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Par Fondation Raoul Follereau - Publié le 14 avril 2020 - 12:01 - Mise à jour le 14 avril 2020 - 13:10
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Covid-19 - Face à la pandémie, la fondation Raoul Follereau poursuit son action au service des plus fragiles

Alors que le Covid-19 gagne du terrain en Afrique et au Moyen-Orient où agit la fondation Raoul Follereau, celle-ci s’inquiète de la situation dramatique que pourrait causer la pandémie, en particulier sur les populations les plus pauvres.

Postes de lavage des mains, savon, désinfectants, masques sont distribués à nos partenaires pour lutter contre le Covid-19
Postes de lavage des mains, savon, désinfectants, masques sont distribués à nos partenaires pour lutter contre le Covid-19

Le confinement accroît la pauvreté

Selon Bertrand Cauchoix, médecin conseil de la fondation et représentant à Madagascar, un confinement calqué sur les modèles européens ou asiatiques n’est pas envisageable. « Ici, la population vit au jour le jour, 80% des habitants de Tananarive vivent par le biais de revenus journaliers issus d’un travail informel. Un jour chômé, c’est un jour sans argent, c’est un jour sans nourriture.» Ce constat est le même dans les autres pays où agit la fondation. Il ajoute, « les mesures de confinement ne sont pas adaptées dans ces pays où les indemnités de chômage et la protection sociale n’existent pas. De plus, les systèmes de santé de ces pays, tels qu’ils sont, ne peuvent pas affronter une arrivée massive de cas graves de Covid-19 ».

Une crise sanitaire qui s’ajoute aux crises économiques, sociales et politiques

Cette crise sanitaire vient s’ajouter, dans certains pays, à une situation politique (Tchad, Guinée, Niger…), économique, et ou sociale (Liban, Syrie, Irak) instable, voire dégradée. La pandémie détériore alors ces situations.

Le Burkina Faso, le pays du Sahel le plus touché par l’épidémie, annonce  288 cas confirmés en date du 3 avril 2020, et 16 décès. Le pays est déjà confronté à une crise sécuritaire et humanitaire sans précédent. En douze mois, on dénombre plus de 700 000 personnes déplacées internes à cause les attaques terroristes au Nord du pays. Les conséquences de la propagation de l’épidémie Covid-19 au Burkina-Faso pourraient être catastrophiques. On peut craindre une sous-nutrition majeure chez les populations déplacées et une déstabilisation du pays qui fait face à une recrudescence des actes terroristes.

Au Liban, avec la crise économique qui sévit depuis quelques mois, la population libanaise s'appauvrit drastiquement. Les libanais de la diaspora, qui traditionnellement aidaient leur famille restée au pays, sont eux-mêmes touchés. La fondation, au travers de son responsable des projets au Moyen Orient, constate la faillite des petits commerces dont elle avait soutenu la création ces derniers mois, ainsi qu’une augmentation inquiétante des demandes d'aide de rations alimentaires.

« Ce sont les plus fragiles qui seront le plus exposés et les inégalités vont se creuser au sein des populations », explique Oleg Ouss, directeur des projets de la fondation Raoul Follereau, « chez les populations les plus vulnérables, cette pandémie risque de se transformer en véritable crise humanitaire ».

La fondation en action

La fondation Raoul Follereau a pris en premier lieu les mesures de sécurité vis-à-vis de ses équipes en Afrique et au Moyen Orient. En parallèle elle s’est fortement mobilisée auprès de ses partenaires du terrain pour les sensibiliser, les prévenir et les épauler face au Covid-19, tout en assurant, tant que cela est possible, la continuité des projets.

La sensibilisation des partenaires et des communautés est une des clés de cette lutte contre la propagation du Covid-19. Pour cela, la fondation Raoul Follereau a élaboré et diffusé largement des affiches d’informations sur les gestes barrière du Covid-19, les règles d’hygiène et les bonnes pratiques de désinfection des surfaces.

En Afrique, bien que des messages de sensibilisation aient été mis en place par les gouvernements, nombre de villages et communautés n’en avaient pas connaissance. C’est pourquoi certains des partenaires ont eux-mêmes diffusé les affiches de la fondation.

De plus, la fondation Raoul Follereau donne aux centres qu’elle soutient, dispensaires, orphelinats, les moyens indispensables pour prévenir la maladie. Ainsi, elle met en place des dispositifs mobiles de lavage des mains, elle approvisionne en savons et désinfectants et encourage la production locale de masques en tissu.

Enfin, dans ce contexte de crise sanitaire majeure, la fondation Raoul Follereau fait face à un défi logistique. La  mise en quarantaine des grandes villes et la fermeture de certains grands axes routiers empêche l’acheminement de moyens de prévention du Covid-19, de médicaments de première nécessité, de traitements de la lèpre et de l’ulcère de Buruli et de denrées alimentaires. Cela provoque des pénuries. Pour faire face à cela, les équipes de la fondation restent à l’écoute des partenaires et s’engagent pour répondre à leurs besoins en trouvant des solutions alternatives d’acheminement des produits ou en trouvant des moyens de substitution avec les ressources existantes sur place. «  A Kaya, au Burkina Faso, l’acheminement de dispositifs mobiles de lavage des mains aux familles de déplacées étant impossible, nous avons trouvé, après de nombreuses recherches, une solution pour les fabriquer avec les moyens disponibles sur place » indique Pierre Velut, représentant de la fondation Raoul Follereau.

Une expertise médicale qui s’adapte pour se mettre au service

Les conseils apportés par les médecins de la fondation Raoul Follereau, présents sur place et connaissant les problématiques des maladies infectieuses sont appréciés des partenaires et des équipes des programmes nationaux de lutte contre la lèpre qui se retrouvent, elles mêmes, réquisitionnées pour la lutte contre le Covid-19.

Au Bénin, à la demande du Ministère de la Santé, la plateforme de diagnostic moléculaire du centre Raoul et Madeleine Follereau de Pobè  en lien avec l’Université d’Angers, se prépare à apporter une aide à la confirmation des cas de Covid-19.

 

 « Aujourd’hui, la lutte contre le Covid-19 nécessite des ressources financières supplémentaires. Nous devons aussi anticiper l’après Covid-19 pour assurer la pérennité des projets et aider à reconstruire malgré les conséquences de la pandémie » conclut Oleg Ouss.

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