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Par Carenews PRO - Publié le 15 février 2024 - 08:00 - Mise à jour le 19 février 2024 - 11:09
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TRIBUNE - Pour rendre concrète l'égalité des chances partout en France, jouons collectif !

Dans cette tribune, quatre responsables associatifs appellent les associations oeuvrant en faveur de l'égalité des chances à se fédérer, pour peser davantage dans le débat public et démultiplier leur efficacité d'action.

L'Ascenseur, à Paris, regroupe une centaine d'associations œuvrant pour l'égalité des chances, notamment Article 1, la Cravate solidaire, Benenova ou Mozaïk RH. Crédit : L'Ascenseur.
L'Ascenseur, à Paris, regroupe une centaine d'associations œuvrant pour l'égalité des chances, notamment Article 1, la Cravate solidaire, Benenova ou Mozaïk RH. Crédit : L'Ascenseur.

 

 

C’est un fait : encore en 2023, les fils et filles d’ouvriers constituent 10 % des étudiants à l’université, 7 % dans les classes préparatoires aux grandes écoles et 2 % dans les écoles normales supérieures. Malgré les actions politiques, la volonté affichée d'Emmanuel Macron de consacrer son second quinquennat à la jeunesse, le travail de terrain des associations de proximité, des missions locales ou encore des maisons de quartier, la reproduction sociale reste encore une réalité prégnante, aussi bien dans nos banlieues que dans nos villages. Ce triste constat menace sans cesse la promesse républicaine d’égalité des chances. Pour faire front, fédérer les acteurs qui luttent contre les inégalités s’avère la solution la plus prometteuse.

 

Vers une dimension collective de l’engagement

 

Face à cet enjeu de taille, les associations donnent le cap. Grâce à des expertises précises et une expérience terrain inégalable, des politiques publiques voient le jour à l’image du plan national « 1 jeune, 1 mentor ». Une initiative qui a permis d’accompagner plus de 150 000 jeunes en 2023. Le mentorat a d’ores et déjà fait ses preuves : 84 % des jeunes mentorés ont plus confiance dans la suite de leur parcours, selon le Collectif Mentorat. Ces résultats sont le fruit d’une dynamique collective.

Et pour cause, faire cavalier seul n’a jamais porté ses fruits. Les collectifs artistiques à l’instar des Surréalistes, les équipes sportives de haut niveau, les mouvements de mobilisation tels que les Suffragettes, la coalition du Front populaire, ou encore les pionniers du rap français… Tous l’ont bien compris : la clef du succès résulte en grande partie sur la condition sine qua non d’être ensemble. Il ne faut plus se contenter des petites victoires, l’égalité des chances doit devenir une ambition collective et cela partout en France.

En effet, la concurrence n’a pas lieu d’être lorsque l’on parle de lutte contre les inégalités et les déterminismes. Faire collectif, c’est unir ses forces, être plus audible en parlant d'une seule voix, garantir un effet de synergie pour renforcer son impact, accélérer son changement d’échelle et unifier ses pratiques et ses ressources. Aujourd’hui, la dynamique collective devient une des seules issues pour faire bouger les lignes lorsqu’il s’agit de rendre l’éducation, la formation, l’insertion professionnelle accessibles à tous. Autre atout, ce modèle favorise le décloisonnement entre les mondes privé, public et associatif : ce sont les rares lieux où se renoue le dialogue, où se créent des passerelles et des rencontres.

 

Enrayer la dispersion,  créer un maillage associatif solide

 

Sans une force de frappe collective, les actions des associations resteront disparates sur le territoire ou très limitées à une échelle locale, que ce soit en termes de profils de bénéficiaires accompagnés, d’objectifs fixés, ou en matière de pratiques et d’expertises. En se dotant d’une tête de réseau, les coalitions disposent d’une meilleure visibilité à échelle nationale, ce qui représente un levier de plaidoyer essentiel pour chaque organisation.

Le secteur associatif a le vent en poupe, c’est donc le moment d’agir : à l’heure où 69 000 associations se créent en France chaque année, il paraît essentiel de repenser la place du collectif et la structuration de ces acteurs du bien commun. Constituer un maillage associatif dense et solide sur un champ d’action précis, celui de l’égalité des chances, permettra de démultiplier les ressources, de préciser et d’affiner l’accompagnement des bénéficiaires en fonction de leurs profils et de leurs besoins.  

Certes, il appartient à l’État de veiller à une juste décentralisation de l'écosystème associatif, mais il revient aux associations d’assumer la cohésion de leurs actions en s’unissant autour d’une même cause.

 

Mettre les moyens sur la table

 

Ces dynamiques collectives méritent d’être soutenues, sans quoi les fragilités existantes ne feront que se renforcer. Créer des synergies en région, avec les collectivités territoriales et les services déconcentrés de l'Etat, ouvrir des lieux d’accueil pour les associations et leurs bénéficiaires, renforcer la stratégie gouvernementale en matière de lutte contre les inégalités : chacune de ces missions nécessite une enveloppe budgétaire solide.

Le travail associatif de terrain restera à jamais irremplaçable notamment lorsqu’il s’agit de réduire les inégalités et les discriminations. Les pouvoirs publics en sont conscients.

Acteurs associatifs experts de l’égalité des chances, fédérez-vous sur l’ensemble du territoire en rejoignant la coalition de l'Ascenseur, qui regroupe déjà près de 100 associations œuvrant en faveur de l'égalité des chances. Vous avez tout à gagner. 

 

Cette tribune est signée par :

Mathilde Boulay, déléguée générale de L’Ascenseur,

Nicolas Viennot, directeur du Collectif Mentorat, 

Angélique Figari et Tiphaine Bonnet, co-fondatrices de la Maison de l’Apprendre. 

 
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