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Par Fondation Bouygues Telecom - Publié le 3 juin 2025 - 15:07 - Mise à jour le 3 juin 2025 - 15:07
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Céline Gréco, fondatrice d’IM’PACTES – « Ce n’est plus tolérable de voir les enfants victimes de violences intrafamiliales perdre 20 ans d’espérance de vie faute de soins précoces sans agir »

Début mai, l’association IM’PACTES a officiellement posé à Paris, en présence notamment de la ministre de la Santé Catherine Vautrin, la première pierre de son futur centre d’appui dédié à la santé des enfants pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance, baptisé Asterya. Un événement fondamental pour l’association, incubée depuis deux ans et demi par la Fondation Bouygues Telecom et son programme Incub’Asso. Le point de vue de Céline Gréco, fondatrice d’IM’PACTES et cheffe du service de médecine de la douleur et palliative à l’hôpital Necker.

Crédits: Maisonleslobry
Crédits: Maisonleslobry

 

  •  Quels sont les enjeux de la création d’un centre d’appui à l’enfance pour les enfants pris en charge par l’ASE ?

Le centre Asterya naît d’un constat terrible : les enfants victimes de violences ou de négligences graves, qui ne sont pas pris en charge précocement du point de vue de leur santé, risquent de perdre 20 ans d’espérance de vie.

Moins de 30% des enfants de l’Aide Sociale à l’Enfance bénéficient d’un bilan de santé quand ils entrent dans le dispositif. Moins de 10% ont ensuite un suivi de santé. Cela signifie que 90% de ces enfants, alors qu’ils sont victimes de violences si graves qu’elles créent des traumas complexes et nécessitent une protection via l’ASE, n’ont aucune prise en charge sanitaire.

Le centre d’appui à l’enfance entend annuler ce phénomène. Ce n’est plus tolérable de les voir perdre autant d’espérance de vie sans agir, comme on le fait pour d’autres pathologies graves.

  • Quel est son fonctionnement ?

Le centre d’appui à l’enfance est une structure régionale, où est réalisé l’ensemble des bilans de santé des enfants. Ces bilans somatiques et psychiques exhaustifs dressent un état de santé complet dès l’admission dans le dispositif de protection de l’enfance. Ils déterminent un parcours de soins, qui va du parcours standard auprès de médecins de ville pour les enfants qui ne vont pas trop mal, au parcours intensif au sein du centre d’appui pour les enfants qui présentent des troubles importants.

Une fois les travaux terminés en septembre 2025, le centre Asterya de Paris accueillera les équipes en octobre 2025 pour une ouverture aux enfants dès le 2 novembre 2025.

 

Crédits: Maisonleslobry
  • Votre association IM’PACTES a beaucoup grandi depuis sa création en 2021. Quel regard portez-vous sur ce développement rapide ?

L’association est jeune mais la réflexion qui a conduit à sa création est très antérieure.

Je me suis engagée en protection de l’enfance dès 2013 avec le récit de ma propre expérience, dans un livre intitulé La démesure. J’ai ensuite été élue au bureau du CNPE - Conseil National de la Protection de l’Enfance, où j’ai monté une commission dédiée à la santé et la protection de l’enfant. Donc voilà un moment que je réfléchis aux meilleurs moyens de faire avancer les choses. Je l’ai vécu d’abord dans ma chair, puis en tant que médecin, en voyant le manque de formation des professionnels de santé au repérage de ces enfants.

L’équipe d’IM’PACTES, quant à elle, est composée de professionnels du terrain, experts en protection de l’enfance, qui connaissent de l’intérieur le système et ses failles. La conjonction de nos expertises a provoqué une croissance rapide de notre projet. On connaît exactement ce dont ces enfants ont besoin.

Et puis notre association arrive à un moment où la société prend conscience de ces enfants. On parle beaucoup de l’Aide Sociale à l’Enfance. Le gouvernement veut s’engager sur le sujet. Une fois les planètes alignées, les mécènes nous ont suivi et ont cru à notre projet.

  • IM’PACTES est incubée par la Fondation Bouygues Telecom et son programme Incub’Asso. Quel rôle a joué cet accompagnement dans le développement de l’association ?

La Fondation Bouygues Telecom a été le premier mécène à nous faire confiance en nous intégrant dans son incubateur de jeunes associations. C’était la première fois que l’on présentait notre projet à des personnes qui ne nous connaissaient pas. Le fait d’avoir été sélectionnés nous a donné beaucoup de confiance. Et puis il y a un effet boule de neige : quand un mécène s’engage, d’autres suivent. Incub’Asso nous a lancés et nous a apporté la crédibilité dont nous avions besoin.

L’incubateur de la Fondation Bouygues Telecom fonctionne comme un compagnonnage. Il offre un vrai soutien et un cadre rassurant. On a pu s’appuyer sur notre mentor Véronique Paolantoni, collaboratrice Bouygues Telecom, qui nous a donné de nombreux conseils. Nous avons également bénéficié d’AssoConnect et de nombreux services, dont une assistance juridique. Tout cela nous a beaucoup aidés à structurer l’association.

Aujourd’hui, en plus du centre de Paris, d’autres centres d’appui à l’enfance vont ouvrir avec le soutien de la ministre de la Santé et nous sommes d’ores et déjà en discussion en Auvergne-Rhône-Alpes, dans le Grand Est, les Hauts-de-France, en Nouvelle Aquitaine et en PACA. Notre objectif : ouvrir un centre dans chaque région de France d’ici 10 ans.

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