Aller au contenu principal
Par Aux captifs, la libération - Publié le 3 septembre 2021 - 12:10 - Mise à jour le 9 décembre 2021 - 17:42
Recevoir les news Tous les articles de l'acteur

Prostitution à Paris : des victimes de traite des êtres humains au cœur des rencontres

Aux captifs, la libération rencontre et accompagne des personnes en situation de prostitution « forcée ». Aujourd’hui, cette forme de prostitution se répand dans le cadre de la Traite des êtres humains (TEH), forme d’esclavage moderne, qui tend à supplanter la prostitution dite « traditionnelle ».

Personne accueillie dans la cour de l'antenne Sainte Rita (Paris 9e)
Personne accueillie dans la cour de l'antenne Sainte Rita (Paris 9e)

La prostitution forcée comme monnaie d’échange

La promesse d’un emploi, quelques mots doux et le tour est joué pour la Madam, médiatrice des proxénètes. Elle-même victime de ces derniers, elle recrute d’autres femmes et les accueille en Europe afin de régler plus rapidement sa propre dette.

Au cours d’un rite, la Madam et la fille fabriquent un « Ju-Ju », objet spirituel venant d’Afrique de l’Ouest souvent associé à la poupée vaudou, qui deviendra le symbole du contrat liant l’engagement de la fille à la Mama. La tradition veut que si une quelconque rébellion de la part des victimes naît, si elles ne règlent pas leurs dettes, si elles ne rapportent pas assez d’argent, si elles refusent de travailler ou tentent de s’émanciper, l’esprit malin du « Ju-Ju » les poursuivra tout au long de leur vie, les menant à la maladie, à la folie et parfois à la mort.

Pour ces femmes victimes de traite, c’est une fois arrivées en Libye que le calvaire commence ; « Elles sont violées mais elles ne se rendent pas compte encore qu’elles vont devoir se prostituer. Elles se disent que c’est un mauvais moment à passer et voilà. » explique Solonika. Ensuite, après un énième changement de passeur, les victimes arrivent en Europe où 35 000 € leur sont demandés. C’est à ce moment-là que la Madam rappelle la promesse faite au « Ju-Ju » et le risque qu’encourt leurs familles restées au Nigéria. La seule manière d’y échapper est de se prostituer afin de rembourser cette dette.

L’accompagnement des anciennes personnes en situation de prostitution de paris

Solonika Lee est travailleuse sociale à l’association Aux captifs, la libération depuis bientôt 4 ans et travaille principalement sur le secteur des maréchaux au Nord de Paris, allant de Porte de Clichy à Porte de la Chapelle en passant par Château Rouge. Son travail consiste à faire des tournées-rue (maraudes), pour rencontrer les personnes en situation de prostitution. Mais également à accompagner ces personnes et leur proposer si elles le souhaitent des activités et un suivi social au sein de l’antenne située à Sainte-Rita (Paris 9e). Parmi les activités, les femmes ont l’embarras du choix : de la simple permanence d’accueil à l’atelier d’art-thérapie, en passant par des sorties culturelles ou des cours de Français.  

Dans le cadre de leur accompagnement social, ces femmes ont la possibilité de suivre un parcours de sortie de prostitution (PSP) qui leur donne accès à des droits spécifiques : autorisation de séjour temporaire avec permis de travail, allocation financière spécifique, priorité pour les demandes d’hébergement. Sachant qu’Aux captifs, la libération est une des seules associations où les victimes n’ont pas à dénoncer les trafiquants, les femmes accueillies s’y sentent particulièrement en confiance.

Merci à Re-création by LOBA pour le recueil de ce témoignage à lire en entier ici.

Et merci à l’ARS Île-de-France, à la Fondation Sanofi Espoir, à la Fondation Notre Dame et à la Fondation Gratitude de financer ce projet.

Fermer

Cliquez pour vous inscrire à nos Newsletters

La quotidienne
L'hebdo entreprise, fondation, partenaire
L'hebdo association
L'hebdo grand public

Fermer