Quel est l’impact carbone d’un influenceur ?
L’impact carbone d’un influenceur de trois millions d’abonnés serait équivalent à plus de 480 vols Paris-New York selon une étude publiée par deux agences spécialisées dans le numérique responsable. Détails.
La France compterait 150 000 influenceurs. Leurs pratiques, très peu encadrées, sont de plus en plus critiquées, accusées de pousser à la surconsommation. Leur activité, qui consiste à produire beaucoup de contenus sur les réseaux sociaux, a également un impact environnemental. Pour sensibiliser le grand public, les agences 1000heads et Footsprint ont publié une étude sur l’impact carbone des influenceurs et ont formulé des recommandations pour le réduire.
481 vols Paris-New York
Pour illustrer leurs données, les deux agences se sont appuyées sur un profil-type : celui de Clara, influenceuse comptant trois millions d’abonnés sur YouTube, Instagram et TikTok. Elle publie sur ses réseaux sociaux l’équivalent de 15 heures de contenus par an, cumulant 345 millions de vues. Entre ses publications et le visionnage de ses vidéos en streaming, les contenus de Clara émettraient 1 072 tonnes de gaz à effet de serre, soit l’équivalent de 481 vols Paris-New York par an. « Pour chaque publication, les données sont stockées dans des datacenters. Ces données sont ensuite transférées via des réseaux de télécoms, puis reçues sur nos terminaux. À chaque étape, de l'énergie est consommée. », expliquait Elisa Boivin, directrice générale de Footsprint aux Echos start.
À titre de comparaison, la moyenne de l’empreinte carbone des usages numériques d’un Français est de 253 kilos par an selon l’Ademe et l’Arcep.
Dans le détail, ce sont les contenus publiés sur Youtube qui émettent le plus, représentant 94 % de l’empreinte carbone de Clara, contre 4 % pour Instagram et 2 % pour TikTok.
Comment réduire l’empreinte carbone des influenceurs ?
Un tiers des Français suivrait des influenceurs sur les réseaux sociaux. L'objectif pour les auteurs de l’étude n'est pas de culpabiliser, mais au contraire sensibiliser ces utilisateurs pour avoir des pratiques plus vertueuses et réduire cet impact. L’étude formule ainsi plusieurs recommandations :
- Réduire le temps des vidéos et la taille des fichiers importés sur les réseaux sociaux : les influenceurs ont tout à y gagner. Selon l’étude, une vidéo YouTube qui dure sept minutes de moins est plus visible tout en réduisant son empreinte carbone de 418 tonnes. Les auteurs ont ainsi indiqué la durée optimale d’une vidéo selon le réseau social.
- Réduire la qualité de la vidéo sans impacter la qualité du visionnage : poster une vidéo en 720p au lieu de 1080p réduirait les émissions de 50 %.
- Regarder les vidéos en connexion Wifi plutôt qu’en 4G.
La rédaction 
