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Par Carenews PRO - Publié le 26 février 2015 - 17:39 - Mise à jour le 26 mai 2017 - 06:59
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[ENTRETIEN] Géraldine GUILLUY, la nouvelle génération du mécénat prend la parole

Géraldine Guilluy, après des années dédiées au mécénat et aux fondations au sein d'IMS – Entreprendre pour la cité, vient de co-fonder son cabinet de conseil en impact social. Ses précédentes expériences professionnelles et son regard aiguisé sur le secteur de la philanthropie en font une experte dans son domaine. Sa connaissance du milieu et son analyse lucide de l'évolution du mécénat ont nourri cet échange riche, qui sort des discours lissés produits parfois par les acteurs du milieu.

[ENTRETIEN] Géraldine GUILLUY, la nouvelle génération du mécénat prend la parole
[ENTRETIEN] Géraldine GUILLUY, la nouvelle génération du mécénat prend la parole

 

Un parcours qui offre une belle vue du secteur et de son évolution

 

Après une école de commerce, Géraldine souhaitait exercer un métier qui alliait l'économique et le social. Travailler dans le secteur associatif était, il y a dix ans, perçu comme un acte très militant –  dans un monde à l’opposé du professionnalisme de l'entreprise. Le mécénat lui semblait concilier ces deux mondes. 

 

Elle est devenue chargée de mécénat chez IBM, qui était adhérent de l'IMS... Une chose en entraînant une autre dans ce sérail, elle a rejoint IMS Entreprendre pour la cité où elle est restée 8 ans. Elle était en charge du mécénat et des partenariats. Elle travaillait donc auprès des départements RSE et des fondations d'entreprise ce  qui explique l'étendue de son horizon mécénal, l'IMS accompagnant plus de 200 entreprises.

 

Géraldine est désormais associée à Christelle Van Ham, qui après quelques années passées chez Ashoka, s’est spécialisée dès 2009 sur les questions d’impact social. Elles ont monté un cabinet de conseil en impact social : EEXISTE (Ensemble explorons l'impact social et territorial). Sa création d'entreprise est le fruit d'une rencontre avec son associée, mais ce qui l'a amenée à bifurquer légèrement sa carrière, c'est l'envie d'aider ce secteur à se professionnaliser. C'est un défi, lié au fait que son métier soit un peu nouveau. Il s'inscrit pourtant dans une problématique assise dans le secteur : la professionnalisation de la philanthropie. Géraldine explique, enthousiaste : « Il y a 5 ans, personne ne comprenait ce dont il retournait, et aujourd'hui, tout le monde veut connaître son impact. »

 

 

L’envie d’accompagner la professionnalisation du secteur

 

EEXISTE a été créé pour aider les structures qui portent un projet d'intérêt général à mieux connaitre leur impact. En effet, les associations ne sont pas forcément outillées pour mesurer leur impact, et cette question est aujourd'hui un enjeu essentiel. Pour une association, appréhender son impact permet de s'améliorer, de mieux communiquer, de renouveler ou d'ajuster ses programmes efficacement, de prendre conscience de l'écho sur les bénéficiaires et parfois de corriger un éventuel impact négatif. En période de raréfaction des ressources financières, il permet aussi de convaincre de son utilité pour développer ses partenariats.

 

Pour les fondations, il s'agit plutôt d'aider les associations qu'elles soutiennent en financement ces études, ou bien d'évaluer leurs programmes propres. Il s'agit de répondre à la question « Qu'est-ce que mon action a permis comme changement ? » de façon objective et documentée.

L'impact social est également devenu un enjeu dans les réponses aux appels à projets. Les structures non-lucratives ont peu de moyens et peu d'effectifs. Elles n'ont pas forcément le temps ou les compétences pour analyser leur impact alors que c'est une question soulevée de plus en plus souvent et par les bailleurs publics et par les acteurs privés.

 

 

Son regard sur l'évolution de la philanthropie

 

C’est un secteur passionnant, et dont les métiers se structurent. La première fiche de poste établie pour un délégué général de fondation date de 2008. En 2006 les collaborateurs sont arrivés au cœur des débats. En 2009 est sortie la question de l'évaluation. Tout est allé très vite. Ensuite, la RSE est arrivée et a bousculé le tout. Nous allons, et c'est nécessaire, vers plus d'interactions entre l'entreprise et le mécénat, plus de coordination. C'est un tournant « challengeant » pour le secteur des fondations d’entreprises !

 

L'impact est devenu une problématique centrale et montante. Ce qui est certain, c'est que la France est en retard dans ce domaine. Aujourd’hui, quasiment toutes les fondations demandent à leurs associations partenaires un bilan de l’action soutenue. Mais combien aujourd’hui exploitent ces bilans ? Il est d’ailleurs très difficile d'exploiter ces bilans par manque d'indicateurs communs. Pour que le reporting soit enfin efficace, il faudrait qu'il soit aussi d’avantage partagé entre les acteurs. Si l'on sort de la dichotomie louanges/critiques, ce qu'il faut mettre en valeur, c'est l'envie du secteur de s'améliorer, d'être utile. Et surtout, c'est un sujet riche et fécond car  les méthodes et outils restent encore à inventer.

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