Découvrir le mentorat : rencontre avec Catherine Derail, mentor via l’association NQT
La Fondation groupe EDF, investie dans le domaine de l’éducation et de la formation, soutient l’association NQT qui intervient auprès des jeunes qui ont un Bac+3 ou plus et qui pour autant ne parviennent pas à trouver la formation, l’alternance ou l’emploi qui leur convient. Parmi les modalités d’accompagnement de ces jeunes, elle propose du mentorat, une action chère au Groupe EDF qui est engagé dans la démarche « 1 jeune 1 mentor ». Echanges avec Catherine Derail, qui nous explique son parcours de mentor.
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Catherine, comment vous êtes-vous lancée dans l’aventure du mentorat ?
J’ai travaillé essentiellement dans le domaine des ressources humaines, en tant que manager d’équipe, responsable RH ou encore gestionnaire de carrière. Accompagner les gens dans leur parcours professionnel est finalement quelque chose d’assez naturel pour moi. J’ai toujours apprécié de participer aux séances de job dating organisées par l’entreprise auprès des grandes écoles, j’aime le contact avec les jeunes diplômés. Je me suis dit que cette expérience pouvait servir à des jeunes éloignés de l’emploi.
J’ai découvert l’association NQT à l’occasion d’une réunion des responsables RH de la Direction Ingénierie Projet Nouveau Nucléaire (DIPNN). Il y a un an, je me suis connectée sur leur application qui permet de faire matcher mon parcours et mes centres d’intérêt avec des jeunes diplômés. Au début, j’ai participé à un webinaire pour découvrir les outils mis à disposition des mentors et des mentorés, vidéos de formation et autres supports. Désormais, je participe également aux « afterwork » qui permettent à des mentors d’entreprises et d’univers différents de se rencontrer et d’échanger sur leurs pratiques. C’est extrêmement enrichissant, pour moi bien sûr, mais aussi pour les mentorés car cela nous permet de créer du réseau et de leur ouvrir des portes dans diverses entreprises.
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Quel est le profil des jeunes que vous accompagnez ?
J’ai déjà accompagné deux jeunes filles. Chacune d’un profil et d’un parcours très différents. D’abord, Angie, qui arrivant de Colombie souhaitait faire reconnaitre son diplôme en droit français pour devenir professeure des écoles. C’est un parcours du combattant quand on ne maitrise ni les codes, ni le process administratif, ni le français. Elle s’est formée avec les applications que propose la plateforme NQT, et progressivement nous avons mené ensemble les démarches. Nous avions des rendez-vous réguliers d’1 heure environ. D’abord pour faire connaissance, c’est une étape fondamentale pour créer de la confiance et bien comprendre les envies du mentoré. Ensuite, nous avons travaillé sur son dossier. Elle est aujourd’hui en master 1, et elle est sur la bonne lancée pour obtenir son diplôme et devenir professeure.
J’ai ensuite rencontré Anne-Lise, qui à 27 ans avait travaillé dans le domaine des ressources humaines mais ne s’y épanouissait pas. Elle était en plein doute et cherchait à se réorienter. Intéressée par les enjeux de la transition écologique et sociale, elle voulait donner plus de sens à son travail. Nous avons beaucoup échangé sur ce qui était important pour elle, et c’est un élément clé du mentorat : il faut être à l’écoute pour guider dans la bonne direction. Pas celle que l’on imagine de manière préconçue mais celle qui va véritablement coller aux envies et au profil des personnes que l’on accompagne. Elle vient tout juste de commencer un nouvel emploi, dans les RH, ce qui est son métier d’origine, mais dans une structure d’intérêt général proche de ses valeurs.
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Quels conseils donneriez-vous à un de vos collègues qui souhaiterait devenir mentor ?
Allez-y si vous avez envie de rencontres enrichissantes ! Le mentorat apporte aux deux, mentor et mentoré. Tous les parcours sont différents et cela nous ouvre aussi les yeux sur la société actuelle. C’est rafraichissant et ressourçant d’être avec des jeunes qui abordent le monde du travail de manière très différente de nous. Enfin, le temps ne doit pas être un frein : il s’agit de consacrer 1h par mois ou tous les 15 jours et une fois que la relation est bien installée, on peut échanger et même faire des simulations d’entretien en teams ou par téléphone. Un mentorat s’étale sur environ 6 mois.
Pour ce qui me concerne, j’ai toujours envie de redémarrer avec quelqu’un d’autre, et je viens de commencer un nouveau mentorat !
« C’est rafraichissant et ressourçant d’être avec des jeunes qui abordent le monde du travail de manière très différente de nous. »