DROITS D’URGENCE œuvre contre la rupture des droits des personnes en situation d’exclusion
Depuis 1995, Droits d’urgence agit au quotidien en faveur de l’accès au droit. L’association, qui a fêté ses 25 ans en 2020, est composée de professionnels du droit : avocats, juristes, magistrats, élèves-avocats, huissiers, universitaires, etc.
L’association a été créée en 1995 par des avocats à partir d’un constat : les personnes en situation d’exclusion n’avaient pas d’accompagnement juridique. Les seules permanences juridiques existaient en mairie ou dans les palais de justice. « Pour des personnes sans papiers ou autre, c’était très compliqué d’aller dans une institution publique. Il existait un vrai vide pour l’accompagnement juridique », précise Gwenaëlle Thomas-Maire, directrice de l’association.
335 juristes bénévoles
L’association se compose de 50 salariés et 335 bénévoles. Des professionnels de droit qui mettent à disposition du temps et des compétences juridiques pour les personnes les plus démunies. Les bénévoles assurent des permanences juridiques, répondent à des questions de droits, prennent en charge des dossiers contentieux, effectuent des accompagnements et assurent aussi des formations auprès des équipes. L’association s’adresse aux publics présents avant tout dans les quartiers prioritaires : personnes détenues, exilées, victimes de violences conjugales grâce notamment à trois points d’accueil dans Paris : Porte d’Italie (13e ), quartier de Château Rouge (18e ), Gambetta (20e ). Depuis la crise, l’association accueille beaucoup de gens qui sont en perte d’emplois et un nouveau public est arrivé, les jeunes. Leurs problématiques actuelles sont essentiellement liées aux demandes ou renouvellements des titres de séjour, accrues par la dématérialisation des services publics d’accès aux droits. Des étudiants par exemple n’arrivent pas à renouveler leurs papiers.
Je trouve le mouvement de dématérialisation inquiétant pour les personnes les plus démunies. Je pense qu’il est nécessaire de garder un accueil physique pour les personnes les plus éloignées du numérique, sinon tout un pan de la société se sentira exclu. À terme, il y a un risque d’invisibilité des plus fragiles qui ne se retrouvent plus dans les dispositifs mis en place », ajoute la directrice de Droits d’urgence.
Nouveauté : la plateforme Droitsdirects.fr
Fort de cette expérience, l’association a mis en place la plateforme Droitsdirects.fr, dans les Hauts-de-France à l’attention de victimes de violences conjugales, depuis octobre 2019. Objectifs : donner des informations aux victimes et aux professionnels et les aider à se saisir des dispositifs qui existent. « Pour aider réellement les victimes, il est nécessaire d’ouvrir une première porte, pour qu’elles puissent être entendues et leur demande prise en charge. L’idée est de référencer les professionnels à contacter localement. Ceux qui pourront répondre concrètement à la victime », détaille la directrice de Droits d’urgence.
En 2021, la plateforme a reçu près de 30 000 visites soit trois fois plus qu’en 2020. Un succès que Gwenaëlle Thomas-Maire explique par un déploiement sur plusieurs territoires, notamment Paris, la Seine-Saint-Denis et le Pas-de-Calais. Dans certaines régions, il y avait un besoin de mettre en relation les différents professionnels. La plateforme permet de mettre en contact sur un même territoire plusieurs professionnels qui répondent à la demande de la victime.
L’association Droits d’urgence est a été placée « Hors Catégorie », car l’activité de la structure ne répondait à aucune des dix catégories proposées. L’association a répondu à un questionnaire spécifique reprenant la trame commune des autres catégories, sans la partie spécifique à chacune.
Christina Diego