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Par Fondation FDJ - Publié le 12 septembre 2018 - 13:16 - Mise à jour le 12 septembre 2018 - 13:42
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Le Réseau Étincelle, redonner l'envie aux jeunes dits décrocheurs scolaires

Redonner aux jeunes dits décrocheurs scolaires l’envie d’intégrer une formation ou de rentrer sur le marché du travail, c’est le défi que s’est lancé le Réseau Étincelle, soutenu par la Fondation d’entreprise FDJ. Sa méthode ? Proposer à ces jeunes adultes en difficulté de se mettre dans la peau d’un entrepreneur pour reprendre confiance en eux et se remobiliser.

Le Réseau Étincelle, redonner l'envie aux jeunes dits décrocheurs scolaires
Le Réseau Étincelle, redonner l'envie aux jeunes dits décrocheurs scolaires

 

 

 

 

« J’ai arrêté l’école en seconde et pendant trois ans j’ai enchaîné les missions en tant que saisonnier ». Comme Bryan, 20 ans, 100 000 jeunes sortent chaque année du système scolaire sans diplôme. Pour beaucoup, intégrer durablement le marché du travail devient alors le parcours du combattant. « Quand je postulais à des offres d’emploi qui me plaisaient, on me demandait un diplôme, poursuit Bryan. À force, j’avais totalement perdu confiance en moi. » Pour permettre à ces jeunes de revenir vers la formation et l’emploi, le Réseau Étincelle a eu une idée : leur proposer de se mettre dans la peau d’un entrepreneur en partant de leurs passions pour créer un projet d’entreprise virtuelle. Une manière de retrouver l’envie, l’étincelle généralement balayée par des années d’échec scolaire. Lors de sessions de 35 à 60 heures réparties sur 5 à 9 jours, une dizaine de jeunes, âgés de 18 à 25 ans, non diplômés ou en difficulté d’insertion, bûchent sur leur concept, encadrés par des formateurs. L’objectif à terme étant de leur donner envie d’intégrer une formation courte ou de trouver un emploi. Une véritable pédagogie alternative via le jeu de rôle.

 

Toucher le plus grand nombre de jeunes

 

Tout commence en 2010 à l’initiative de deux entrepreneurs, Sylvain Breuzard et Olivier Vigneron. À l’époque, le nombre de jeunes dits décrocheurs s’élève à 1 million en France. Inspiré de deux initiatives menées dans le Bronx à New York puis dans les banlieues de Bruxelles, le Réseau Étincelle voit le jour dans les Hauts-de-France, pour permettre aux jeunes non diplômés d’insérer la vie professionnelle. « C’était une nécessité dans un pays comme la France où le diplôme fait l’emploi, explique Olivier Vigneron, délégué général. En Belgique ou en Angleterre, même sans diplôme, on peut donner une chance au jeune. Mais en France, le bac reste un sésame incontournable. Et les jeunes qui ne l’ont pas vont avoir beaucoup plus de mal à trouver un boulot, avoir des revenus durables, et donc devenir indépendants. »

 

Les deux fondateurs décident de faire appel à des fonds privés puis multiplient les partenariats avec Pôle emploi, les missions locales et les centres sociaux. « Les partenaires orientent les jeunes vers notre réseau, mais nous refusons qu’il y ait une sélection », rappelle Olivier. Toucher le plus grand nombre de jeunes en difficultés, c’est l’ADN du Réseau Étincelle. « Beaucoup de dispositifs existent pour repérer les jeunes dans les quartiers populaires et les faire intégrer des dispositifs d’excellence, poursuit Olivier Vigneron, mais ce n’était pas notre souhait. Dès le départ, nous souhaitions nous adresser à tous les jeunes en difficulté pour ne laisser personne de côté ».

 

Ranimer l’étincelle par la remobilisation et le travail sur un projet entrepreneurial

 

Le stage est basé sur deux temps forts : la remobilisation et le travail sur le projet entrepreneurial. « Beaucoup ont entendu toute leur jeunesse qu’ils n’étaient que des bons à rien, donc quand ils arrivent, il y a beaucoup d’appréhension de leur part, poursuit Olivier Vigneron. Dès les premières minutes, on va aller chercher les moteurs passion en bas du CV, leur rappeler qu’ils ont des talents ». Vient ensuite la construction du projet entrepreneurial, en fonction des envies du jeune. Manon, 22 ans, a arrêté le lycée en première après avoir été victime de harcèlement. Passionnée de broderie et de canevas, elle a choisi de monter une mercerie fictive : « J’ai appris à faire un business plan, à chiffrer mon projet, à faire une demande de prêt à la banque et surtout à parler en public. Ça m’a beaucoup aidé ».  Bryan, lui, s’est lancé dans une entreprise de jeux vidéo : « j’ai aussi eu l’occasion de rencontrer des chefs d’entreprise, d’échanger avec eux pour mieux comprendre ce que c’est de monter une boîte. Avant, je n’arrivais pas à aller vers les autres, maintenant, j’ai repris confiance en moi. »

 

Encadrés par des formateurs expérimentés, les jeunes abordent de manière pragmatique l’entreprise, le tout sans retomber dans les travers du cadre scolaire : « les formateurs partagent leur vécu professionnel, mais n’arrivent pas dans la posture du sachant, assure son délégué général. C’est une relation d’échange entre jeunes et formateurs ». Depuis sa création il y a huit ans, le Réseau Étincelle a étendu son action aux régions du Grand-Est, d’Auvergne-Rhône-Alpes, de l’Ile-de-France, des Pays de la Loire et depuis cette année de la région PACA. Au total, comme Manon et Bryan, 1 500 jeunes ont déjà bénéficié de ce programme innovant. Mais comme le rappelle Olivier Vigneron, « l’objectif n’est pas que les jeunes mettent en œuvre leur projet d’entreprise, mais qu’ils arrivent à se projeter dans le monde du travail, qu’ils retrouvent la motivation ».

 

Des résultats probants : 1 jeune sur 2 en formation ou en emploi

 

L’initiative porte ses fruits. Selon l’étude d’impact du Réseau Étincelle 2017, 6 à 12 mois après le stage, 1 jeune sur 2 a intégré une formation ou trouvé un emploi. Si le taux d’insertion peut paraître encore moyen, le défi initial « créer l’étincelle » est bel et bien relevé : 97 % des jeunes passés par le Réseau ont enclenché des actions de remobilisation (emploi, formation courte, envoi de CV, entretien d’embauche, stage, inscription en agence d’intérim) ; 93 % des jeunes interrogés admettent avoir repris confiance en eux. Depuis son passage par le Réseau Étincelle, Manon a trouvé un emploi en restauration. Quant à Bryan, il devrait intégrer une école d’informatique dès la rentrée.

 

Second lauréat de l’Appel à Grand Projet 2017 de la Fondation d’entreprise FDJ le Réseau Étincelle a bénéficié d’un soutien de 400 000 euros sur deux ans. Une aide financière qui a permis à l’association d’enrichir son programme pédagogique et de développer son ancrage territorial, notamment cette année en région Provence Alpes-Côte d’Azur. Pour son délégué général Olivier Vigneron, l’objectif pour les prochaines années est de « fidéliser les partenaires, s’implanter dans de nouvelles régions pour permettre à un maximum de jeunes de se raccrocher à leur génération et de devenir entrepreneurs de leur vie. »

 

Crédit photo : Réseau Étincelle.

 

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