Le nombre de fondations et fonds de dotation progresse
L’Observatoire de la philanthropie de la Fondation de France a publié mercredi 19 juin son baromètre annuel. En dix ans, le nombre de fondations et fonds de dotations en France a augmenté de 85 %.
16 milliards d’euros ont été dépensés en 2022 par les fondations et fonds de dotation au bénéfice de toutes les causes, rapporte l’Observatoire de la philanthropie dans son baromètre annuel publié mercredi 19 juin.
Cet observatoire de la Fondation de France mène tous les ans des enquêtes nationales pour suivre l’évolution des fondations et fonds de dotation. Les trois indicateurs économiques mesurés sont les montants des actifs, des dépenses et des ressources, pour les deux ans qui précèdent la publication du baromètre.
Au fil des années, les chiffres mettent en lumière une forte augmentation de ces organismes de mécénat à but non lucratif.
Des organismes en pleine expansion
En dix ans, le nombre des fondations et fonds de dotation en activité a ainsi progressé de 85 %. Sur la dernière année analysée, entre 2022 et 2023, cette augmentation a été de 5 %.
« Près de 3 000 fondations sont désormais en activité et plus de 500 nouveaux fonds de dotation ont vu le jour entre 2022 et 2023 », rapporte le Baromètre de la philanthropie.
Les fondations en activité ont connu une augmentation de 40 % en dix ans. Les fonds de dotations sont quant à eux sont passés de 2 163 en 2022 à 2 665 en 2023.
En tout, ce sont 5 647 fondations et fonds de dotation qui sont recensés en activité par l’Observatoire en 2023.
L’augmentation des dépenses des fondations et fonds de dotation
Les dépenses des acteurs de la philanthropie sont également en croissance. Selon le baromètre, entre 2021 et 2022, elles ont augmenté de 8,7 %.
Les actifs et les ressources des fondations et fonds de dotation ont de leur côté augmenté de respectivement 2,7 % et 5,1 % entre 2021 et 2022.
Cette évolution varie selon le statut juridique adopté. « Les fonds de dotation et fondations abritées ont augmenté plus fortement leurs dépenses que les fondations des autres statuts juridiques », rapporte le baromètre.
Les fondations les plus riches sont aussi celles qui ont le plus connu une plus forte augmentation de leur budget. « En grande majorité, ce sont les fondations et fonds de dotation ayant des budgets supérieurs à 10 millions d’euros qui ont vu leur budget augmenter », analyse l’Observatoire.
Un développement dans les territoires
Le Baromètre de la philanthropie 2024 met la lumière sur un autre aspect : celui du développement de plus en plus local des fondations et fonds de dotation.
En effet, 62 % des fondations et fonds de dotation créés après 2018 agissent à l’échelle départementale ou régionale, contre 51 % des structures créés avant 2009.
« L’échelon local permet d’innover, d’expérimenter et de construire avec toutes les parties prenantes des solutions qui tiennent compte des spécificités de chaque territoire », met en avant l’Observatoire de la philanthropie qui a consacré un dossier spécial de son baromètre à la philanthropie dans les territoires.
Cette évolution se constate de manière inégale selon les territoires. La région Auvergne-Rhône Alpes concentre 11 % des fondations françaises, avec une présence plus marquée des fondations d’entreprise par rapport à la moyenne nationale.
L’Île- de- France concentre 53 % des fondations françaises avec une répartition des domaines d’intervention dans la région très similaire à la répartition nationale.
La région Auvergne-Rhône Alpes et la région Bretagne ont également une forte proportion de fonds de dotation (63 % et 67 % des organismes de mécénat à but non lucratif respectivement en Auvergne-Rhône Alpes et en Bretagne) par rapport à la moyenne nationale. En Bretagne, 41 % des fondations et fonds de dotation comptent au moins un particulier ou une famille parmi les fondateurs.
Des causes différentes selon les régions
Les causes qui font l’objet du mécénat varient également en fonction des régions. En Auvergne-Rhône Alpes, la cause spécifique par rapport à la moyenne nationale est l’environnement. En Bourgogne-Franche-Comté, il s’agit de l’emploi. En Centre-Val de Loire et en Normandie, il s’agit plutôt de l’action sociale.
Dans les Hauts-de-France, les causes spécifiques défendues par rapport à la moyenne nationale sont également l'action sociale et l'emploi. En Nouvelle-Aquitaine, qui abrite 5,5 % des fondations françaises, les causes spécifiques défendues sont les arts, la culture et l'environnement. Dans la région Pays de la Loire, les causes spécifiques sont l'environnement, la justice et la démocratie.
En Provence-Alpes-Côte d'Azur, les causes spécifiques sont l’art et la culture tandis qu’en Occitanie, où se trouve une forte proportion de fondations reconnues d’utilité publique, 18 % des fondations et fonds de dotation comptent au moins un établissement d’enseignement supérieur et de recherche parmi leurs fondateurs.
Élisabeth Crépin-Leblond