Mécénat en Auvergne-Rhône-Alpes : la Fondation groupe EDF en action

La Fondation groupe EDF soutient en moyenne 300 projets par an, en France et à l’international. La particularité ? Un dispositif de mécénat territorial permet d’intervenir en région au plus près des besoins locaux, en cohérence avec les axes d’intervention de la Fondation. Avec 12 départements, 5 grandes métropoles et plus de 8 millions d’habitants, Auvergne Rhône-Alpes est la deuxième région économique française.

Le mécénat pour promouvoir l'industrie en Auvergne-Rhône-Alpes

Quel est la place du mécénat territorial en Auvergne-Rhône-Alpes ?

Marc Simon-Jean : Auvergne-Rhône Alpes est la première région industrielle française, avec plus de 500 000 emplois. Nous prenons toute notre part à la démarche consistant à promouvoir l’industrie et à attirer les jeunes vers ses métiers. C’est pourquoi nous sommes mécènes de l’exposition organisée par la Fondation Viva Fabrica, qui a réuni 15 000 visiteurs, dont des publics scolaires, à Lyon début 2024. De même, en tant que Président de l’association Redécouvrir l’Industrie, j’ai contribué, aux côtés de 90 partenaires, au lancement de Forindustrie, l’univers extraordinaire. Ce métavers pédagogique, ludique et innovant vise à faire connaître les métiers de l’industrie aux collégiens, lycéens, étudiants et demandeurs d’emploi. Nous avons aussi travaillé aux côtés de l’Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM), en partenariat avec le Rectorat, France travail et Opco 2i, l’opérateur de compétences interindustriel, ainsi que 40 autres industriels de la région. Plus de 6 200 personnes ont participé à ce grand défi, du 18 novembre au 6 décembre, pour gagner des visites de sites industriels régionaux.

« Ces exemples démontrent bien qu’une entreprise a un rôle à jouer, au-delà même de ses activités propres, en s’inscrivant au sein d’un collectif, au cœur de l’écosystème régional. »

Les difficultés rencontrées par les plus fragiles invitent à aller plus loin. C’est le rôle d’une Fondation d’entreprise : s’adresser à ceux qui sont éloignés du périmètre de rayonnement naturel de l’entreprise et qui ont besoin d’être accompagnés au titre de l’intérêt général. C’est par exemple le sens de notre soutien financier auprès d’associations telles qu’Alynéa qui accompagnent les jeunes sans-abris, ou encore La Cravate Solidaire qui soutient les personnes sans emploi, ou encore les accompagnants de très jeunes enfants auxquels se consacre l’association Ensemble pour la Petite Enfance. C’est également le sens de l’engagement au sein du réseau Face Lyon Métropole dont l’ambition est de lutter contre l’exclusion et les discriminations. Comme le dit un proverbe africain, « Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ».

L’action de la Fondation groupe EDF s’inscrit dans le cadre du mandat « Éclairons les avenirs » pour 2024-2028. Comment les actions menées en Auvergne-Rhône-Alpes résonnent-elles avec ses axes ?

M. S.-J. : Notre volonté est de faire avancer les sujets d’éducation, de formation, d’insertion, notamment auprès des publics les plus éloignés de l’emploi. Cela passe par des actions menées par le Groupe et par les actions de mécénat portées par notre Fondation. EDF est l’une des 17 entreprises de la région lyonnaise fondatrices du fonds de dotation L’entreprise des possibles pour venir en aide aux publics précaires. Ce fonds nous permet de soutenir des projets d’hébergement, de logement et de réinsertion, en collectant des fonds et en mobilisant l’énergie de nos équipes.

Le Groupe EDF agit également aux côtés de la Maison métropolitaine d’insertion pour l’emploi (MMI’e) au travers de la signature de la « Charte des 1000 ». Nous réalisons plusieurs actions comme l’accueil de stagiaires de 3ème scolarisés dans les quartiers politique de la Ville, la simulation d’entretiens de recrutement, l’aide à la rédaction de CV… Nous mettons en œuvre des actions avec France Travail au travers du dispositif Atom inclusion dédié à la filière nucléaire, lancé à Pierrelatte fin novembre, aux côtés de Manpower France et de l’association Vivatome afin de rendre les métiers du nucléaire plus accessibles. Plus de 120 demandeurs d’emploi étaient présents lors de ce lancement. Nous estimons qu’il est d’autant plus essentiel de soutenir ces initiatives innovantes qu’EDF a recruté 2 600 personnes en Auvergne-Rhône-Alpes en 2024 et que nous employons dans la région directement 13 500 salariés et notre activité génère plus de 32 000 emplois.

Toujours en lien avec les axes d’engagement, d’insertion par la formation, et d’écocitoyenneté, la Fondation soutient en mécénat territorial l’association La Maison de l’apprendre. Elle répond aux enjeux d’apprentissage et de développement des compétences tout au long de la vie, en fédérant une communauté d'acteurs diversifiés – associatifs, publics et privés – impliqués sur l'éducation, la formation et l'insertion professionnelle. Elle accompagne notamment des classes de 3ème prépa métiers qui regroupent des élèves en situation de décrochage scolaire, amenés à explorer des voies professionnelles tôt dans leur cursus. L’ambition est d’insuffler des dynamiques de coopération pour apporter des réponses innovantes aux enjeux de notre territoire.

