Sommet sur le budget: l'Europe réduit les aides alimentaires.
7 février 2013. L'ambiance est tendue à Bruxelles, le débat sur le maintien - ou non - du plan d'aide aux plus démunis se joue aujourd'hui. Et l'enjeu est de taille: 18 millions d'européens bénéficient chaque année de ce programme qui se traduit par des aides alimentaires.
"Nous avons l’absolue nécessité d’un dispositif qui soit à la hauteur de la situation, déclarent les Restos du Coeur. Nous avons besoin d'un vrai dispositif d’aide alimentaire qui ne soit pas fondu dans les autres aides structurelles, toutes aussi indispensables.Pour cela, nous comptons sur l’implication totale du gouvernement français qui s’est fermement engagé à assumer ses responsabilités."
Ce programme constitue la plus grande source d’approvisionnement pour les associations caritatives dans l'Union européenne dont notamment, en France, la Croix-Rouge, le Secours populaire, les Restos du Coeur ou encore les Banques alimentaires.
Le PEAD est menacé de suppression depuis que sept pays européens, dont l'Allemagne - principal contributeur de cette aide alimentaire – ont demandé en 2011 la fin de son financement par l’Europe, estimant que l'aide relevait avant tout d’une politique sociale des États.
Saisie par Berlin, la Cour de justice européenne a donné raison à l’Allemagne et a condamné le PEAD mettant en avant la dénaturation du programme depuis sa création. En effet, depuis1995, la Commission européenne n’utilise plus les excédents agricoles mais une partie du budget de la PAC pour acheter directement de la nourriture sur les marchés agricoles et les redistribuer aux plus démunis via les associations.
Après de longues discussions, les institutions européennes ont imaginé un nouveau dispositif, baptisé Fonds européen d’aide aux plus démunis (FEAD), un « nouvel instrument destiné à lutter contre les formes extrêmes de pauvreté et d’exclusion », désormais placé au sein du Fonds social européen. Problème: ce nouveau fonds doit aussi soutenir les autres problèmes sociaux, comme le logement. Donc mois de soutien pour les aides alimentaires.
Et comme le craignaient les associations caritatives, le budget de ce plan d'aide a été revu à la baisse, passant de 3,5 à 2,1 milliards d'euros sur la période 2014-2020.
Alors, doit-on alors s'attendre à une catastrophe humanitaire en Europe? Pas forcément.
Le ministre délégué à l'agroalimentaire Guillaume Garrot a assuré sur RTL que l'État compenserait "à l'euro près" la baisse de l'aide alimentaire aux plus démunis prévue dans le nouveau budget de l'UE.
"Cette baisse sera compensée à l'euro près en France", a-t-il déclaré. La France ayant touché 72 millions en 2011, l'écart à combler pourrait se chiffrer en dizaines de millions.
En France, ce sont plus de 4 millions de personnes qui bénéficient des programmes d'aide alimentaire. Et autant d'opportunités de faire le bien en s'engageant aux côtés de ces associations luttent pour que l'Europe cesse enfin d'être affectée par ce fléau qu'est la faim.