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Par Fondation de France - Publié le 12 mai 2022 - 16:32 - Mise à jour le 12 mai 2022 - 16:32
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Agroécologie : une solution durable pour la planète et les hommes

Pour répondre aux enjeux environnementaux actuels et favoriser la résilience alimentaire des territoires, la Fondation de France soutient la recherche en agroécologie et une plus large diffusion de ses pratiques. Un engagement dans la durée pour une nouvelle façon de produire, de distribuer et de consommer qui s’avère plus pertinent que jamais.

© Fondation de France
© Fondation de France

Le modèle agricole qui prévaut depuis des décennies est aujourd’hui devenu une impasse. A l’heure de l’urgence climatique et de l’effondrement de la biodiversité, de la crise sanitaire et de la guerre en Ukraine, qui montre à quel point notre système agricole et alimentaire est fragile et dépendant, une profonde transformation des pratiques s’impose. Ainsi qu’une question : comment cultiver la terre pour permettre à tous les hommes d’avoir accès à une nourriture saine, sans mettre en péril l’équilibre de la planète ? Attentive à cet enjeu essentiel, la Fondation de France s’engage depuis près de dix ans dans une voix innovante : l’agroécologie. Depuis 2013, 324 projets en faveur de la transition agro-écologique et alimentaire ont ainsi été soutenus. Et nombreuses sont les fondations abritées à se mobiliser pour encourager ce changement vers des modes de cultures vertueux.

Parmi elles, la Fondation Ecotone qui travaille spécifiquement sur le lien entre agroécologie et biodiversité, en favorisant par exemple pour la réimplantation d’amandiers en Provence, ou encore la Fondation Léa nature-jardin bio qui agit sur le thème de la transition agroécologie et de la résilience alimentaire, en soutenant entre autres des formations aux pratiques agricoles durables. De son côté la Fondation Terra Symbiosis encourage les nouvelles ruralités durables et innovantes à travers le mouvement Colibris créé par l’agroécologiste Pierre Rabhi, et la Fondation Lemarchand très active en France et dans le monde, se mobilise pour une nature nourricière en développant des fermes expérimentales où la biodiversité et le sauvage sont au cœur des techniques agronomes. A l’échelle internationale, citons aussi la Fondation Félix et Eliane Genève qui soutient des associations en Afrique ou en Amérique Latine afin d’accompagner les agriculteurs vers une agriculture sans pesticides et ainsi améliorer la qualité de l’alimentation et les revenus des populations locales.

Dans une ferme maraîchère qui pratique l'agroécologie

La Fondation de France et les fondations qu'elle abrite s’engagent dans la voix innovante de l’agroécologie.

L'agroécologie : une réponse aux défis environnementaux

Tout récemment, un rapport de l’ONU consacré aux Perspectives foncières mondiales (Global Land Outlook paru le 27 avril 2022) révélait que 40 % des terres de la planète étaient désormais dégradées, et que les exploitations agricoles étaient responsables de 80 % de la déforestation. Face à ces défis environnementaux majeurs, le développement des pratiques agro-écologiques permettrait de réduire les impacts néfastes dus à l’agriculture intensive. Comme l’explique Laetitia Cuypers, responsable du programme Agroécologie à la Fondation de France, « l’agroécologie est fondée sur une coopération entre l’homme et la nature, qui replace les processus de régulation naturelle (cycles de l’azote, du carbone, de l’eau, recours aux auxiliaires…) au cœur des pratiques agricoles et permet ainsi d’éviter le recours aux intrants de synthèse néfastes pour la biodiversité, la qualité des sols et de l’eau. »

Pour encourager cette approche, un premier appel à projets « Agriculture-Alimentation-Ecosystème » a été lancé en 2013 par la Fondation de France avec la Fondation Daniel et Nina Carasso, très mobilisée sur cette thématique. L’objectif est de soutenir des projets de recherche-action qui expérimentent de nouvelles pratiques agricoles et alimentaires. Cette démarche qui se veut systémique initie des collaborations pluridisciplinaires, réunissant des acteurs qui n’ont pas l’habitude de travailler ensemble : chercheurs, ingénieurs agronomes, agriculteurs, professionnels de l’environnement ou de l’alimentation. Près de 100 dispositifs ont ainsi été soutenus. Parmi eux, le projet « Agroécologie en Camargue » dont le double enjeu réside dans la préservation de la biodiversité exceptionnelle de la région et le maintien de l’activité agricole (riz, blé). Après avoir identifié les pratiques et les infrastructures écologiques (haies, canaux, marais) à même de favoriser le retour d’une pluralité d’espèces (oiseaux, chauves-souris, libellules) dans des exploitations en grande culture, le projet va formuler des préconisations concrètes aux exploitants afin qu’ils puissent engager des pratiques agro-écologiques, tout en favorisant le maintien du vivant.

