Qu’appelle-t-on les limites planétaires ?
Fin avril, la presse a relaté une information alarmante : une sixième limite planétaire a été franchie, celle du cycle de l’eau. Mais, de quoi parle-t-on ?
Même sans savoir de quoi l’on parle, il est facile de comprendre que la nouvelle n’est pas réjouissante : une sixième limite planétaire vient d’être franchie, celle du cycle de l’eau. Il s’agit d’ailleurs de la deuxième franchie cette année, selon des chercheurs du Stockholm Resilience Center, après celle de la pollution chimique. Mais que se cache-t-il derrière cette notion ?
Qu’est-ce qu’une limite planétaire ?
Il s’agit de seuils quantitatifs au-dessous desquels l’humanité doit rester pour ne pas compromettre les conditions favorables dans lesquelles elle a pu se développer. Les neuf limites délimitent donc un espace de développement sûr de l’humanité duquel elle n’a pas intérêt à sortir. Ainsi, basculer au-delà des limites risquerait de déstabiliser l’équilibre qui domine la planète depuis le début de l’Holocène, il y a 11 000 ans, et qui permet la vie humaine.
Les neuf limites planétaires
Ce cadre conceptuel date de 2009 et a été précisé en 2015 dans la revue Science. Il a été défini par 26 chercheurs qui ont donc décidé de retenir neuf limites :
- Le réchauffement climatique : l’objectif fixé était de 350 parties par million (ppm) de concentration en CO2 ;
- La biodiversité : il ne fallait pas dépasser un taux d'extinction de dix espèces sur un million par an ;
- La concentration de phosphore (et d’azote) dans les océans : La quantité de phosphore déversée dans l’océan doit être dix fois inférieure au lessivage naturel du phosphore. Une mesure concerne aussi l’azote ;
- Modification de l’usage du sol : rester au-dessous des 15 % des terres libres de glace converties en terres agricoles ;
- L’eau douce : la consommation d’eau de ruissellement en dessous de 4 000km3/an ;
- Couche d’ozone stratosphérique : diminution de la couche inférieure à 5 % par rapport au niveau pré-industriel d’ozone ;
- Acidification des océans : par rapport au niveau pré-industriel, saturation de l’eau de mer de surface en aragonite supérieure ou égale à 80 % ;
- Pollution chimique : surveillée ;
- Concentration des aérosols atmosphériques : ne peut être quantifié.
Seules trois limites ne sont donc pour l'instant pas franchies : l’acidification des océans, la concentration des aérosols atmosphériques et la couche d’ozone stratosphérique.
La rédaction