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Par Carenews PRO - Publié le 16 septembre 2019 - 14:28 - Mise à jour le 19 septembre 2019 - 15:14
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[ON Y ÉTAIT] Forum Giverny : les habits neufs du capitalisme ?

Le 6 septembre 2019, l’agence de conseil en relations publiques RM Conseil a organisé à Giverny la première édition d’un rendez-vous destiné à devenir annuel autour de la responsabilité sociale des entreprises (RSE).

[ON Y ÉTAIT] Forum Giverny : les habits neufs du capitalisme ?
[ON Y ÉTAIT] Forum Giverny : les habits neufs du capitalisme ?

 

Deux salles, deux ambiances. Scène un, le 3 septembre 2019. Le fondateur de Simplon Frédéric Bardeau prononce l’allocution d’ouverture de la première édition des universités d'été de l'économie de demain. Il appelle de ses vœux la disparition rapide d'une économie « qui ne respecte pas les humains et notre planète », et enfonce le clou : « elle doit se transformer ou mourir, le plus vite possible. Et nous allons l’aider.» Tonnerre d’applaudissements. Scène deux, quatre jours plus tard à peine, à Giverny (Eure), lors du premier Forum de la RSE. Jean-Marc Borello, président du groupe SOS, tient sensiblement les mêmes propos. « Ce qui convaincra les entrepreneurs d'adopter une posture responsable, c'est le risque d'effondrement des entreprises… et il va falloir faire ce qu'il faut pour l'accélérer, cet effondrement. » Manifestement un peu déstabilisé, l’auditoire…rit.

Il faut dire que les deux orateurs s’expriment devant des publics sensiblement différents. Lancées à l’initiative du collectif Nous sommes demain, les Universités d’Été de l’Économie de Demain (UEED) ont rassemblé 800 participants le premier jour et 600 le second, principalement des représentants d’entreprises ou d’organisations ayant placé la question de l’enjeu social et environnemental au cœur même de leur modèle. Organisé pour la première fois cette année par la société de conseil en relations publiques RM Conseil, le Forum de Giverny a quant à lui réuni environ 350 personnes, dont de nombreux représentants ou conseils d’entreprises, ainsi que plusieurs dizaines d’étudiants de grandes écoles (Polytechnique, HEC, les Mines, Agro ParisTech, Sciences Po…). C’est ce deuxième auditoire qu’ont nettement privilégié les membres du Gouvernement pour mettre en avant leur attention à l’engagement social et environnemental des entreprises, un an après l’adoption de la loi Pacte.

 

La secrétaire d’État chargée de la Transition écologique Emmanuelle Wargon, le secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse Gabriel Attal et le ministre chargé des Collectivités territoriales Sébastien Lecornu se sont succédés à la tribune avant que Bruno le Maire, qui avait dû décommander au dernier moment sa venue, ne s’excuse en clôture dans une longue allocution vidéo tout en inscrivant la RSE dans un cadre plus large, celui d’une « réflexion profonde sur ce qu’est le capitalisme et ce qu’il doit devenir ». Une seule de ces personnalités, Emmanuelle Wargon, s’était rendue aux Universités d’été de l’économie de demain, après avoir pu confirmer en dernière minute sa venue. « Que le Gouvernement ait choisi d’exprimer presqu’exclusivement sa volonté de faire évoluer les modèles existants dans un seul et même cadre…est un choix très clair. On ne pouvait pas faire plus clair ! », relève Caroline Neyron, délégué générale du mouvement des entrepreneurs sociaux (Mouves).

 

Politiques et représentants de grandes entreprises qui se sont exprimés tout au long de la journée se sont en tous cas accordés sur un constat : les attentes sociétales de plus en plus fortes imposent aux acteurs économiques d’agir. « Quand on voit l’ampleur des problèmes et l’empreinte des entreprises, il est évident que les entreprises doivent prendre part au phénomène », a ainsi estimé Emmanuelle Wargon. « L’effondrement des tolérances vis-à-vis des comportements non vertueux des entreprises est palpable tant dans l’opinion publique que dans la juridiction », a abondé l’avocat Xavier de Kergommeaux, associé senior du cabinet Gide Loyrette Nouel. Avant d’avertir : « les entreprises ne doivent pas se lancer à la légère, car une telle démarche est lourde de conséquence. Il suffit de citer le cas de Samsung, qui a affiché des valeurs en affirmant notamment sur son site avoir des pratiques éthiques, mais aurait recours au travail des enfants dans des pays où la loi ne l’interdit pas. Une ONG vient d’obtenir sa mise en examen en France pour pratique commerciale trompeuse. » Le risque « réputationnel » est revenu à de nombreuses reprises dans les débats. « Ceux qui ne considéreraient le sujet de la RSE que sous l’angle de la simple com’ risquent un effet boomerang assez fort ! », a averti Jean-Marc Borello. Au-delà, c’est aussi la question de l’attractivité qui est en jeu. « Nos ingénieurs jeunes ne cherchent plus un job mais une raison d’être », a par exemple témoigné le président de la société de conseil Talan, Mehdi Houas. Autant de raisons pour lesquelles, selon la formule de Marie-Claire Daveu, directrice du développement durable et des affaires institutionnelles internationales de Kering, « il y a urgence de RSE ! »

 

 

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