Emmaüs contre-attaque pour défendre son modèle solidaire
Depuis quelques années, l’émergence des plateformes de seconde main marchande (Vinted, Leboncoin, Videdressing, etc.) prive Emmaüs de nombreux dons, et surtout de dons de qualité. Aujourd’hui, cette perte fragilise sérieusement le modèle hérité de l’abbé Pierre et menace le projet social et solidaire des 291 structures Emmaüs en France.
Chaque année, nous collectons plus de 320 000 tonnes d’objets divers et variés : vêtements, meubles, appareils électroniques, jouets… Ces derniers sont triés, réparés et vendus, et nous permettent de mener de nombreuses actions d’accueil, d’insertion, et de solidarité. Avec le développement des sites de vente en ligne entre particuliers, les objets et les vêtements que nous collectons sont moins nombreux, mais aussi de moins bonne qualité. À cela s’ajoute l’obsolescence des produits mis sur le marché.
Résultat de cette baisse de qualité : nous ne pouvons plus vendre que 40 % de ce que nous collectons, contre 60 % il y a 20 ans : ce sont donc plus de 64 000 tonnes, soit 64 millions de kilos d’objets et de vêtements en bon état que nous ne collectons plus ! Autant d’objets qui ne sont plus proposés à la vente à des prix accessibles au plus grand nombre, et notamment à des millions de Français aux revenus modestes.
Donner à Emmaüs, c’est agir pour la solidarité et l’environnement
De plus, c’est grâce aux dons qu’Emmaüs assure sa mission historique depuis plus de 70 ans : offrir à la fois une seconde vie aux objets et une seconde chance à des milliers de personnes – salariés en insertion, compagnes et compagnons Emmaüs – en leur proposant une activité. Emmaüs, c’est aussi du logement social, de l’hébergement d’urgence, de l’accompagnement dédié à des ménages en situation de malendettement, des alternatives à l’incarcération, des projets innovants d’agroécologie, de réemploi ou de recyclage…
Ainsi, ce sont chaque année plus de 70 000 personnes qui sont accueillies, hébergées, aidées ou accompagnées vers l’emploi grâce à Emmaüs. »
Par ailleurs, quand Emmaüs invite à plus de sobriété dans nos modes de consommation (« consommer moins, consommer mieux »), les plateformes de seconde main ont, contrairement à l’idée répandue, un impact négatif sur l’environnement : elles favorisent la « re-consommation », la fast fashion, les surplus de production, le gaspillage, ou encore la multiplication des déchets…
Défendre le modèle social d’Emmaüs, c’est aussi agir pour un modèle de société plus soutenable.
Défendre le modèle social d’Emmaüs, c’est aussi contribuer à répondre à l’enjeu écologique de notre siècle.
C’est pourquoi Emmaüs lance un appel national qui vise à revaloriser le don d’objets et à attirer les plus jeunes générations qui ne connaissent pas toujours le modèle de seconde main solidaire inventé par le Mouvement Emmaüs.