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Par Carenews INFO - Publié le 6 février 2015 - 11:19 - Mise à jour le 20 février 2015 - 13:36
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Les "entrepreneurs privés d'intérêt collectif" : entre rentabilité et solidarité

Le secteur de l'économie sociale et solidaire représente aujourd'hui 10% du PIB français et voit émerger de nouveaux modèles professionnels. Une évolution qui offre la possibilité aux jeunes qui s'apprêtent à intégrer le monde du travail d'envisager de concilier activité professionnelle et recherche de sens, volonté d'agir pour l'intérêt commun.

Les "entrepreneurs privés d'intérêt collectif" : entre rentabilité et solidarité
Les "entrepreneurs privés d'intérêt collectif" : entre rentabilité et solidarité

Hugues Sibille, vice-président du Crédit coopératif et fondateur de l'Avise, une association dédiée au développement de l'économie sociale et solidaire (ESS), propose une analyse des changements actuels : « Au départ, l'économie sociale et solidaire, c'était tout ce qui était entre le marché et l'État, et puis, à partir de 1974, avec la crise et la montée du chômage, on a vu émerger les valeurs de solidarité et de partage à l'origine du développement durable et du commerce équitable. Depuis le début des années 2000, on est entré dans une troisième phase. »

Cette troisième phase correspond à une complexification du rôle de ces nouveaux acteurs qui « cheminent sur un chemin de crête » entre rentabilité et solidarité, et « doivent en permanence équilibrer ces deux pôles ». Par exemple, certains choisissent de plafonner leur salaire à cinq fois le SMIC mais, en même temps, ne considèrent pas que la question de la rémunération des actionnaires soit taboue. André Dupon, créateur et président de la société Vitamine T – une société de retraitement des déchets – approuve ce mode de fonctionnement : « Un taux de 3 % à 4 % annuel me paraît un bon compromis pour ne pas rester figé dans le dogme : on n'a pas le droit de s'enrichir ».

André Dupon a 58 ans et c'est l'un des premiers, en France, à avoir décidé de « combiner action sociale et action économique » pour permettre à des personnes exclues du monde du travail de retrouver un emploi. Selon lui, la nouvelle génération a intégré ce nouveau type d'approche : « il y a un mouvement de fond chez les jeunes diplômés pour qui il n'est plus question d'opposer économie et social, nous ne sommes plus seuls ». La plupart de grandes écoles ont, en effet, tenu compte de cette évolution et proposent aujourd'hui un cursus dans ce domaine. L'École Supérieure des Sciences Économiques et Sociales (ESSEC) a même trouvé un nom pour ces nouveaux chefs d'entreprise : « des entrepreneurs privés d'intérêt collectif ».

André Dupon n'est que l'un des nombreux entrepreneurs solidaires aujourd'hui en activité en France. Frédéric Bardeau, par exemple, a fondé Simplon, un centre de formation à la programmation informatique pour les chômeurs ; Cécile Galoselva a fondé la société Etic, qui achète et rénove des bâtiments pour en faire des immeubles de bureaux à loyer modéré ; en 2000, Guillaume Bapst a créé ANDES, un réseau d'épicerie solidaires ; Sylvain Couthier, quant à lui, dirige aujourd'hui ATF Gaïa, une entreprise destinée au recyclage et au reconditionnement de matériel informatique qui emploie en majorité des personnes en situation de handicap pour favoriser leur insertion professionnelle.

Le gouvernement semble avoir pris conscience du fait que l'ESS est un secteur dynamique qui a créé plus d'emploi que le privé au cours de ces treize dernières années et il commence à prendre des mesures pour aider les PME de ce secteur à évoluer : une nouvelle définition de l'économie sociale et solidaire a été proposée et son financement a été intégré dans les missions assignées à la banque publique d'investissement, Bpifrance.

 

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