Manexi s’engage avec la Fondation Abbé Pierre contre la précarité énergétique
La Fondation Abbé Pierre vient de recevoir un soutien de taille pour l’aider dans le repérage des situations de précarité énergétique. Pour la première fois, la fondation va bénéficier d’un mécénat de compétences spécialement dédié aux problématiques de précarité énergétique, avec le bureau d’études techniques Manexi.
Un partenariat inédit pour lutter contre la précarité énergétique
Le 11 janvier 2019, la Fondation Abbé Pierre et le bureau d’études techniques Manexi, filiale du groupe d’expertise Prunay, ont signé une convention de mécénat de compétences inédite. L’objectif : soutenir l’Espace Solidarités Habitat (ESH), cellule dédiée aux problématiques de logement de la Fondation Abbé Pierre, et son équipe d’architectes et d’ingénieurs bénévoles dans le repérage des logements en situation de précarité énergétique, à Paris et en Île-de-France. “Nous avons des architectes et ingénieurs bénévoles qui nous soutiennent, mais ils sont peu outillés, il nous manquait une expertise technique”, explique Marion Rémy, chargée de mission précarité énergétique à l’ESH.
L’entreprise Manexi, qui compte une soixantaine de salariés, apportera gracieusement ses compétences d’audit et son matériel de pointe dans le cadre du partenariat. “Si Manexi est plus connue pour ses expertises en matière d'efficacité énergétique et d’impact environnemental des bâtiments, notamment de bureaux, il faut souligner l'importance que nous accordons depuis plus de 15 ans à l'épineux problème du saturnisme et de l'insalubrité. Ce partenariat avec la Fondation Abbé Pierre nous est donc apparu comme très naturel”, déclare Damien Racle, directeur général de Manexi.
“Faire avancer la jurisprudence sur la notion de précarité énergétique”
Mais il ne s’agit pas seulement, avec ce partenariat, d’améliorer la détection des situations de précarité énergétique et d’insalubrité. L’ambition de l’ESH, qui accompagne gratuitement 1500 ménages par an dans des procédures juridiques, est de permettre aux locataires de logements indignes ou insalubres de mieux s’armer pour faire valoir leurs droits, dans le cadre d’un procès en cours ou à venir, par exemple pour annuler une dette due à des charges de chauffage trop élevées dans un logement mal isolé et donc énergivore.
Le combat est encore long sur cette problématique, comme l’explique Marion Rémy. Les textes en vigueur, en particulier un décret du 30 janvier 2002 et une loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique, laissent subsister un important flou juridique sur la notion de précarité juridique qui empêche une réelle avancée des droits en la matière. “Grâce au partenariat avec Manexi, nous espérons pouvoir présenter des expertises techniques solides au juge et faire avancer la jurisprudence”, précise Marion Rémy.
Un nouveau décret du 9 mars 2017 devait venir modifier la législation pour instaurer un minimum de performance énergétique pour tout logement en location, et mettre ainsi fin à la location des “passoires thermiques”. Face au manque de précisions des critères établis, et en l’absence d’un calendrier de déploiement, plusieurs associations et ONG ont déposé un recours contentieux auprès du Conseil d’État, qui a finalement été rejeté en décembre 2018.