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Par FACE, la Fondation pour l’inclusion - Publié le 29 novembre 2024 - 17:47 - Mise à jour le 2 décembre 2024 - 18:14
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Lutte contre les violences faites aux femmes : les entreprises passent à l’action

Mercredi 27 novembre, dans le cadre de l’élargissement du réseau OneInThreeWomen, la Fondation FACE invitait les entreprises à Saint-Ouen autour de la thématique de la lutte contre les violences faites aux femmes. Devant Jean Castex, Président de FACE et Salima Saa, secrétaire d’Etat à l’Egalité entre les femmes et les hommes, les entreprises engagées et les experts ont échangé sur leur contribution à la détection et la prise en charge des femmes victimes.

Inspirer les entreprises

Le 25 novembre avait lieu la journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes. A cette occasion, la Fondation FACE et la Fondation Kering ont réuni à Saint-Ouen les entreprises membres du réseau OneInThreeWomen, dont elles sont fondatrices, pour leur évènement annuel. Devant les représentantes et représentants des acteurs engagées dans la lutte contre les violences faites aux femmes et des pouvoirs publics, et en présence de Salima Saa, secrétaire d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes, les ambassadeurs du réseau ont accueilli leurs nouvelles entreprises signataires en 2024. Une belle occasion d’échanger sur l’avancée de la cause des femmes victimes de violences conjugales dans les entreprises et de partager les initiatives inspirantes pour tout le réseau. 

Que peut faire l’entreprise pour contribuer à la lutte contre les violences conjugales ? La question était d’abord posée à Clémence Métivier, Co-fondatrice et Directrice communication et expérience client d’Hally, entreprise qui sensibilise le secteur économique et l’enseignement supérieur à la prévention des violences dans l’espace public. L’entrepreneuse voit le sexisme comme faisant partie d'un continuum de violences de genre. Selon elle, prendre des mesures en interne contre le sexisme ordinaire et légitimer la prise de parole des victimes des faits sexistes en entreprise, c’est un premier pas pour prévenir des violences plus graves qui s’exercent dans la sphère privée. 

Des recommandations qui trouvent de nombreux échos dans les témoignages des participantes à la table ronde animée en deuxième partie de soirée par Céline Bonnaire, Déléguée générale de la Fondation Kering. Représentantes d’entreprises de toutes tailles, de petites entreprises à de grands groupes internationaux, mais également de clubs d’entreprises FACE engagés dans les territoires et de réseaux associatifs (Fédération nationale Solidarité France, Fédération Nationale des Centre d’information sur les droits des femmes et des familles (FNCIDFF)), ces femmes engagées ont mis en lumière des solutions concrètes pour engager, sensibiliser et former les entreprises de toutes tailles dans la lutte contre les violences conjugales. Les solutions exposées visent à aider les entreprises présentes dans la salle à s’emparer du sujet. 

« Les entreprises ont un rôle extrêmement important à jouer dans ce combat d’utilité publique, véritable enjeu sociétal. Nous accompagnons les entreprises de tous secteurs et de toutes tailles pour que chacune s’empare de la question des violences conjugales dans sa politique RSE »

Jean Castex, Président de la Fondation FACE

La secrétaire d'Etat a quant à elle adressé des mots de remerciements aux entreprises engagées.

Un combat commencé en 2018, mais toujours d'actualité 

Depuis 2018, la Fondation FACE et la fondation Kering construisent, animent et pilotent le réseau OneInThreeWomen, premier réseau européen d’entreprises engagées contre les violences conjugales et intrafamiliales. Parce que ces violences impactent inévitablement la vie professionnelle des femmes qui les subissent, le réseau appuie les employeurs pour sensibiliser largement et mieux accompagner les salariées victimes. Pour trouver son nom, le réseau s’est inspiré de la statistique alarmante de l’ONU selon laquelle une femme sur trois dans le monde a expérimenté des violences physiques et/ou sexuelles au cours de sa vie. « En Europe, une femme sur quatre subit des violences conjugales », précisait au journal Challenge Céline Bonnaire, Déléguée générale de la Fondation Kering.  

En Europe, une femme sur quatre subit des violences conjugales. 

Céline Bonnaire, Déléguée générale de la Fondation Kering, pour Challenges

Le réseau a été rejoint depuis sa création par quatre entreprises ambassadrices : L’Oréal, BNP Paribas, Clariane et Carrefour. Les entreprises du réseau s'engagent officiellement en signant la Charte d’Engagement contre les violences conjugales. Le réseau compte désormais 62 entreprises signataires, dont 6 nouvelles entreprises signataires qui ont formalisé leur engagement ce 27 novembre. 

Les violences conjugales ont des conséquences graves sur la santé physique et mentale des victimes ; elles impactent leur vie privée mais aussi leur vie professionnelle : salaires plus bas, changements de poste plus fréquents, emplois plus précaires, etc. L’entreprise est aussi un des seuls espaces où les victimes sont éloignées physiquement de l’agresseur et où elles sont susceptibles d’enclencher des démarches afin de sortir des violences. C’est pourquoi elles ont un rôle crucial à jouer pour soutenir et accompagner les victimes. Pourtant, certains employeurs sont réticents à s’en saisir, considérant que ce qui se passe en dehors de leurs murs n’est pas de leur ressort.  

C’est pourquoi le réseau One in Three Women joue un rôle de sensibilisation, de mobilisation et d’accompagnement. La Fondation FACE assure la coordination du réseau et soutient les entreprises membres par la mise en œuvre d’actions concrètes telles que la sensibilisation du personnel des entreprises, l’appui au développement de politiques et d’outils RH, de formations et de processus adaptés à destination des équipes de management et de l’ensemble des salariés, ainsi que le développement d’une mesure de l'impact des actions menées au sein de l’entreprise. 

« Il s’agit de créer un espace de travail bienveillant, d’orienter la victime vers le bon interlocuteur et d’être présent pour elle sans la juger, mais en aucun cas de se substituer au travail des associations ».

Timothée Delacôte, délégué général de la Fondation FACE et porte-parole du réseau, pour Le Monde

Jusqu’à présent, le réseau s’est principalement développé à l’échelle européenne et nationale. Comme annoncé mercredi soir, FACE souhaite désormais mobiliser les clubs de sa communauté pour engager dans la dynamique les PME et petites entreprises des territoires, dont le besoin d’accompagnement est le plus fort. Une perspective ambitieuse mais nécessaire pour que l’ensemble des femmes salariées victimes de violence aient une chance de trouver un interlocuteur sur leur lieu de travail.  

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