Jean-Marie Martin, animateur du réseau Saint-Laurent
Jean-Marie Martin, animateur du réseau Saint-Laurent

Dans sa charte, le réseau Saint Laurent écrit : « La foi, l’espérance et la prière des pauvres sont un bien inestimable dont il faut prendre soin. Il est indispensable que soient mis en œuvre des conditions et des lieux qui favorisent cette expression à la lumière de la Parole de Dieu. » Comment le vivez-vous au sein du Réseau ?

Le réseau, c’est un terme abstrait. Ce qui compte, ce sont les groupes qui le composent. Et au sein de ces groupes, ce qui m’épate, c’est la capacité de tous à se retrouver et à prier ensemble. Cela ne va jamais de soi de prier quand on est en galère. Ces personnes ont tellement de raisons de faire autre chose ! Et pourtant, quand on propose des lieux, des moments, ils viennent. Ils croient farouchement en la promesse du Christ. Qu’on est tous frères, portés par notre foi. Ni pauvres, ni riches. Mais ce n’est pas toujours simple car ils ne sont pas toujours les bienvenus dans nos Eglises. Ils ont du mal à y trouver leur place.

Bernadette de Lourdes disait : « Elle me regardait comme une personne qui parle à une autre personne », que nous enseigne-elle sur la manière de regarder vers le ciel ?

Ah, Bernadette ! Si son nom n’était pas aussi répandu, nous l’aurions choisi pour baptiser notre réseau. Car, comme elle l’avait dit « si Marie avait trouvé plus pauvre que moi elle l’aurait choisie ». Cette Sainte parle donc beaucoup aux personnes que nous accompagnons. Le fait que la Vierge l’ait regardée « comme une personne » est essentiel et nous dit beaucoup sur le regard qu’il faut porter aux autres. A Lourdes, les pauvres que l’on emmène voir le film de sa vie, se retrouvent toujours dans cette phrase. Car bien souvent, personne ne les regarde et ils ont l’impression d’être invisibles. Les pauvres attendent de l’Eglise qu’elle soit le lieu qui témoigne de ce regard attentionné de Dieu vers eux. Jésus l’a fait tout au long de sa vie : considérer chacun, laisser l’autre exprimer ses besoins, créer les conditions de la parole… Chacun se sent aimé à son regard. Un bel exemple à suivre, notamment dans le travail social.

Et toi, qu’as-tu appris des membres du réseau St Laurent sur comment regarder vers le ciel ?

J’ai toujours travaillé dans le social. J’ai été animateur à 17 ans notamment auprès de personnes sans-abri, en grande précarité. J’ai été interpelé dans les années 90 quand j’ai vu ces personnes monter dans le train du diocèse de Toulon pour aller à Lourdes ! Ils savaient qu’ils pourraient être hébergés à la Cité Saint Pierre et, du jour au lendemain, ils partaient. Cela m’a épaté de voir qu’ils trouvaient le ressort nécessaire pour entreprendre ce pèlerinage. Aujourd’hui c’est pareil. La foi de ces personnes, celle qui les pousse à avancer, malgré toutes leurs galères, m’impressionne. Ce n’est pas toujours une foi de l’ordre du religieux, juste une foi dans la vie, une foi intérieure, une espérance dans un Dieu qu’ils savent aimant. La foi à laquelle Jésus fait référence quand il dit à Bartimée : « Ta foi t’a sauvé ». Depuis que je fréquente les pauvres, je lis l’Evangile autrement.

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