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Par Carenews INFO - Publié le 8 novembre 2022 - 14:00 - Mise à jour le 9 novembre 2022 - 09:43 - Ecrit par : Théo Nepipvoda
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Métavers : peut-il avoir des impacts positifs ?

Nouvelles pollutions ou outil pour accélérer la transition ? Possibilité d’inclure tout le monde ou risques de harcèlement ? Carenews s’est penché sur les possibles aspects positifs du métavers… Et ses limites.

Quels impacts positifs au métavers ? Crédit : iStock.
Quels impacts positifs au métavers ? Crédit : iStock.

 

Sera-t-on tous utilisateurs du métavers  dans 20 ans ? Pour le cabinet McKinsey, la technologie pourrait avoir de beaux jours devant elle, puisqu'il estime le marché potentiel à 5 000 milliards de dollars d’ici à 2030, soit 1,7 fois le PIB de la France.

Encore faut-il convaincre les citoyens, plutôt réticents quant à l’utilisation du métavers . Selon une étude de l’agence iligo, 62 % des Français ne voient pas l’intérêt des mondes virtuels. 

 

Une technologie critiquée

Vilipendée pour ses risques environnementaux et sanitaires, la technologie doit désormais prouver sa potentielle utilité pour la société. Pour ce faire , Simplon a organisé le 12 octobre une matinée #MetaversResponsables, voulue comme le début d’une démarche qui aboutira, après un appel à contributions, à une restitution en 2023.

Pour rappel, le métavers  est un monde virtuel. Il s’agirait du futur d’internet, conçu autour d’espaces virtuels et utilisables en 2D ou grâce à des équipements de réalité augmentée.

 

Une réduction des trajets ?

L’événement s’est arrêté sur les potentiels impacts positifs sur l’environnement, notamment par une utilisation professionnelle. Pour Alexandre Bouchet, directeur de Clarté, un des pionniers de la réalité virtuelle professionnelle en France, cette technologie pourrait permettre d’éviter un certain nombre de déplacements polluants. 

Grâce au cadre de travail proposé par le métavers, ces trajets deviendraient superflus :

Si, en tant qu’entreprise, j’économise le déplacement de mes salariés pour aller à une réunion ou une revue de projet, si j’évite de faire un Paris-New York pour aller à un salon, si j’évite à tout un tas d’étudiants de devoir se déplacer chaque jour pour assister à des cours, j’économise bien plus que la fabrication et la consommation de mon dispositif immersif », estime-t-il.

 

Le métavers permettrait l'écoconception

Autre intérêt, l’écoconception des produits. Carole Davies-Filleur, directrice exécutive, responsable des activités Sustainability & Technology chez Accenture, voit des bénéfices dans le potentiel développement des jumeaux numériques. Il s’agit de représentations numériques d’entités du monde réel dans l’environnement numérique. Il permet le test dématérialisé de produits tels que des voitures, avec les lois physiques du réel. 

Le métavers , selon Carole Daviez-Filleur, en permettant le développement de ces jumeaux numériques, pourrait réduire la consommation de matières premières : « Si via des jumeaux numériques, on peut se passer de plusieurs phases de tests dans le monde physique, il peut y avoir une valeur positive », a-t-elle expliqué. Elle se montre cependant modérée quant à l’utilisation du métavers et estime qu’elle doit répondre à de réels enjeux.

 

Une consommation d’énergie trop importante

Face aux enjeux climatiques, certains se montrent plus réticents. Hugues Ferreboeuf, chargé de projets chez The Shift Project, spécialisé dans le numérique, est pour le moins circonspect sur l’empreinte environnementale d’une généralisation du metavers : « La  dynamique aujourd’hui du numérique n’est pas conciliable avec les contraintes environnementales et énergétiques que nous allons avoir et que nous commençons à rencontrer. Toute initiative qui conduit à faire perdurer cette dynamique ou à l’augmenter n’est pas supportable », a-t-il tranché.

 

Vers l’inclusion de tous ?

L'événement fût également l'occasion de se pencher sur les opportunités d’inclusion de la technologie. Elle pourrait permettre, selon Philippe Cassoulat de l’Observatoire des métavers , de donner davantage accès à l’art et la culture. Il cite une galerie d’art créée par Sotheby’s dans la plateforme de réalité virtuelle Decentraland. L’objectif : rapprocher l’art des jeunes.

« Il y a vraiment des usages vertueux qui vont amener peut-être une population à redécouvrir certaines choses, à avoir un pouvoir sur l’éducation et l’art assez important », s’est réjouit Philippe Cassoulat.

Autre aspect, le métavers pourrait permettre d’améliorer l’inclusion des personnes en situation de handicap. Jamshid Kohandel chargé de mission à la direction interministérielle du numérique et du système d’information de la communication de l’État  (DINUM), aveugle de naissance, revient sur son parcours : « J’ai découvert dans le numérique le moyen de surmonter, de contourner le handicap, et c’est dans cet objectif que je me suis dirigé vers le numérique. » 

Encore faut-il concevoir les produits, et notamment le métavers , pour qu’ils soient le plus accessibles possibles :

C’est le moment de faire participer des personnes handicapées aux tests de matériel et de les adapter », a-t-il alerté.

 

Harcèlement, terrorisme… Des risques bien présents

À l’inverse, Shani Benoualid, conseillère numérique et Réseaux sociaux à la Délégation Interministérielle à la Lutte Contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Haine anti-LGBT, a pointé du doigt un certain nombre de risques de dérives. Elle identifie déjà le risque de cyber-harcèlement : « Il y a déjà toutes ces femmes qui témoignent avoir été cyber-harcelées dans le métavers, certaines ressentent avoir été violées et il y a un vide juridique important autour de cela”. Shani Benoualid pointe également du doigt le risque de cyberterrorisme : « C’est la possibilité de se retrouver, de recruter et éventuellement de tester, de cibler des lieux ».

 

Théo Nepipvoda

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