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Par Carenews PRO - Publié le 20 septembre 2024 - 17:14 - Mise à jour le 20 septembre 2024 - 19:50 - Ecrit par : Léanna Voegeli
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L’Uniopss exprime de fortes inquiétudes de la part des acteurs de la solidarité

L’Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux (Uniopss) a tenu sa traditionnelle conférence de presse de rentrée le 18 septembre. Carenews revient sur les déclarations importantes qui ont jalonné la rencontre.

Lors de sa traditionnelle conférence de presse de rentrée sociale, l'Uniopss a alerté sur les moyens accordés aux acteurs de la solidarité en France. Crédit : Léanna Voegeli.
Lors de sa traditionnelle conférence de presse de rentrée sociale, l'Uniopss a alerté sur les moyens accordés aux acteurs de la solidarité en France. Crédit : Léanna Voegeli.

 

 

C’est dans les locaux de l’Uniopss situés dans le 13e arrondissement de Paris que s’est déroulée la rentrée sociale de la structure. Concrètement à quoi sert cette union ? L’association, créée en 1947 et reconnue d’utilité publique, a pour objectif de mettre en lumière les associations des branches sanitaire, sociale et médico-sociale qui s’engagent auprès des personnes précaires. Elle porte la voix de 35 000 établissements, 750 000 salariés et un million de bénévoles.  

« Le droit des personnes doit-il devenir une variable d’ajustement pour maintenir des contraintes et orientations budgétaires ? » Dans la salle Renaudin, la question posée par Séverine Ragon directrice du développement et de l’offre de service APF France Handicap fait mouche dans l’audience. Elle témoigne d’un déficit de 2,5 % de son association, une première dans l’histoire d’APF. En réponse, l'association a engagé des recours gracieux auprès des autorités de tarification et de contrôle pour dénoncer le manque de financement.  

 

pour un débat national sur les solidarités  

 

L’Uniopss exprime globalement de fortes inquiétudes de la part des acteurs de la solidarité et de la santé. Depuis la dissolution annoncée en juin, « une apesanteur politique entraîne une absence complète, depuis de longs mois maintenant, de toute co-construction de politiques publiques dont les secteurs des solidarités et de la santé ont pourtant besoin », a ainsi affirmé Daniel Goldberg, président de l’association, et lui-même ancien député. « C’est encore le cas, concernant les arbitrages, en grande masse, des PLF et PLFSS 2025 qui n’auront jamais été aussi peu discutés en amont. »  

Face aux différents défis du secteur, Daniel Goldberg demande l’organisation d’un débat national sur les solidarités, pour éviter les renvois de responsabilité entre les différents niveaux de collectivités (État, régions, départements) et mieux avancer sur ces sujets.  

« De notre point de vue, a ajouté Daniel Goldberg, tous les discours sur la maîtrise des finances publiques seront entendables s’ils sont assortis des moyens d’éviter une nouvelle dislocation sociale. Une austérité dans le champ des solidarités et de la santé serait un non-sens politique, économique et social. Au contraire, investir massivement pour répondre à l’accompagnement des vulnérabilités de tous les âges de la vie est un choix durable, un champ d’emplois non délocalisables, une réponse aux angoisses de nombreuses familles qui pourraient alors consacrer leur énergie à la réussite du pays, et une baisse des coûts globaux in fine. »  

 

Une austérité dans le champ des solidarités et de la santé serait un non-sens politique, économique et social. 

Daniel Goldberg, président de l'Uniopss. 

 

La jeunesse au cœur des préoccupations 

 

L’Uniopss souligne l’importance de la démocratisation de la santé mentale dans la société. Elle évoque tout particulièrement la jeunesse qui est touchée de plein fouet par cette problématique. L'organisme souhaite qu’un dispositif axé sur la prévention des troubles psychiques et des addictions soit déployé dans la totalité des consultations et ce, pour tous les âges. L’organisme associatif entend également se montrer vigilant concernant l’application des mesures issues des Assises de la pédiatrie et de la santé de l’enfant. Est pointé ici le service de santé de l’élève qui devra prendre en considération la santé mentale des enfants. 

La crise de la protection de l’enfance fait partie intégrante des préoccupations de l’Uniopss. Parmi les revendications soutenues et partagées avec le collectif « Les 400 000 », figurent entre autres l’accompagnement des jeunes majeurs sortant de la protection de l’enfance, le réinvestissement dans le soutien des familles en difficulté, mais aussi la fin des « listes d’attente ».  

La petite enfance occupe également une place primordiale pour l’association. En ce sens, Jérôme Voiturier, directeur général de l’Uniopss, et Daniel Goldberg soutiennent un déploiement du service public de la petite enfance. Pour ce faire, ils rappellent la nécessité de rendre obligatoire la compétence des communes et intercommunalités en matière d’accueil du jeune enfant. Cela permettrait un meilleur accompagnement des familles dans le choix et la qualité du mode d’accueil. 

 

Des politiques de l’autonomie inclusives et solidaires 

 

L’Uniopss appelle à investir davantage dans la cinquième branche de la Sécurité sociale, dédiée à l’autonomie et créée par la loi du 7 août 2020 relative à la dette sociale et à l'autonomie. Daniel Goldberg souligne l’importance de la rendre au moins aussi performante que les quatre autres branches (maladie, accidents du travail et maladies professionnelles, vieillesse et famille).  

Les nouveaux services publics départementaux de l’autonomie (SDPA), créés dans le cadre de cette 5e branche, ne doivent « pas être seulement des formes de guichet unique pour les usagers et les aidants », estime Daniel Goldberg. « Ils doivent être aussi les lieux où se construit l’offre concrète d’accompagnement, au plus près des territoires, avec tous les acteurs concernés, ainsi responsabilisés parce que siégeant ensemble dans la même instance, avec les représentants des acteurs de terrain que nous sommes et des personnes accompagnées. » 

Apporter une aide financière adéquate en faveur des personnes vulnérables fait aussi partie des priorités de l’Uniopss. Pour ce faire, elle souligne la nécessité de définir les contours d’une prestation universelle d’autonomie qui pourrait être prévue dans le cadre du PLFSS. Cette allocation aurait vocation à couvrir tous les besoins de compensation en fonction de l’âge, de l’état de santé ou du handicap. En ce sens, l’organisme soutient la réalisation de travaux d’évaluation et de clarification de la prise en charge des frais de transport des personnes en situation de handicap par l’Assurance maladie

L’Union affirme également la nécessité de mettre en place des financements qui permettraient aux Ehpad de couvrir des opérations de prévention de la perte d’autonomie.  

 

Financer les revalorisations des oubliés du Ségur 

 

Jérôme Voiturier, le directeur général de l’Uniopss, appelle à nouveau de ses vœux un financement des revalorisations des « oubliés du Ségur ». Pour rappel, le Ségur de la santé est une consultation des acteurs de la santé qui s’est déroulée en 2020 suite à la crise sanitaire. Les oubliés du Ségur sont les salariés associatifs du secteur social et médico-social qui s’étaient vu refuser l’augmentation salariale accordée aux professionnels de santé grâce à cette discussion.

L’Uniopss soutient le projet d’une future convention collective unique étendue (CCUE) aux secteurs des domaines sanitaires, sociaux et médico-sociaux privés à but non lucratif. Cela, suite à l’impulsion donnée la Conférence des métiers initiée par Jean Castex en 2022 dans le but d’améliorer les conditions de travail et de salaire des métiers de l’humain. Cette première étape est saluée par le président, Daniel Goldberg, qui ne cache néanmoins pas ses inquiétudes quant aux « réalités financières de certains départements ».

 

Léanna Voegeli  

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