[#STREET]Le calendrier de SDF pour amener le regard sur les invisibles de la rue
La rue est aujourd’hui le lieu où regards craintifs et dédaigneux se croisent. Pourtant, elle est dotée d’un grand potentiel de cohésion sociale. Des actions, toujours solidaires, sont menées afin de redonner à cet espace de vie toute sa convivialité, en se préoccupant d’abord de ceux qui y vivent. A Barcelone, des SDF posent nu afin de rappeler qu’ils existent, et que toute l’année, ils sont presque nus.
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Rappeler la cause des sans-abri
Des SDF qui posent nus pour un calendrier, cela fait d’abord sourire. Déjà, parce qu’eux-mêmes sont souriants, mais aussi parce qu’ils n’ont pas forcément le physique des « Dieux du Stade ». Mais la volonté affichée est de montrer que les SDF sont nus toute l'année, rappeler qu’ils souffrent, au-delà de leur dérision. Attirer l’œil par la nudité, cela marche très bien, mais cette nudité n’est pas une fin en elle-même, elle est subordonnée à la cause des sans-abri. L’initiative d’un calendrier où posent des SDF a déjà été prise à Lille ou en Seine-et-Marne par exemple.
La beauté et le talent de la rue
L’idée est également de montrer qu’un SDF lutte activement pour sortir de la rue et trouver un emploi. C’est l’aide pour la recherche d’un travail et d’un toit qui est à la clé des fonds récoltés par le calendrier. La volonté du photographe, José Sanabria, était tout de même de faire un projet artistique. Il ne s’agissait pas de prendre des photos sur le ton de l’humour, bien que certaines fassent sourire, mais d’exhiber la dureté de la vie dans la rue, la souffrance de ses habitants. C’est bien une esthétique du dénuement, mêlée au prosaïsme de la vie errante, qui est à l’œuvre dans ce calendrier. Malgré le désespoir de leur situation, les SDF concernés par le calendrier entendent bien raccommoder l’image que l’on peut avoir d’eux, par des photographies où pour une fois, on ose les regarder.