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Par Carenews PRO - Publié le 3 octobre 2018 - 09:54 - Mise à jour le 15 novembre 2018 - 10:22
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[ENTRETIEN] Patricia Benchenna, directrice Corporate Philanthropie, Schneider

Arrivée il y a 15 ans chez Schneider Electric, Patricia Benchenna a assisté au développement de toutes les structures d’engagement du groupe : la fondation en 1998, puis le pôle développement durable quelques années plus tard. Passée elle-même par les deux structures, elle est aujourd’hui directrice de la Philanthropie et du programme Précarité Énergétique. Pour Carenews, elle décrit les passerelles qui relient le groupe à sa fondation et qui font aujourd’hui de Schneider Electric une entreprise “porteuse de solutions”, fière de sa “très faible empreinte environnementale”. Fonds d’investissement, programmes de formation et dispositifs d’évaluation de performance sur-mesure, les outils ne manquent pas chez Schneider Electric qui se veut précurseur d’un nouveau modèle d’entreprise engagée : une entreprise à l’écoute de sa société, capable de mesurer et de déployer sa performance en mobilisant toutes ses parties prenantes.

[ENTRETIEN] Patricia Benchenna, directrice Corporate Philanthropie, Schneider
[ENTRETIEN] Patricia Benchenna, directrice Corporate Philanthropie, Schneider

 

 

Quel a été votre parcours chez Schneider Electric ?

 

J’y ai passé presque toute ma carrière. J’ai eu une expérience associative juste après mes études, au Comité National des Régies de Quartier. J’ai ensuite été embauchée chez Schneider à la communication interne. J’ai évolué vers la production de contenu éditorial, et, dans ce cadre, j’ai très rapidement travaillé avec la fondation. Quand je suis arrivée, le groupe Schneider se concentrait sur les activités d’énergie. La fondation a été créée en 1998 avec comme prisme de démarrage l’insertion des jeunes, puis petit à petit nous avons embrassé toutes les thématiques environnementales et les questions d’éthique. La fondation a en quelque sorte été le levier de la création du pôle développement durable, que j’ai rejoint en 2002.

 

Vous avez rejoint Schneider Electric il y a déjà 15 ans. Quelles ont été les évolutions marquantes au sein de l’entreprise en termes d’engagement sociétal ?

 

J’ai passé sept ans au développement durable avant de rejoindre la fondation. Je suis arrivée au moment où elle évoluait plus en cohérence avec les métiers de Schneider. Au niveau du développement durable, nous avons mis en place en 2008 notre programme d’accès à l’énergie, dans lequel la fondation contribue fortement en finançant des programmes de formation professionnelle aux métiers de l’énergie, ou d’entrepreneuriat. C’est aujourd’hui le gros programme de la fondation, il capte environ 75 % de nos contributions (4 millions d’euros par an de dotation). C’est une étape importante, de passer d’une fondation d’engagement à une fondation en synergie avec le développement durable. L’autre point important, c’est l’engagement des collaborateurs. La fondation a ses délégués dans chaque pays (130 dans 75 pays), nommé tous les deux ans avec une fiche de mission spécifique. Nous avons aussi mis en place une campagne mondiale d’une semaine tous les ans dédiée à la mobilisation des collaborateurs, “Luli”. En 2012, nous avons décidé de créer notre propre structure associative, Schneider Electric Teachers, pour structurer l’engagement des collaborateurs. Son objectif était de cibler les besoins de nos partenaires afin d’offrir à nos collaborateurs la possibilité d’effectuer des missions proches de chez eux ou à l’international. Enfin, nous venons de décider d’une nouvelle évolution vers une dimension plus opérationnelle, avec l’idée d’embrasser tout l’engagement des collaborateurs et d’ouvrir les possibles en dehors du champ de la fondation.

 

Pouvez-vous nous présenter les principaux programmes du pôle Philanthropie ?

 

Depuis son rapprochement avec les équipes du développement durable, la fondation porte le pôle “développement des compétences” pour l’accès à l’énergie, une business unit a été créée pour les offres d’accès à l’énergie, un fonds d’investissement solidaire capte l’épargne salariale des collaborateurs mais peut aussi prendre des parts auprès d’entrepreneurs. Cet écosystème est complémentaire. Nous avons également le programme Précarité Énergétique, initié en 2013 suite à une étude menée avec Ashoka et le cabinet Ylios. Elle a donné naissance à un appel à projets en 2015, puis un second en 2017 qui couvre aujourd’hui 11 pays et vise à identifier les pépites et mettre en lien les entrepreneurs sociaux avec notre écosystème. Ils sont accompagnés durant six mois par Ashoka, et nos collaborateurs se pluggent sur des problématiques spécifiques. Nous sommes également en lien avec des associations comme ArtofChange 21, Atelier 2 et Ticket for Change sur des projets innovants autour du développement durable. La synergie entre la fondation et le pôle développement durable est tellement importante pour nous que nous avons mis en place un outil qui mesure nos performances en fixant un plan de progrès autour de quatre objectifs, dont au moins un doit être lié aux activités de la fondation (aujourd’hui : le nombre de jeunes formés sur trois ans et le nombre de jours de volontariat des collaborateurs). Et nous communiquons ces résultats en même temps que nos résultats financiers.

 

Quel être votre rôle au quotidien ?

 

Je coordonne l’ensemble des programmes. Je suis plus opérationnelle sur la précarité énergétique – un sujet qui me passionne – et l’engagement des collaborateurs, mais y a également un travail d’animation à faire sur le réseau des délégués et les autres fondations qui existent au sein de Schneider (une en Amérique du nord, une en Inde). En tant que directrice Philanthropie, je dois garder un œil aussi bien sur notre véhicule fondation que nos autres initiatives en France et dans le monde.

 

Quel est plus globalement votre regard sur le mécénat aujourd’hui ?

 

Les fondations n’ont jamais autant collaboré entre elles, mais également avec les fonds d’investissement et les entrepreneurs sociaux. Pour moi, c’est l’un des phénomènes les plus forts. La Fondation Sanofi Espoir propose par exemple aux fondations de discuter sur des projets en commun, c’est assez nouveau ! Aujourd’hui, on part des enjeux et on cherche à créer les contributions les plus adéquates pour répondre à un besoin ou un projet. C’est vrai chez Schneider, nous sollicitons parfois des partenaires économiques, nous sommes rentrés dans le fonds de dotation des Petites Pierres, avons collaboré à un appel à projets avec AG2R La Mondiale sur la précarité énergétique… Les fondations sont aussi assez décomplexées sur les sujets qu’elles défendent. Loin des métiers, proche des métiers… J’ai l’impression qu’il s’agit plutôt de trouver des solutions. Chez Schneider, la fondation nous permet d’être dans l’expérimentation.

 

 

 

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