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Par Carenews INFO - Publié le 4 décembre 2024 - 15:18 - Mise à jour le 17 décembre 2024 - 14:05 - Ecrit par : Léanna Voegeli
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Un « café citoyennes » pour accueillir la parole des femmes handicapées victimes de violences

C’est pour que ces femmes aient l’occasion de s’exprimer que l’association Femmes pour le dire, femmes pour agir (FDFA) a organisé le premier « café citoyennes », le jeudi 28 novembre. Cette initiative s’inscrit dans l’action de l’organisme associatif qui œuvre depuis 2003 en faveur des droits des femmes porteuses de handicap victimes de violences. Le premier a eu lieu au siège de l’association, à Paris.

Anouch Toranian et Hélène Bidard, adjointes à la maire de Paris, et Chantal Rialin, présidente de Femmes pour le dire, femmes pour agir, lors du café citoyennes du 28 novembre. Crédit : Léanna Voegeli
Anouch Toranian et Hélène Bidard, adjointes à la maire de Paris, et Chantal Rialin, présidente de Femmes pour le dire, femmes pour agir, lors du café citoyennes du 28 novembre. Crédit : Léanna Voegeli

 

 

« On oublie trop souvent que les femmes en situation de handicap sont avant tout des citoyennes », déclare Chantal Rialin, présidente de l'association Femmes pour le dire, femmes pour agir (FDFA) en ouverture du premier « Café citoyennes » organisé par l'association à l'occasion de ses vingt ans. Cette initiative a pour objectif de donner la parole aux quatre femmes en situation de handicap sur cinq subissant des violences et/ou des maltraitances de toutes sortes.  

Les deux caractéristiques conjuguées font d’elles des femmes « qui se taisent beaucoup », confie la présidente avant le début de l’événement. C’est d’ailleurs ce silence qui a poussé Maudy Piot, psychanalyste malvoyante et militante féministe, à fonder FDFA. Assistance juridique et psychologique, organisation d’ateliers culturels ou informatiques constituent le cœur des actions de l’association. S’ajoutent à cela la ligne « Écoute violences femmes handicapées » et la possibilité d’établir un contact par mail pour les femmes déficientes auditives

 

Un rendez-vous pour évoquer les difficultés rencontrées au quotidien    

 

La rencontre s’organise dans l’une des salles du siège de l’association, à Paris. Murs blancs, une quinzaine de chaises accueillant l’assemblée et au fond de la pièce des gourmandises et du café. Sur la « scène », une table boisée autour de laquelle siègent notamment Hélène Bidard et Anouch Toranian. Toutes deux sont adjointes à la maire de Paris Anne Hidalgo, l’une en charge de l’égalité femmes-hommes et l’autre responsable de la vie associative, de la participation citoyenne et du débat public. 

« Cet événement permettra aux adhérentes de faire remonter leurs attentes. À long terme, nous ferons en sorte de trouver des sujets spécifiques pour animer les cafés qui auront lieu une fois par mois. Je pense aussi à faire intervenir des autrices, des artistes », ambitionne Chantal Rialin, la présidente de l'association.  

Ce moment mensuel entend mettre en lumière les problèmes des personnes directement concernées. La présidente de FDFA pointe par exemple la difficulté pour ces dernières d’accéder à des rendez-vous médicaux rapidement. « Certaines adhérentes se retrouvent à attendre six mois alors que la santé doit être une priorité », affirme-t-elle.  

Dans l’audience, les membres actuelles ou futures acquiescent. Les langues se délient. L’une à l’écharpe bleu pointe le découragement qu’elle peut ressentir au moment d’effectuer des démarches auprès de la caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) en raison « d’un accueil glacial ».  Une autre se dit  choquée du manque d’amabilité de l’accueil d'une mairie d'arrondissement : « je n’ai même plus envie d’y aller pour de l’aide administrative », souligne-t-elle. 

 

Des violences diverses comprenant les entraves économiques 

 

Une femme aux lunettes rectangulaires, déficiente auditive met le doigt sur le manque de moyens du 114, un numéro d'appel d’urgence destiné aux personnes sourdes, malentendantes ou ayant des difficultés à parler. L’accompagnement dans la reconversion professionnelle, encore plus complexe pour les personnes handicapées, est également pointé par l’une des participantes présentes. 

Les différents témoignages dressent un panel varié des obstacles rencontrés. « Au vu des résultats de l’Observatoire parisien des violences faites aux femmes, les femmes en situation de handicap sont d’autant plus confrontées aux violences et entraves économiques », souligne Hélène Bidard.  

De manière plus générale, l’adjointe à la mairie de Paris, également élue du 11e arrondissement, aborde le manque de moyens des 27 associations parisiennes qui ont accompagné 17 600 femmes en 2023. En ce sens, elle met en avant les difficultés d’accès au logement pour les femmes en situation de handicap qui souhaitent échapper à leur bourreau. 

Olivier Manceron, membre du Haut conseil à l'égalité femmes-hommes et du conseil d'administration de FDFA, fait le lien avec le projet d’un centre d’hébergement d’urgence pour les femmes en situation de handicap, à Coye-la-Forêt dans l’Oise. Le projet est dans les clous depuis 2021 et réalisé en partenariat avec l’Association pour adultes et jeunes handicapés (Apajh). « Se pose encore la question du financement », souligne-t-il néanmoins. 

 

Léanna Voegeli  

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