Climat : Trump veut soustraire 8000 industriels à l’obligation de déclarer leur bilan carbone
Le 12 septembre, le gouvernement Trump a annoncé vouloir exempter 8 000 industriels de l’obligation de déclarer leurs émissions annuelles de gaz à effet de serre. Une nouvelle étape dans le démantèlement des politiques climatiques lancé depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier 2025.

« Le programme de déclaration des gaz à effet de serre (GHGRP) n'est rien d'autre qu'une lourdeur administrative qui n'améliore en rien la qualité de l'air », a affirmé, dans un communiqué du 12 septembre, Lee Zeldin, le patron de l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA). Le dispositif, qui oblige 8000 industriels états-uniens à publier leur bilan carbone annuel pourrait bien disparaitre. La cause ? Une mesure de l’administration Trump prévoyant son retrait.
Lancé en 2010 par Barack Obama, le GHGRP vise à mieux orienter les politiques climatiques du pays, tout en accompagnant les entreprises vers la neutralité climatique. Il prend la forme d’une base de données publique et interactive où sont consultables les émissions des industries les plus polluantes, notamment celles des énergies fossiles.
Une volonté de « masquer les dommages »
C’est donc un retour en arrière que l’administration Trump est sur le point d’effectuer en réduisant les contraintes pesant sur les industries les plus polluantes. « Une fois de plus, cette administration tente de dissimuler les données afin de masquer les dommages », a déploré Julie McNamara, de l’association Union of Concerned Scientists auprès de l’AFP. « Si nous ne pouvons pas dire ce que fait une entreprise, nous ne pouvons pas la tenir pour responsable », a-t-elle souligné.
Le sénateur démocrate Sheldon Whitehouse a d’ailleurs souligné dans une lettre adressée à Lee Zeldin en mai que ces données apportaient « des informations essentielles aux décideurs politiques, aux scientifiques, aux investisseurs et au public ». Il a aussi ajouté que la fin annoncée du GHGRP perpétue « la tendance à laisser les pollueurs dicter la politique environnementale ».
Si la mesure était adoptée, la majorité des secteurs à fort impact environnemental ne seraient plus tenues de déclarer leurs émissions. Par ailleurs, les industries restantes, contraintes par la loi climatique IRA de l’ex-président Biden à publier leurs rejets de méthane, bénéficieraient d’une exemption jusqu’à 2034.
La rédaction