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Par Aux captifs, la libération - Publié le 28 juillet 2023 - 15:42 - Mise à jour le 28 juillet 2023 - 15:44
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« J’ai retrouvé goût à la vie ! »

Abdoulaye a vécu à la rue pendant plus d’un an, dans un square du 20e arrondissement de Paris. Il a été accompagné par notre antenne Saint-Germain-de-Charonne (Paris, 20e), ouverte depuis 2021. Aujourd’hui, cet ancien SDF vit dans notre colocation solidaire Valgiros. Il revient sur les événements marquants de son parcours.

Amélie, travailleuse sociale et Abdoulaye, ancien SDF
Amélie, travailleuse sociale et Abdoulaye, ancien SDF

 

Abdoulaye, malien de 39 ans, est arrivé en France en 2022, après un parcours migratoire de 8 ans, du Mali à la France, en passant par l’Algérie, le Maroc, et l’Espagne. Pendant toutes ces années, il ne rencontrera aucune main tendue.

 « Je rêvais d’une vie meilleure, pour moi en Europe, et pour ma famille, surtout pour ma mère, à qui je voulais envoyer de l’argent. C’est pour cela que j’ai quitté l’Afrique ».

Malheureusement en arrivant en Europe, et particulièrement en France, la réalité est toute autre.  Abdoulaye n’a pas de papiers et ne peut travailler légalement. Par manque de revenus, il se retrouve à la rue.

Pendant 1 an, il vivra dans un petit square près de l’hôpital Tenon dans le 20ième arrondissement de Paris : « J’ai fait de ce square mon refuge, car il y avait suffisamment d’arbres pour me cacher la nuit et dormir. ». Ce refuge, comme il le décrit, est tout ce qu’il y a de plus sommaire, il s’agit d’une simple couverture, dissimulée derrière des feuillages.  Là-bas, les nuits sont parfois très difficiles, à cause du froid, et de la pluie. Mais aussi, à cause de la présence d’insectes, de rats, et d’autres sans-abris parfois alcoolisés et violents. « A la rue, on ne peut pas dormir tranquillement sur ses 2 oreilles, on dort 3 ou 4 heures par nuit maximum, et toujours avec un œil bien ouvert. » explique-t-il.

Tous les matins, pour gagner de quoi se payer à manger, à boire, et parfois quelques vêtements, Abdoulaye se lève à 5h pour aller laver les pares brise des voitures près d’un rond-point de la Porte de Bagnolet (Paris 20e). Il nous confie : « J’avais honte de faire cela, car parfois, par pitié, les gens me donnaient de l’argent sans même que j’ai nettoyé leur voiture. ».

Un jour, 5 mois après son arrivée en France, alors qu’il nettoyait des voitures comme à son habitude, Amelie, travailleuse sociale de notre antenne du quartier – Saint-Germain-de-Charonne – rencontre Abdoulaye en tournée-rue. Ce jour-là, elle lui présente l’association, et lui propose de venir aux permanences d’accueil de l’antenne. Au départ, le jeune homme se méfie. Après un parcours migratoire difficile, il a appris à se débrouiller seul, et ne veut compter que sur lui-même. Au bout de quelques semaines, et au fil des discussions en tournées-rue, Amélie gagne sa confiance et Abdoulaye accepte de venir à l’antenne : « Autour d’une tasse de thé, nous avons joué avec les bénévoles, nous avons beaucoup discuté, et j’ai passé pour la première fois depuis très longtemps, un moment joyeux et apaisant. Depuis, il ne se passe pas une semaine sans que j’aille à la permanence ! ». 

Ainsi, Amélie est devenue sa travailleuse sociale, et grâce à un certain nombre de démarches, elle lui a trouvé une place au sein de la colocation solidaire Valgiros, dans laquelle il a la chance de vivre depuis peu : « J’adore cette maison et ce jardin, je m’y sens bien. Nous partageons des repas chaleureux tous ensemble et l’ambiance est vraiment bonne. Et en plus, tout le monde est gentil et accueillant avec moi. » il ajoute, « Mais j’aime surtout me sentir propre et digne. J’ai retrouvé goût à la vie ! ».  

Valgiros recherche ses prochains résidents volontaires, découvrez encore davantage la colocation solidaire à travers ces témoignages en images et rejoignez-nous : https://www.youtube.com/watch?v=yULuvG-T_Ao

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