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Par Carenews PRO - Publié le 3 mai 2019 - 13:57 - Mise à jour le 9 mai 2019 - 09:07
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[ÉCLAIRAGE] Le don en Bitcoin n’est pas monnaie courante

De plus en plus de Français investissent dans des monnaies numériques en blockchain, ou « crypto-monnaies », comme le Bitcoin. Prenant exemple sur les tendances outre-Atlantique, certaines associations ou organisations françaises y ont vu une opportunité pour proposer une nouvelle façon de faire des dons. Mais l’enthousiasme des « crypto-traders » semble n’avoir été que temporaire.

[ÉCLAIRAGE] Le don en Bitcoin n’est pas monnaie courante
[ÉCLAIRAGE] Le don en Bitcoin n’est pas monnaie courante

 

 

Ethereum, Dash, Ripple, Lisk, Cardano… Ces noms ne vous disent rien ? Ce sont des crypto-monnaies, à l’image du Bitcoin, plus populaire. Depuis quelques années, ces monnaies virtuelles, qui circulent sans intermédiaire et qui s’appuient sur la technologie du blockchain, connaissent un certain succès en France. Elles permettent notamment aux crypto-traders de spéculer sans être imposés sur les gains ni sur les opérations, tant que la crypto-monnaie n’est pas convertie en monnaie nationale.

 

Face à cette émulation, certains acteurs du secteur associatif en France ont vu dans les crypto-monnaies un nouveau potentiel pour encourager les dons. Le Samusocial de Paris a été le premier à s’en saisir, accompagné par la CoinHouse. « On s’est dit qu’on pouvait surfer sur la vague des crypto-monnaies, en proposant à des gens qui avaient gagné de l’argent en spéculant de faire un geste symbolique », explique Stéphane Delaunay, directeur de la communication du Samusocial de Paris. Quelques mois plus tard, le Samusocial de Paris a été suivi par l’UNICEF France, qui y a vu « une réelle opportunité, et un levier de croissance », selon Ann Avril, directrice générale adjointe de l’UNICEF France.

 

La technologie blockchain, une opportunité à exploiter

 

Après avoir lancé la collecte en crypto-monnaie en janvier 2018, le Samusocial a récolté, en un mois, l’équivalent d’environ 13 000 euros… puis n’a plus reçu aucun don en crypto-monnaie. L’UNICEF France affirme avoir reçu l’équivalent de 12 000 euros depuis le lancement de l’opération en septembre 2018. Mais aujourd’hui, l’enthousiasme semble retombé.

 

Un flop, en définitive ? « L’opération a quand même été intéressante », estime Stéphane Delaunay, « car mettre en place cette possibilité de donner en crypto-monnaie ne coûte rien, il y a juste un QR Code à installer. Et il y a eu des retombées médiatiques, ce qui a permis de faire parler du Samusocial ». Des retombées médiatiques dont l’UNICEF France a également bénéficié : « Ce sont également de nouvelles opportunités de collaboration ainsi que de nouveaux projets qui s’ouvrent à nous depuis », raconte Ann Avril. L’UNICEF travaille depuis lors à développer plus largement des solutions utilisant la technologie blockchain, au service de son action pour la cause de l’enfance.

 

De son côté, le Samusocial n’envisage pas de renouveler l’opération. « Si l’intérêt avait persisté, on se serait posé la question. Mais c’était surtout une opération d’opportunité. »

 

D’autant que le principal obstacle aux dons par crypto-monnaie est l’impossibilité de défiscaliser, puisqu’il ne s’agit pas d’un don en monnaie nationale. « C’est assez dissuasif », reconnaît Stéphane Delaunay. L’UNICEF, de son côté, nuance : « Il nous semble que les crypto-donateurs en sont bien conscients et cela ne freine pas leur générosité. Nous offrons toujours la possibilité à nos donateurs de se diriger vers nos canaux de dons traditionnels s’ils souhaitent en bénéficier ».

 

Niche économique

 

L’univers des crypto-monnaies est encore un microcosme. S’il n’existe aucune statistique fiable sur le nombre de Français possédant de la crypto-monnaie, différents sondages (YouGov, Kantar TNS) estiment qu’entre 3 et 6 % des Français seulement ont déjà investi dans une monnaie électronique. « Le don, c’est déjà compliqué, si en plus on s’intéresse à une communauté de niche, ça devient encore plus fastidieux ! », résume Stéphane Delaunay.

 

Aux États-Unis, le format séduit davantage les détenteurs de crypto-monnaies. Selon Nonprofit Tech for good, ces deux dernières années, de grosses donations ont été faites en crypto-monnaies outre-Atlantique : plus de 100 millions de dollars à l’œuvre de charité publique Fidelity Charitable, 29 millions à l’ONG Donors Choose, ou encore 50 millions répartis entre une douzaine d’universités.

 

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