« Le fil rouge qui unit ces initiatives traduit notre vision de notre rôle de mécène : la réussite d’EDF dans la région est étroitement liée à la réussite de son territoire. »

En tant qu’entreprise ancrée en AuRA, nous avons un rôle important à jouer dans son dynamisme économique et sa cohésion sociale, notamment auprès des associations. Si ce n’est pas nouveau, c’est particulièrement marqué en 2024 au moment où les collectivités territoriales font face à une baisse de ressources.

Mécénat territorial : un modèle efficace

Du point de vue de la Fondation, Caroline, quelles sont les spécificités du mécénat territorial ?

Caroline Lattaignant : Le mécénat territorial est un axe d’engagement récent, né sous le précédent mandat (2020-2023) et reconduit dans le cadre du nouveau 2024-2028. Il s’avère naturel pour une Fondation comme la nôtre, parce qu’un grand nombre de projets associatifs d’intérêt général voient le jour à l’échelle locale et parce que le Groupe EDF et les membres fondateurs de la Fondation - EDF, EDF Renouvelables, Enedis, Dalkia - sont présents dans tous les territoires français. Les collaborateurs du Groupe y vivent et y travaillent.

Le mécénat territorial permet de révéler des projets associatifs porteurs et d’accompagner leur développement. C’est bien sûr le cas en Auvergne-Rhône-Alpes. Certains projets, qui ont une portée locale, ont vocation à s’ancrer de manière pérenne à l’échelle d’une commune, d’un département ou d’un bassin d’emploi. D’autres peuvent grandir et essaimer dans plusieurs régions. C’est le cas de l’association l’École des XV, qui lutte contre le décrochage scolaire. Elle propose à des jeunes du CM2 à la 3e, surtout issus des quartiers prioritaires de la politique de la ville, un programme périscolaire global, qui inclut du soutien, de l'aide aux devoirs et des entraînements de rugby. Nous avons commencé à la soutenir en Auvergne-Rhône-Alpes et avons étendu notre mécénat en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Le mécénat territorial peut aussi déboucher sur un mécénat national. Rien n’est figé !

Comment la collaboration s’organise-t-elle à chaque étape entre le niveau national et le niveau local ? Quels sont vos canaux de sourcing et vos critères de choix ?

C. L. : Chaque cheffe de projet de la Fondation travaille avec des correspondants identifiés pour chaque région. De mon côté, dans les trois régions dont j’ai la charge – Auvergne Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Pays de la Loire –, je travaille en étroite relation avec trois correspondants. En AuRA, Isabelle Védrine-André et moi échangeons en permanence. Isabelle m’apporte sa fine connaissance du tissu associatif et solidaire du territoire et de mon côté, je partage mon expérience de la philanthropie et du cadre s’appliquant au mécène. Nous travaillons toutes les deux sur le processus de bout en bout, de l’identification des projets à leur sélection.

Isabelle Védrine-André : Concernant le sourcing des associations, nous croisons les retombées de plusieurs canaux complémentaires, avec les entités du Groupe en région, qui jouent un rôle de vigie pour prendre le pouls des acteurs et des projets moteurs.

En dehors des appels à projets, Caroline et moi rencontrons le plus possible les responsables des associations afin de bien cerner les typologies des projets et la nature de leurs bénéficiaires potentiels. L’instruction des dossiers passe ensuite par un Comité de Mécénat territorial, composé de représentants de la Fondation et de chaque direction et filiale d’EDF en région, qui nous donne l’opportunité de croiser nos regards sur chaque projet. Nous privilégions des projets sur lesquels nous pouvons apporter un soutien à la fois financier et humain, grâce à la contribution de nos salariés. En 2024, nous avons soutenu 26 projets au titre du mécénat territorial. Des projets auxquels nous croyons et de belles rencontres humaines avec celles et ceux qui les portent.

Engager les salariés d’EDF sur le terrain

Quels liens faites-vous avec les salariés du Groupe EDF en région ?

C. L. : Le mécénat territorial nous permet d’impliquer potentiellement tous les salariés du territoire, quel que soit leur métier ou l’entité dans laquelle ils travaillent. La plateforme Human-pacte facilite leur mise en relation avec les associations à la recherche de bénévoles. Les associations y indiquent la nature de leurs besoins et les salariés peuvent répondre en toute liberté, en offrant du temps et/ou des compétences. Cette proximité avec les salariés du Groupe est la marque de fabrique de la Fondation.

I. V.-A. : Pour les projets associatifs, l’engagement de nos salariés est tout aussi important que le soutien financier de la Fondation. Dans les deux cas, nous leur apportons des moyens essentiels à leur pérennité et à leur développement. Pour prendre un exemple concret, nous sommes mécènes depuis la rentrée de l’association Parenthèse Utile. Cette école pas comme les autres déploie un parcours de transition à destination des jeunes bacheliers, des étudiants ou des publics NEETs (ni en emploi, ni en études, ni en formation) afin de lutter contre le décrochage universitaire. Outre le soutien financier, nous avons relayé auprès de tous les salariés la possibilité de s’engager auprès des jeunes accompagnés par l’association. Cela passe par de nombreux leviers : visites de sites des entités du Groupe, mentorat, parrainage de promotion…

En 2025, nous allons créer des événements dédiés pour mettre en relation associations et salariés.