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Par Carenews INFO - Publié le 24 février 2022 - 12:00 - Mise à jour le 24 février 2022 - 12:00 - Ecrit par : Christina Diego
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[Portrait] Mamadou Diaby obtient le prix du bénévolat pour son engagement au Secours populaire

Mamadou Diaby, originaire du Mali, est arrivé à Limoges en 2018. Soutenu par le Secours populaire, il s’investit à son tour pour aider les autres et obtient le prix du bénévolat décerné par le Conseil départemental en mai 2021. Une distinction qui salue son investissement au sein du Secours populaire, entre distributions alimentaires auprès des étudiants, participation aux maraudes et accompagnement des enfants en séjours de vacances… Portrait.

Mamadou Diaby, originaire du Mali, obtient le prix du bénévolat en 2021. Crédit : ©MaryLouMauricio
Mamadou Diaby, originaire du Mali, obtient le prix du bénévolat en 2021. Crédit : ©MaryLouMauricio

 

Je ne suis pas la seule personne à avoir reçu le prix, c’est aussi pour toutes les personnes du Secours populaire. Je ne m’y attendais pas du tout. J’étais très content ! », explique Mamadou Diaby.  

 

Mamadou a été élu « Limousin de l’année 2021 », parmi douze personnalités locales. Le signe d’une nouvelle vie « apaisée » et « intégrée » à Limoges après un parcours sur le chemin de l’exil éprouvant qui l'a marqué. 

Aujourd’hui, il vit dans son propre appartement et est responsable logistique depuis septembre 2021 en CDI dans l’antenne du Secours populaire 87. Une « figure » très populaire dans cette ville de 150 000 habitants, nous explique fièrement Jean-Louis, bénévole de l'association, qui veille sur Mamadou. 

 

Itinéraire d’un jeune réfugié du Mali à Limoges

 

Tel un phénix qui renaît de ses cendres, Mamadou Diaby force le respect. Après quatre tentatives pour traverser la Méditerranée, le jeune homme, âgé de 22 ans à l’époque, a cru « mourir » maintes fois sur son voyage.  

« Je préférais mourir que traverser », répète-t-il quand il évoque les mois qui ont précédé son effroyable périple de Bamako à la Libye, avant de réussir à traverser vers l'Italie. Le chemin de l’exil le conduit des prisons d’Algérie à celles de Tripoli. Un calvaire de dix-huit mois.  Humilié, torturé, vendu comme de la marchandise, Mamadou se retrouve de nombreuses fois à la merci des passeurs et des gardiens des prisons, dans le désert d’Algérie et de Libye. Il fallait toujours donner de l’argent, qu’il n’avait pas. Il est contraint de travailler sans relâche. Il contracte une grave maladie qui l'affaiblit de semaine en semaine. Jusqu’au jour où, à Tripoli, un couple l’aide et le soigne. L’homme le conduit quelques jours plus tard jusqu’à la plage. À bout de souffle, Mamadou finit par monter dans un petit pneumatique, avec 200 femmes, enfants et hommes, un vendredi vers 14h. « C'était ça ou être exécuté », dit-il.

 

Une dizaine de personnes ont eu peur d’embarquer et ne voulaient plus monter. Elles ont été tuées pour ça. » 

Après deux jours de navigation, le bateau est secouru par un « grand bateau allemand » et Mamadou arrive sur les côtes italiennes, très malade. Il est emmené à Rome dans un centre humanitaire de la Croix-Rouge. Il arrive à économiser assez d’argent pour prendre un train vers la ville de Nice. Mamadou veut aller à Paris pour se faire soigner. Dans un café, il rencontre une Niçoise qui a vécu près de 30 ans au Mali. Elle aide Mamadou « comme un fils » et lui paie les billets de bus pour aller de Marseille à Paris. C’est là qu’il fait la connaissance  d’un jeune Malien qui lui conseille d’aller à Limoges, « à la campagne » en attendant d’avoir des papiers. Là-bas, il rencontre Katia, une assistante sociale qui l’aide dans ses démarches administratives et le met en contact avec les associations caritatives de la ville. Mamadou est aidé par le Secours populaire du 87. Yvonne l’accueille et le prend sous son aile. Il devient rapidement bénévole.  

 C'était bon pour le moral d’être avec les autres. Il fallait que je m’occupe, sinon j’allais devenir fou »

Le jeune homme obtient en janvier 2021 un titre de séjour avec l’autorisation de travailler valable un an. Une situation qui l’a aidé à obtenir son statut de demandeur d'asile. « Je me sens vraiment très bien maintenant », conclut-il avec un large sourire. 

 

Christina Diego 

 

 

L'année de l'engagement 2021
Cet article fait parti du livret réalisé par Carenews en partenarait avec le quotidien La Croix. Une rétrospective publiée pour célébrer l'engagement à travers les douze mois de 2021. 

 

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