Emploi déguisé, alternative à la précarité : les dérives du service civique
Lancé par le gouvernement en 2010 afin de renforcer la cohésion sociale, le service civique rencontre un vif succès. Mais si les volontaires ont à cœur de mettre leur temps à contribution, les missions constituent parfois un travail déguisé ou une échappatoire à la précarité de l'emploi.

Des missions d'intérêt général, pour développer la solidarité
Le service civique a été mis en place par le gouvernement il y a maintenant 6 ans, avec un objectif louable : « renforcer la cohésion nationale et la mixité sociale » en offrant aux volontaires « l’opportunité de servir les valeurs de la République et de s’engager en faveur d’un projet collectif en effectuant une mission d’intérêt général ». Destinée aux jeunes français de 16 à 25 ans, cette initiative est basée sur le volontariat et indemnisée 573 euros net par mois. Le succès a vite été au rendez-vous : le gouvernement reçoit aujourd’hui 4 fois plus de candidatures que de missions disponibles, ce qui prouve la volonté des jeunes à s'engager pour la Nation.
Service civique : l'envers du décor
Cependant, certains observateurs alertent sur les dérives dont le service civique fait l'objet. Il n'est pas rare que les missions se transforment en emploi dissimulé. Face à la crise du financement associatif, de nombreuses petites structures considèrent les jeunes volontaires comme une main d’œuvre bon marché, qui plus est souvent diplômée. Ces derniers se voient confier des tâches courantes au sein des associations, qui devraient normalement être effectuées par un salarié classique. Par ailleurs, le service civique est de plus en plus perçu par les jeunes comme une alternative au chômage et à la précarité de l'emploi, de nombreux diplômés s’engageant faute de trouver un premier emploi qualifié.