RSA contre bénévolat dans le Haut Rhin : une idée innovante mais controversée
Le conseil départemental du Haut-Rhin vient de voter, le 5 février dernier, une mesure sans précédent : pour se voir verser le RSA (Revenu de Solidarité Active), les allocataires devront réaliser 7 heures de bénévolat hebdomadaires. Une annonce qui fait débat.

Lutter contre les dérives de l'assistanat
Destiné aux foyers touchés par la précarité, le RSA repose sur le principe de solidarité de la nation française. En conditionnant le versement de cette allocation à l'exécution d'heures de bénévolat, Eric Straumann, le président du conseil départemental du Haut Rhin, cherche vraisemblablement à lutter contre les dérives de l'assistanat en France. Pour contrôler la bonne exécution de cette mesure, les allocataires seront tenus de présenter une attestation prouvant qu'ils ont bien effectué leurs 7 heures de bénévolat hebdomadaires tous les 3 mois. Afin de trouver des structures ou associations pour les accueillir, une plateforme numérique sera mise en place.
Une mesure qui fait question
L'annonce du versement du « RSA contre bénévolat » attise cependant les débats. Si le RSA assure un revenu minimum, il permet à peine de survivre pour de nombreux bénéficiaires. Inverser le sens de la solidarité et proposer aux allocataires une activité non rémunérée à hauteur de 28 heures par mois est considéré comme contre-productif par certains. À l'image du Mouvement ATD Quart Monde, qui souligne dans un communiqué que ces heures de bénévolat obligatoires priveront les allocataires d'autant de temps à consacrer à la recherche active d'un emploi. Pour d'autres, il s'agit d'une mesure bénéfique : Eric Straumann espère ainsi « mettre le pied à l’étrier aux gens, pour qu’ils se resocialisent et sortent de l’isolement ».