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Par Carenews INFO - Publié le 27 septembre 2019 - 14:28 - Mise à jour le 4 octobre 2019 - 10:04
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Aidant·e·s : pourquoi le futur congé du « proche aidant » est insuffisant

Pour la dixième Journée nationale des aidant·e·s ce 6 octobre, Yoopies, plateforme française de service à la personne, s’est penché sur les conséquences du rôle d’aidant·e sur la vie professionnelle. Et se joint aux voix des associations et soignant·e·s saluant l’indemnisation prochaine du congé de proche aidant, tout en en demandant bien plus.

Aidant·e·s : pourquoi le futur congé du « proche aidant » est insuffisant
Aidant·e·s : pourquoi le futur congé du « proche aidant » est insuffisant

 

 

 

 

Les aidant·e·s au travail : stress, baisse d’efficacité et frein à l’évolution

 

Sur les 11 millions de Français·e·s soutenant au quotidien un parent, un enfant ou un proche en situation de dépendance, plus de la moitié est en activité professionnelle, comme l’a montré le baromètre des aidants 2018 de la Fondation APRIL/Institut BVA. Ils doivent donc mener de front ce soutien et leur travail, tout en en subissant les conséquences sur leur santé. Une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques a en effet montré que quasiment la moitié des aidant·e·s familiaux (48 %) ont une maladie chronique, 29 % se sentent anxieux·ses et stressé·e·s et 25 % ressentent une fatigue physique et morale. 

 

Il n’est donc pas surprenant que le rôle d’aidant·e ait un impact sur la vie professionnelle, impact qui se révèle immense dans l’étude menée par Yoopies auprès de 1300 répondant·e·s, en partenariat avec le LabRH. La plateforme de services à domicile y développe le « poids psychologique induit par la gestion et l’organisation des tâches domestiques, parentales, familiales et personnelles » pesant sur la vie professionnelle. Et constate que l’immense majorité des salarié·e·s aidant·e·s (97 %) gèrent leurs problématiques personnelles au travail. 

 

Pour 84 % des aidant·e·s, ces problématiques sont gérées au travail au moins une fois par semaine. Une gestion nécessaire qui représente une source de stress pour la grande majorité des aidant·e·s (89 %), a un impact sur l’efficacité au travail de 66 % d’entre eux, et une incidence négative sur l’évolution professionnelle de 35 % des aidant·e·s. 

 

 Aidant·e·s : la nécessité d’ « un plan véritablement inclusif »

 

Pour soutenir les proches aidants, le cabinet d'Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, a annoncé que le congé indemnisé pour les aidant·e·s, qui sera créé en 2020, sera rémunéré autour de 40 euros par jour. Un plan pour les aidant·e·s doit être dévoilé à l’automne par Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée des personnes handicapées.

 

Actuellement, les aidant·e·s peuvent prendre un congé non rémunéré pour s'occuper de leur proche pendant trois mois maximum, fractionnables. Compte tenu de son coût, très peu de personnes ont demandé à en bénéficier. Un « droit au répit  », une aide de 500 euros, est également proposée depuis la loi d’adaptation de la société au vieillissement votée en 2015 — mais uniquement aux proches aidants des personnes âgées. 

 

Hélène Rossinot, médecin de santé publique et autrice de Aidants, ces invisibles, a précisément expliqué à 20 Minutes espérer « qu’on ne se concentrera pas uniquement sur les personnes âgées et handicapées, mais qu’on proposera un plan véritablement inclusif ». Et de mentionner le cas des jeunes aidant·e·s, pour lesquels pourrait par exemple être proposé « une formation des enseignants à l’école, une bourse pour ces jeunes aidants, un travail de déstigmatisation à l’école »

 

De l’importance de la mobilisation de l’Etat et des entreprises

 

Dans une pétition à l’intention du ministère des Solidarités et de la Santé, le collectif Je t’Aide, qui organise la Journée nationale des aidant·e·s, alerte également sur la situation des femmes aidantes, « plus exposées à la précarité en raison de leur genre ». Et demande plus largement, tout comme Hélène Rossinot, une reconnaissance, un statut, des droits et un accompagnement adapté pour toutes et tous les aidant·e·s. Sans oublier le rôle des entreprises auprès de leurs salarié·e·s aidant·e·s : « flexibilité, horaires aménagés, télétravail, l’employeur.euse doit généraliser le soutien de ces aidant.e.s », précise le collectif. 

 

« Il appartient aux dirigeants de venir compléter les initiatives étatiques par le développement d’une véritable culture d’entreprise favorisant la pleine reconnaissance et l’accompagnement de ces collaborateurs fragilisés par leur situation personnelle », commente Benjamin Suchar, fondateur de Yoopies. Pour cause : 60 % des aidant·e·s consulté·e·s pour l’étude de la plateforme pensent que leur employeur devrait intervenir pour les soutenir.

 

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