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Par Carenews PRO - Publié le 13 février 2019 - 13:36 - Mise à jour le 14 février 2019 - 11:04
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[ENTRETIEN] Sandrine Soloveicik, déléguée générale Fondation France Télévisions

Sandrine Soloveicik, qui était à la tête de la Fondation Groupe France Télévisions depuis 2011, a annoncé son départ à la retraite. Elle dresse aujourd’hui le bilan de ses derniers mois au sein de la fondation qu’elle a su adapter au numérique. Cette juriste et notaire de formation rappelle que l'éducation aux médias est un point central de la démocratie et du civisme.

[ENTRETIEN] Sandrine Soloveicik, déléguée générale Fondation France Télévisions
[ENTRETIEN] Sandrine Soloveicik, déléguée générale Fondation France Télévisions

 

 

 

 

Parcours : du droit au secteur de l’audiovisuel

 

Sandrine Soloveicik est juriste et notaire de formation. Elle a travaillé dans divers métiers de l'audiovisuel comme la production ou le merchandising. Ensuite, elle a intégré la Générale des eaux (qui investissait dans Canal plus) puis la Caisse des Dépôts pour qui elle a créé Com-Dev Images, une filiale dédiée à la communication  et au développement de la Caisse des Dépôts, spécialisée dans les programmes. Après un passage par la chaîne de télévision La 5, elle intègre France 2 dont elle devient directrice adjointe de production. Depuis 27 ans, elle est passée par l'administration d'antenne, le cabinet de Michèle Cotta, la direction de la coordination puis des partenariats quand le groupe France Télévisions s'est créé. Elle précise qu'à l'époque, le groupe «  disposait déjà d'espaces dits d'intérêt général : on attribuait déjà des espaces gratuits sous la condition de l'intérêt général ». Il y a 8 ans, elle a pris la tête de la Fondation France Télévisions, âgée à l'époque de 5 ans et qui avait des objectifs assez larges. Depuis deux ans, elle a proposé que la fondation se recentre sur l'axe audiovisuel, en cohérence avec les métiers du groupe  : « Il faut passer le relai, la transmission c'est notre métier. »

 

Un appel à solutions pour financer le changement d'échelle de projets numériques socialement innovants

 

La Fondation France Télévisions termine son mandat avec un appel à solutions dont les résultats ont été dévoilés le 17 janvier 2019. Pour cette dernière phase, Sandrine Soloveicik explique avoir voulu intensifier l'accompagnement pour être au plus près des porteurs de projets. Les associations ont travaillé avec les salariés du groupe sur la création de contenus vidéos  : « C'était très intéressant. Les associations ont réalisé que faire du contenu, c'est un métier. Le contenu devait être travaillé et étoffé. Cela a permis de leur faire dire et expliquer qui ils sont. » Avec l'appel à solutions, la fondation a voulu attribuer des montants plus conséquents pour financer le changement d'échelle de projets numériques socialement innovants. Les dotations sont en effet conséquentes  : 7 projets financés à hauteur de 50 000 euros, 2 à 40 000 euros. Il s'agit selon la déléguée générale d'apporter du financement sur des projets ou des idées qui n'auraient pas été financés par ailleurs : « Dans la plupart des cas, les fondations d'entreprise financent des projets qui ont déjà de l'ancienneté et des preuves. » Pour financer ces projets, la Fondation France Télévisions a changé de méthodologie : « Dans l'analyse budgétaire, on a changé aussi. On a pris des risques, donc on a fait de la pédagogie auprès du conseil d'administration. Cet appel à solutions représente la totalité du budget de la fondation jusqu'à la fin de sa mandature fin 2020

 

Engagement du Groupe France Télévisions : fondation, arrondi sur salaire, mécénat de compétences

 

France Télévisions a également mis en place l'arrondi sur salaire avec MicroDON. Ce dispositif est porté par la fondation, mais est effectif dans tout le groupe et ses filiales (France Télévisions, distribution, studio (production) et publicité). L'arrondi est trop récent pour effectuer un premier bilan financier, mais la déléguée générale de la fondation précise que les salariés ont pu choisir les associations, et ce dans un panel assez large, au-delà des champs d'intervention de la fondation.

 

Par ailleurs, le mécénat de compétences est présent chez France Télévisions depuis 5 ans – un accord a été signé en 2013. Pour le mettre en place, beaucoup de communication a été déployée en interne  : « Il y a cinq ans, il n'y avait rien », précise Sandrine Soloveicik. Il couvre l'engagement des collaborateurs sur le temps de travail, de quelques heures à six mois. Cela concerne tous les métiers du groupe (dont ceux très opérationnels qui concernent le son et l'image). Le groupe parvient «  à détacher des personnes sur de longues missions, car nos métiers nécessitent du temps ». Ce dispositif d'engagement s'étend à l'accompagnement de métier et à du tutorat, dans l'idée de contribuer à la diminution de la fracture sociale.

 

Regard sur le secteur : un plaidoyer pour plus de communication et un rappel à la responsabilité des médias

 

Sandrine Soloveicik regrette un manque de communication entre les acteurs  : « Les mécènes ne se parlent pas et les associations ne se parlent pas beaucoup non plus.  » Pourtant, elle constate que le secteur de l'engagement prend « de plus en plus de place », que cela soit par les acteurs ou par la part croissante des difficultés sociales. «  Avant il n'y avait que des projets sur la culture, ce qui était un peu facile. Aujourd'hui on va vers des choses plus concrètes et plus graves. Au sein de la fondation, on a toujours travaillé avec les régions et la ruralité. Il n'y pas que la banlieue, il y a en France des déserts de formation, des déserts numériques... On est passé du bien pensant au concret  ! » En tant que déléguée générale d'une fondation connue d'un groupe média [et elles sont peu nombreuses : Fondation Elle, TF1 Initiatives, Fondation M6...], elle rappelle que l'éducation aux médias est un point essentiel de la démocratie et du civisme. Pour elle : « On est dans un carrefour un peu délicat. La vocation des journalistes est difficile, c'est un corps contesté.  » Il faut donc travailler sur la question des infox, sur l'éducation aux médias et à leur responsabilité.

 

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