La baisse des émissions de gaz à effet de serre prévue pour 2025 est « sensiblement en deçà de la trajectoire attendue »
Deux baromètres publiés par l’association Citepa font le point sur les émissions de gaz à effet de serre du premier semestre 2025 et sur celles attendues pour l'année en France. La diminution est « sensiblement en deçà » des objectifs, selon le ministère de la Transition écologique.
Entre janvier et juin 2025, les émissions de gaz à effet de serre ont baissé de 0,6 % en France par rapport à l’année dernière, d’après un baromètre publié le 10 octobre par le Citepa, un organisme indépendant. Sur l’année, ce dernier prévoit une diminution de 0,8 % par rapport à 2024.
« Cette prévision marque un net ralentissement dans le rythme de réduction de nos émissions par rapport à 2023 (-6,8 %) et 2024 (-1,8 %), sensiblement en deçà de la trajectoire attendue » suivant les objectifs nationaux et européens, indique le Ministère de la Transition écologique dans un communiqué diffusé le 10 octobre. Pour cela, il faudrait « baisser nos émissions brutes de l’ordre de 5 % chaque année jusqu’en 2030 » souligne-t-il.
Cette situation doit « inciter l’ensemble des secteurs émetteurs de gaz à effet de serre à poursuivre et accroître leur mobilisation pour faire baisser de façon durable et significative les émissions de gaz à effet de serre de la France », met en avant le ministère.
« Les gouvernements successifs ne font pas ce qu’il faudrait, bien au contraire », commente Anne Bringault, la directrice des programmes du Réseau action climat, qui a « listé 43 reculs sur les politiques de transition écologique rien qu’au 1er semestre ». « Rappelons que si nous n’agissons pas assez, le coût de l’inaction sera bien plus élevé que l’action à mener maintenant », poursuit la responsable associative sur le réseau social LinkedIn.
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Des émissions en hausse dans l’agriculture et le secteur résidentiel
Dans le détail, au premier semestre 2025, cette diminution s’explique notamment par la baisse des émissions dans l’industrie manufacturière et la construction (-4,3 %), Celle-ci est liée à la « moindre consommation des industries de combustibles minéraux solides et de gaz naturel » et à « la baisse d’activité par rapport à l’année précédente de la fabrication de ciment et de produits chimiques ».
Dans les transports, les émissions diminuent de 1,3 %, en raison de la baisse de consommation de diesel. À noter cependant, celle de l’essence augmente, comme les émissions du transport aérien international. La baisse des émissions ralentit pour le transport aérien domestique.
Les émissions augmentent dans l’agriculture : si la taille du cheptel bovin réduit, l’apport d’engrais azotés accroit le total (+1,3 %). Elles sont aussi en hausse dans le secteur résidentiel tertiaire (+1,5 %), « dans un contexte d’hiver plus rigoureux ».
Les émissions liées à la production d’énergie se stabilisent. Le Citepa constate la diminution de la production d’origine fossile au premier trimestre et l’augmentation des émissions produites par le raffinage du pétrole.
Sur l’année, les émissions des secteurs de l’énergie, des bâtiments et de l’agriculture « devraient rester stable ». Celles du secteur de l’industrie manufacturière et de la construction, ainsi que des transports, devraient respectivement baisser de 2,4 % et d’1 %.
La rédaction
