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Par Aux captifs, la libération - Publié le 5 août 2021 - 10:47 - Mise à jour le 5 août 2021 - 10:54
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Témoignage d’Emmanuel, personne accueillie en situation de précarité

Dans ce témoignage, Emmanuel nous raconte les événements marquants de sa vie. De ses années de rue, à sa vie actuelle, en passant par les retrouvailles avec son fils ; il nous livre son histoire à cœur ouvert.

Emmanuel et Aude, sa travailleuse sociale.
Emmanuel et Aude, sa travailleuse sociale.

 

Emmanuel a aujourd’hui 41 ans, il vit dans un appartement partagé entre volontaires et personnes sans-abris grâce à l’Association pour l’Amitié (APA) et il suit une formation de paysagiste grâce au dispositif Ateliers et Chantiers d’Insertion (ACI). Sa vie actuelle est stable et confortable, mais cela n’a pas toujours été le cas. Emmanuel sort de quatre longues années à la rue. 

Il a vécu ce que l’on appelle un « burn out », c’est-à-dire un état d’épuisement physique, émotionnel et mental. A l’époque, une accumulation d’événements vont le vider intégralement ; perte d’emploi, divorce, mauvaises rencontres … Il nous confie, « Du jour au lendemain, tu n’as plus envie de rien, tu ne manges plus, tu ne penses plus, alors tu abandonnes. Un matin, j’ai fait mon déménagement sur le trottoir, j’ai laissé tout ce que j’avais de matériel et je suis parti avec juste un sac et quelques photos. ».

Entre 2015 et 2019, Emmanuel passera ses nuits à marcher dans les rues de Paris, indéfiniment, sans s’arrêter et se réfugiera le jour dans un petit coin caché de l’église Saint-Gervais, pour se reposer à l’abri de l’agression permanente de la rue.

Pendant ces années de solitude, il a beaucoup de temps pour se plonger dans ses pensées et réfléchir à ses années de vie « normale » et une des choses qui lui fait particulièrement mal est de se dire que même s’il avait une famille et des amis, « le jour où tu disparais, personne ne te cherche, tu n’existes plus ».

« Mon fils va avoir 18 ans et la dernière fois que je l’ai vu il en avait 14, je dois rattraper le temps perdu tant qu’il en est encore temps !»

– EMMANUEL

Un jour, Emmanuel a un déclic : il doit retrouver son fils. Il pensait à lui tous les jours et un jour il s’est dit qu’il fallait absolument qu’il le revoit, « Mon fils va avoir 18 ans et la dernière fois que je l’ai vu il en avait 14, je dois rattraper le temps perdu tant qu’il en est encore temps !».

Dès qu’il a eu son déclic, tout s’est enchainé très vite pour Emmanuel qui avec sa volonté de fer et l’accompagnement de sa travailleuse sociale Aude, a accompli un beau travail de réinsertion en à peine 1 an : une domiciliation, une formation, un travail et un logement.

Mais Emmanuel a surtout repris contact avec son fils et c’est tout ce qui compte. Il est très content de dormir au chaud, d’avoir un nouveau métier qui lui plait, mais le plus important c’est qu’il a retrouvé son fils, « Là demain, il peut m’arriver n’importe quoi, ce n’est pas grave j’ai retrouvé mon fils, je suis serein. »

L’accompagnement des Captifs qu’il considère comme sa famille d’adoption et l’envie de renouer avec son fils ont été un véritable moteur pour Emmanuel qui mène aujourd’hui une vie heureuse.

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