Bénévoles et contrats aidés: pas question de choisir
La Fédération Française des Banques Alimentaires lance une grande campagne nationale de recrutement de bénévoles sur l’ensemble du territoire. Mais ce qui devait être un événement exclusivement tourné vers le développement de notre réseau résonne différemment avec les annonces récentes faites concernant la baisse de financements des contrats aidés.

Appel à toutes les bonnes volontés
Les bénévoles sont le cœur de notre réseau et de l’engagement des Banques Alimentaires sur le terrain pour la lutte contre la précarité et le gaspillage alimentaire. Au quotidien, les « Gilets orange » sont plus de 6000 à se mobiliser pour collecter, trier, transformer les denrées alimentaires et les acheminer à nos associations partenaires qui les distribueront à celles et ceux qui en ont besoin. Le travail qu’ils effectuent est considérable et ne cesse de susciter notre admiration.
Chaque année, ce sont 2 millions de personnes en France qui bénéficient de cet engagement sans faille. Et parce que le nombre de bénéficiaires de l’aide alimentaire ne diminue pas, la Fédération a décidé de lancer une grande campagne de recrutement de bénévoles au niveau national. Parce que nous avons toujours besoin de bonnes volontés pour poursuivre la lutte contre la précarité alimentaire, notre réseau va donner de la voix dans les prochaines semaines, et s’afficher sur Internet et dans la presse (Notre Temps, Pèlerin Magazine). Des outils ont été créés pour l’occasion (un nouveau dépliant, un site www.giletsorange.fr) afin de sensibiliser à l’urgence de la situation et susciter, nous l’espérons, un maximum de vocations.
Un modèle à défendre
La mission des « Gilets orange » sera bien évidemment au cœur de cette communication exceptionnelle. Mais derrière les bénévoles, il ne faut pas oublier que 497 salariés permanents se mobilisent quotidiennement pour animer et faire fonctionner notre réseau. Et parmi eux, 256 contrats aidés, soit plus de 50% des équipes. L’annonce par le Gouvernement de la suppression des contrats aidés est un coup de tonnerre pour le milieu associatif : nous savons tous ce que nous devons à ce dispositif, et son arrêt mettrait en péril le fonctionnement même des Banques Alimentaires. Sans contrat aidé, plus d’assistant administratif, de responsable d’entrepôt, etc., pour de nombreuses Banques Alimentaires. C’est une situation inacceptable.
Alors même si ce n’était pas son objectif initial, cette campagne de recrutement sera aussi pour nous l’occasion de réaffirmer notre modèle et ses deux piliers indissociables - les bénévoles et les salariés permanents, tous contrats confondus. Pas question pour nous de choisir ou de remplacer les contrats aidés par des bénévoles : ce serait mal connaître la réalité et la complexité du terrain, ainsi que les situations individuelles qui sont derrière. Nous vous tiendrons au courant de l’avancée de nos initiatives et des solutions trouvées pour répondre à cette nouvelle donne inattendue.
Jacques Bailet,
Président de la Fédération Française des Banques Alimentaires