La promesse d’une bonne alimentation pour tous

L’agroécologie englobe également une (r)évolution de toute la chaîne agro-alimentaire, de la fourche à la fourchette. Car un autre défi majeur est l’autonomie alimentaire et énergétique. Les crises successives, écologiques, sanitaires, et aujourd’hui la guerre en Ukraine viennent impacter fortement de nombreuses régions du monde dont des pays d’Europe menacés par des ruptures d’approvisionnement en céréales, en engrais et en énergie. Pour Laetitia Cuypers : « l’agroécologie consiste justement à sortir de cette dépendance des systèmes agricoles : tout d’abord aux intrants de synthèse importés et d’autre part, aux protéines importées pour nourrir le bétail dans le cadre de l’élevage (notamment du soja). »

Parce que les solutions à imaginer dépasse les frontières, le programme Agroécologie de la Fondation de France soutient aussi depuis plusieurs années des associations de sensibilisation à l'échelle européenne telles que Pour une autre PAC, ou encore ARC2020, qui ont pour objectif de peser sur les politiques de l’Union européenne en matière d'agroécologie. La Fondation de France est également membre d'EFSAF (European Foundations for Sustainable Agriculture and Food Systems), groupe de réflexion et d'échange entre fondations européennes, membres de Philéa qui sont engagées en faveur de l'agriculture et de l'alimentation durables.

Au niveau international, et particulièrement en Afrique de l’Ouest, la Fondation de France soutient aussi le développement de pratiques agricoles durables et le bien manger local grâce au Programme Promotion de l’Agriculture familiale en Afrique de l’Ouest (PAFAO) qui a permis d’engager plus de 200 actions depuis sa création en 2009. Les objectifs : initier de nouvelles façons de faire agro-écologiques, développer l’échange de pratiques vertueuses et aider les paysans à structurer la commercialisation de leurs produits, notamment par le biais des coopératives. Avec pour objectif d’encourager le consommer local et renforcer la sécurité alimentaire des populations. Un autre programme JAFOWA, (Joint Action for Farmers’Organisations in West Africa), conduit en collaboration avec 3 autres fondations européennes et américaine appuie des organisations paysannes dans la promotion et le développement de la transition agro-écologique au Burkina Faso, au Sénégal et au Togo. Enfin, la Fondation de France travaille en partenariat avec le ROPPA (Réseau des organisations paysannes et de producteurs de l’Afrique de l’Ouest) afin de soutenir leurs actions de promotion et de défense d’une agriculture paysanne performante et durable au service des exploitations familiales et des producteurs agricoles.

Des paysans d'Afrique de l’Ouest vendent leur production issue de l'agroécologie.

En Afrique de l’Ouest, la Fondation de France soutient aussi le développement de l'agroécologie et le bien manger local.

Encourager le passage à l’échelle 

Après avoir initié et encouragé les expérimentations, l’enjeu du programme Agroécologie de la Fondation de France est aujourd’hui de démultiplier, d’amplifier et de diffuser les initiatives porteuses de transition. « Ce passage à l’échelle est nécessaire pour entamer une véritable transformation des pratiques. C’est pourquoi, nous soutenons prioritairement des projets qui intègrent dès le départ un objectif d’essaimage ainsi qu’une diffusion de leurs savoirs et façons de faire » explique Laetitia Cuypers. Certaines thématiques émergentes aux enjeux très forts ont été ciblées dans l’appel à projets 2022 tels que la résilience alimentaire des territoires (pour leur permettre de s’adapter aux crises comme le changement climatique ou les conséquences de la guerre en Ukraine) ou la démocratie et la justice alimentaire (en lien notamment avec le projet de mettre en place une « Sécurité Sociale de l’Alimentation »).

Sur ce thème justement, le projet « Babette », porté par l’Institut supérieur d’agriculture Rhône-Alpes (ISARA) sur le territoire de la métropole de Lyon, avait comme objectif de favoriser l’accès pour les familles modestes à une alimentation de qualité dans une démarche qui respecte leurs habitudes culinaires, leurs savoirs, leurs cultures et leurs souhaits. Grâce au soutien de la Fondation de France, Babette a pu ainsi accompagner deux initiatives : le projet Bio’Vrac qui propose à prix bas des produits bio et Légum’au Logis qui organise la vente hebdomadaire de paniers de produits de l’agriculture paysanne locale. Les acquis du projet ont été formalisés dans un guide opérationnel publié par l’ISARA sur la mise en place de systèmes alimentaires courts, inclusifs et durables à destination des personnes en situation de précarité économique.

Avec la même volonté d’engager une transformation globale, de la production à la consommation, la Fondation EG Afrique agit au nord du Togo où elle a ouvert deux centres de formation à l’agriculture durable et à l’alimentation de qualité. Sur place, et pour une durée de six mois, les familles de paysans s’initient aux techniques de culture sans impact, aux gestes environnementaux, avant de retourner dans leurs villages, pour essaimer ces bonnes pratiques.

Bien plus qu’un changement des pratiques agricoles, l’agroécologie renouvelle les manières de consommer. En fédérant toutes les parties de la chaine agroalimentaire, mais aussi les habitants et acteurs de l’environnement, elle crée les conditions d’un système global qui protège les ressources et la santé de tous.

 

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