La solidarité peut-elle être un délit ? Un militant poursuivi à Dijon
À Dijon, un militant de la Ligue des Droits de l'Homme (LDH) a été convoqué par la justice pour un « rappel à la loi », en raison de l'aide qu'il a apportée à des demandeurs d'asile à qui il a fourni des attestations d'hébergement.

Paul Garrigues ne cache pas le fait d'avoir mis à la disposition des migrants ces documents administratifs. Il a d'ailleurs reçu le soutien d'une cinquantaine de personnes qui ont manifesté à Dijon et qui l'ont accompagné au tribunal pour dénoncer le « délit de solidarité » qui lui était reproché. L'un des manifestants avait clairement exprimé cette idée en inscrivant sur sa pancarte : « La solidarité n'est pas un délit ».
Parmi les infractions à la loi reprochées à Paul Garrigues, la justice a notamment retenu le fait d'avoir hébergé une famille à son domicile : « J’ai encore le droit d’héberger qui je veux chez moi » a-t-il répondu. Cette interdiction et l'accusation d'avoir fourni « cinq attestations d'hébergement » relèvent selon lui d'une même posture politique : « On veut faire obstacle à ce que des personnes régularisent leur situation » estime-t-il.
Cette analyse est partagée par Geroges Berlier, le président de la LDH de Dijon, qui s'est exprimé à cette occasion et a ajouté que les demandeurs d'asile doivent « prouver le département dans lequel ils résident » pour que leur dossier soit examiné : « s’ils n’ont pas de certificat d’hébergement, leur dossier ne peut pas être traité ».