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Par Carenews PRO - Publié le 27 mars 2019 - 08:58 - Mise à jour le 28 mars 2019 - 09:31
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[ÉCLAIRAGE] L’image de l'ESS auprès de celles et ceux qui n'y candidatent pas

Une étude commandée par le cabinet de recrutement Orientation Durable met en évidence les craintes, qu’elles soient fondées ou pas, qui empêchent certains candidats de répondre à des offres d’emploi dans l’économie sociale et solidaire (ESS).

[ÉCLAIRAGE] L’image de l'ESS auprès de celles et ceux qui n'y candidatent pas
[ÉCLAIRAGE] L’image de l'ESS auprès de celles et ceux qui n'y candidatent pas

 

 

 

 

Un bassin d’emplois en pleine croissance

 

Comment est perçue l’économie sociale et solidaire (ESS) par les personnes en recherche d’emploi ? Alors que l'Observatoire national de l'Économie sociale et solidaire prévoit plus de 700 000 départs à la retraite d'ici 2025 dans le secteur, la question représente un enjeu certain. Si le secteur de l’ESS connaît une croissance continue depuis une quinzaine d’années, il reste mal connu, victime de clichés à la peau dure qui dissuadent de nombreux talents de présenter leur candidature.

 

Ce sont ces clichés et ces obstacles que l’étude commandée par Orientation Durable, cabinet de recrutement exclusivement orienté vers les métiers de l’ESS, a tenté d’identifier. Anne-Charlotte Hieaux, experte en marketing qualitatif, s’est adressée à des candidats ne travaillant pas dans l’ESS, de même milieu social (parents employés ou équivalent, selon la catégorisation CSP) mais de niveaux de formation différents (bac +2/+3 vs. bac +4/+5), tous issus de la diversité et ayant tous une sensibilité pour le monde associatif.

 

Si les plus qualifiés (bac +4/+5) mettent davantage l’accent sur l’épanouissement au travail, les moins qualifiés (bac +2/+3) privilégient le salaire et la sécurité de l’emploi ; mais tous les interrogés, sélectionnés pour leur sensibilité à des valeurs associatives (engagement, éthique, altruisme...), valorisent la cohérence entre leurs valeurs et leur vie professionnelle. Le secteur associatif est donc cité dans les premiers parmi les secteurs attirants.

 

Des perspectives professionnelles encore floues

 

Pour autant, les résultats de l’enquête interrogent : parmi les personnes sondées, peu d’entre elles connaissent le sigle ESS et la dénomination d’économie sociale et solidaire. Pour beaucoup, l’économie sociale et solidaire se limite aux petites associations locales, aux clubs de sport associatifs, aux oeuvres sociales et aux ONG. Peu d’entre elles ont conscience de l’existence d’associations employeuses et agissant au niveau national.

 

Parmi les idées reçues les plus fréquemment recueillies par l’enquête sur le secteur de l’économie sociale et solidaire, vient en tête le manque de moyens, qui génère, dans l’imaginaire, de nombreuses difficultés (sentiment de « débrouille », frustration de ne pouvoir mener à bien des projets, locaux vétustes, manque de matériel), et ses corollaires : bas salaires, peu d’offres d’emploi, manque de cadre et de hiérarchie, peu de possibilités d’évolution.

 

Pour Anne-Charlotte Hieaux, mieux informer les candidats chercheurs d’emplois sur les salaires, les actions, les moyens (chiffre d’affaires, nombre de salariés) de certaines structures de l’ESS, sur le professionnalisme des acteurs de l’ESS, sur leur dynamisme (équipes jeunes, projets innovants, cadre de travail...), sont autant d’axes d’amélioration à travailler pour rendre le secteur de l’ESS plus attractif.

 

L’ESS, un secteur replié sur lui-même ?

 

In fine, en dépit des valeurs d’engagement qu’ils revendiquent, les interrogés considèrent le secteur de l’ESS davantage sous l’angle du bénévolat et de l’engagement personnel, que sous l’angle professionnel. « J’y pense plus pour du bénévolat que pour en faire mon métier », confirme l’un des participants à l’enquête. « J’imagine un monde très confiné, dans lequel on rentre par cooptation », témoigne un autre.

 

Ce sentiment se ressent, selon les personnes interrogées, à la lecture des offres d’emploi elles-mêmes. Si les candidats reconnaissent le caractère attractif des emplois proposés (missions variées, stimulantes, autonomie encouragée…), ils dénoncent également une lisibilité difficile, et se disent inquiets des certaines formulations trop floues ou au contraire trop « militantes », voire politisées, avec un vocabulaire excluant qui empêche les candidats de se reconnaître dans l’annonce, et de se sentir légitime pour postuler.

 

Béatrix Geais-Detours, DRH dans le secteur l’ESS passée par le secteur lucratif, témoigne : « Une partie des structures de l’ESS est très conservatrice et peu ouverte sur ce qui se passe à l’extérieur et en particulier aux outils du secteur lucratif, et donc à des personnes qui pourraient être intéressées et apporter de la diversité et un renouveau des modes de pensée. Le monde lucratif est également fermé et conservateur. Quel dommage qu’il n’y ait pas plus de communication entre les deux ! »

 

Pour recevoir l'étude Diversité ESS, contactez Orientation Durable.

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