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Par Carenews PRO - Publié le 30 septembre 2013 - 07:24 - Mise à jour le 10 février 2017 - 12:01
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[PORTRAIT] Femme, 45 ans cherche un emploi : Force femmes !

N’offrir ses services qu’à un public ultra-ciblé, réserver un casting très serré aux bénévoles choisis sur leurs compétences professionnelles, Force Femmes a choisi le parti-pris de fonctionner comme une entreprise. L’association aide depuis sept ans les femmes âgées de plus de 45 ans à retrouver un emploi ou lancer leur affaire. Portrait.

[PORTRAIT] Femme, 45 ans cherche un emploi : Force femmes !
[PORTRAIT] Femme, 45 ans cherche un emploi : Force femmes !

En 2006, une dizaine de chefs d’entreprise françaises, membres du conseil d’administration du women’s forum, décident d’aller plus loin que l’organisation d’un événement annuel. Très vite, elles se rendent compte que le travail peut être très excluant. Dans leurs recherches, elles découvrent qu’il n’y a aucune association s’occupant des femmes de plus de 45 ans au chômage. Bingo, Force femmes est créée. Pour la déléguée générale Elise Moison, “C’est un petit créneau mais malheureusement très rempli”.

 

Alors, pour ces femmes, inscrites depuis moins de deux ans à Pôle emploi, l’association propose des conseils de pros et des ateliers collectifs pour faciliter l’obtention d’un emploi ou aider à la création de sa propre entreprise. Les 400 bénévoles prédicateurs de conseils suivent un casting très serré: “C’est ce qui fait la différence avec énormément d’associations, on fonctionne comme une entreprise, qu’avec des experts: le directeur financier de Price ou la directrice communication de Coca-Cola France par exemple”.

 

Ces bénévoles donnent des conseils pratiques mais travaillent aussi beaucoup sur la confiance en soi pour aider ces femmes, dont 80% sont à la tête de famille monoparentale. Ces personnes, qui souffrent d’une double discrimination à l’embauche, de genre et d’âge, pratiquent parfois l’auto-censure, et l’association cherche aussi à lutter contre ce phénomène. “Le travail en groupe permet de dédramatiser, il y a comme un aspect sport collectif” raconte Isabelle, bénévole de l’association.

 

Elise Moison insiste: “Nos bénévoles ne sont pas formés pour traiter des problèmes psychologiques ou sociaux. Quand c’est le cas, on renvoie vers d’autres associations”. En général, l’association ne suit pas les femmes plus d’un an: “On ne travaille pas sur du chômage de longue durée, on ne veut pas leur créer un cocon confortable d’assistanat sur le long terme qui ne leur permet pas de se positionner dans une dynamique”. Alors, pour ne pas travailler dans le vide: “Tous les six mois, on analyse la situation pour voir si l’accompagnement est toujours aussi pertinent”.

 

Plus efficace que pôle emploi ?

Le Prix de la Créatrice, créé par Forces Femmes, met en lumière chaque année des femmes soutenues par l’association qui ont fondé leur entreprise. En 2012, le premier prix a été remis à Valérie Desmoulins pour Alterservices, conciergerie d’entreprise. Le deuxième a été remis à Elisabeth Tardy, avec son entreprise d’aide à domicile A Domicile Faire et Bien. La troisième lauréate, Muriel Gerlach a décidé de lancer son business quand l’entreprise familiale pour laquelle elle travaillait à mis la clef sous la porte. Avec Bio créative, elle invente de nouvelles recettes avec des produits bios. Grâce à ce prix, elles ont reçu chacune 10 000, 7 000 et 5 000 euros.

 

Au total, l’association aide environ 2000 femmes par an. Ces chiffres prometteurs s’opposent pourtant à ceux publiés par Pôle emploi. Pour Elise Moison, ce paradoxe s’explique par un manque d’efficacité clair de l’agence publique : “Le problème de Pôle emploi ? La surcharge de travail (il est impossible de suivre 500 personnes à la fois), le public trop diversifié (on ne peut pas accompagner un jeune diplômé et quelqu’un de 50 ans de la même manière) et le manque de formation des agents, ils n’ont pour la plupart jamais travaillé dans une entreprise”.

Pour la jeune déléguée générale, la solution se trouve justement dans la sous-traitance aux associations. “L’agence financerait des associations partenaires spécialisées dans un public”.

 

En attendant cette réforme souhaitée, Force Femmes continue de se développer sur l’ensemble du territoire. Elle est déjà présente dans 15 villes françaises et là où elle n’est pas présente, l’association propose une alternative: l’aide à distance. En effet, depuis 2009, elle travaille en partenariat avec la branche emploi de Mondial Assistance qui délivre, toujours gratuitement, des conseils par téléphone.

 

Le 1er octobre 2013, l’association organise “Les Rencontres de Force femmes” à la Maison de la Chimie. Ouvert à tous, l’événement proposera des ateliers, un forum et un débat introduit par Najat Vallaud-Belkacem.

 

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