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Par Carenews PRO - Publié le 21 mai 2015 - 11:40 - Mise à jour le 1 juin 2015 - 14:13
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[ENTRETIEN] Catherine Monnier, DG du Fonds Adie pour l’entrepreneuriat populaire

L’Adie, association reconnue d’utilité publique créée en 1989, aide les personnes exclues du marché du travail et du système bancaire à créer leur propre emploi et donc leur entreprise grâce au microcrédit. Les missions de l’Adie sont : financer, accompagner, contribuer à la création d'entreprise. Depuis sa création, 131 712 microcrédits ont été accordés, 93 967 entreprises ont été créées et 84 % de micro-entrepreneurs ont été réinsérés professionnellement. Après un parcours marketing et commercial en entreprise, Catherine Monnier, aujourd'hui déléguée générale du Fonds Adie, souhaitait "donner plus de sens à son activité en travaillant pour une cause plutôt que pour des actionnaires".

[ENTRETIEN] Catherine Monnier, DG du Fonds Adie pour l’entrepreneuriat populaire
[ENTRETIEN] Catherine Monnier, DG du Fonds Adie pour l’entrepreneuriat populaire

Comment êtes-vous devenue déléguée générale du Fonds Adie ?

Un peu par hasard, un ami m’ayant parlé du fonds alors en création. Ce fonds de dotation autorisé par la loi de 2008 a pour vocation d’apporter de nouvelles sources de financement dédiées au développement de l’Adie, l’association pionnière du microcrédit en France, qui finance et accompagne des personnes en situation de précarité économique dans leur projet de création de micro-entreprises.

Car je suis un pur produit du monde marchand. À la sortie de l’EM Lyon je me suis engagée dans des fonctions marketing et commerciales dans la très grande consommation (Danone, Henkel), la distribution de café et de thé (Maxpax-Kraft Jacobs Suchard) mais aussi le téléphone mobile au moment du lancement du GSM où j’ai alors vécu cinq ans de folie sur un marché en croissance exponentielle. Puis j’ai été directrice marketing du premier portail européen de déplacements en ligne Mappy. Sortie un peu brutalement suite aux difficultés rencontrées par Wanadoo lors de son introduction en bourse et du revirement stratégique qui en a résulté, j’ai traversé une période de remise en question à l’issue de laquelle j’ai souhaité donner plus de sens à mon activité en travaillant pour une cause plutôt que pour des actionnaires. Je suis entrée à la Fondation pour la Recherche Médicale où j’ai travaillé pendant cinq ans avec bonheur. Et de fil en aiguille j’ai rejoint en 2009 l’Adie pour le lancement du Fonds dédié à l’accompagnement des micro-entrepreneurs alors en création.

 

Quelle aide apporte le Fonds Adie à l’association du même nom ?

Acteur majeur du microcrédit en France l’Adie permet depuis 25 ans à des personnes en situation de précarité n’ayant pas accès au système bancaire à s’en sortir en créant leur propre activité. En réponse aux besoins croissants dans un contexte de crise, le Fonds apporte à l’association de nouvelles sources de financement pour assurer l’accompagnement des micro entrepreneurs.

Après six années de croissance le Fonds vient de lancer pour les cinq ans à venir une offre « Mécène pour l’emploi » permettant aux donateurs de choisir l’affectation de leurs dons (à partir de 5 000 euros) : Le Fonds Jeunes dédié aux micro entrepreneurs de 18 à 32 ans. Dans certains quartiers 40% des jeunes sont sans emploi et beaucoup rêvent de devenir leur propre patron. L ‘Adie leur en donne les moyens en les accompagnant en amont de la création mais aussi après le lancement de leur micro entreprise. Le Fonds Femmes pour sensibiliser à la création de micro entreprises et aider celles qui n’osent pas franchir le cap. Beaucoup ne s’en sentent encore pas capables. L’assurance d’un soutien personnalisé par l’Adie les encourage. Enfin le Fonds Adie Microfranchise Solidaire dont la vocation est le développement de micro franchises solidaires. Comme Chauffeur & Go qui propose aux particuliers comme aux professionnels un chauffeur quand ils ne peuvent conduire. L’idée est de développer un modèle, de le valider, de trouver un entrepreneur social pour monter des microfranchises avec l’objectif de créer un maximum d’emplois. Et pour chacun des projets les donateurs ont la possibilité de choisir sous quelle forme ils veulent aider.

Un des sujets importants du Fonds est aussi le financement depuis cinq ans de la formation professionnelle pour les personnes, permanents ou bénévoles de l’association, qui accompagnent les porteurs de projets.

 

Comment voyez-vous évoluer le mécénat ?

Même si les aides publiques sont essentielles le financement privé prend de plus en plus souvent le relais du public pour des actions d’intérêt général. La tendance de fond qui va en s’amplifiant est une générosité plus grande des donateurs à condition d’être convaincus par l’action et de savoir à quoi sert leur argent. Raison pour laquelle plus nous serons clairs dans nos projets, plus nous motiverons à nous suivre dans la durée. Pour l’Adie, un atout fondamental réside dans l’impact du don dans la durée : les personnes aidées sortent durablement du chômage en créant leur activité, deviennent créatrices de richesse, certaines vont créer des emplois. C’est ce cercle vertueux que nous voulons mettre en oeuvre.

 

Dans cette période de crise le recentrage sur son environnement proche, sa région, voire sa ville est aussi une tendance qui se développe. Quand on a la chance d’être bien gâté par la vie, voir la pauvreté autour de soi révolte et mobilise. Il est naturel de vouloir agir « près de chez soi ».

Beaucoup de dons sont faits par internet mais pour des montants importants (à partir de quelques milliers d’euros selon les banques) le chèque est le moyen le plus simple. Et bien sûr les donations, elles, se font devant notaire.

 

Crédit photo :  Stéphane Martinelli

 

 

 

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