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Par Carenews PRO - Publié le 9 mars 2017 - 16:53 - Mise à jour le 27 mars 2017 - 10:28
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[ENTRETIEN] Agnès Weil, déléguée de la Fondation d’Entreprise Club Méditerranée

Souvent implanté près de populations défavorisées le Club Med a été l’un des pionniers de la responsabilité sociale grâce à l’engagement de ses salariés dans des actions de solidarité. C’est ce qui a séduit Agnès Weil aujourd’hui Directrice du développement durable et déléguée générale de la Fondation d’Entreprise Club Méditerranée.

[ENTRETIEN] Agnès Weil, déléguée de la Fondation d’Entreprise Club Méditerranée
[ENTRETIEN] Agnès Weil, déléguée de la Fondation d’Entreprise Club Méditerranée

Quel parcours vous a conduite à prendre ces responsabilités au sein du Club Med ?

Après une formation scientifique à l’École Nationale de la Statistique et de l’Administration Économique (ENSAE) j’ai commencé par travailler dans le conseil aux entreprises. Puis j’ai repris des études à l’Institut Européen d’Administration des Affaires (INSEAD) et j’ai mis en 1991 un pied dans le tourisme social en travaillant pour VVF. J’y ai découvert le tourisme associatif et cela m’a passionnée. Il y avait une culture et un savoir-faire très forts avec une vision large mêlant la famille, l’accès aux  vacances pour tous, et l’aménagement du territoire. Je m’y suis trouvée à un moment où les fonds publics étant en perte de vitesse il fallait que les opérateurs s’ouvrent au secteur marchand. Et qu’une mutation s’opère d’un VVF association de tourisme social vers l’économie plus classique. 

J’avais toujours voulu travailler dans le tourisme et j’étais impressionnée par la façon dont le Club Med avait anticipé il y a quarante ans les changements de société. J’étais très attirée par son côté visionnaire. J’y suis donc entrée en 1999 comme directrice de la qualité, puis également de la sécurité, de l’hygiène et de la santé.  J’ai proposé en 2005 de créer la direction du développement durable pour fédérer la réponse aux attentes sur les sujets environnementaux et sociétaux , illustrés par la loi NRE à l’époque 

J’ai alors travaillé en grande complicité avec Constance Nora, déléguée de la Fondation Club Méditerranée à ce moment-là. À son départ en 2014, il m’a été proposé de reprendre sa fonction. Je travaille donc aujourd’hui sur deux approches : faire son métier autrement en prenant en compte les impacts « ESG » (environnementaux, sociaux, de gouvernance) en tant que directrice du développement durable; faire autre chose que son métier comme déléguée générale de la Fondation.

Quels sont les modes d’action de la Fondation Club Med ?

La Fondation Club Méditerranée est l’une des toutes premières fondations créées par une entreprise, en 1978 par Gilbert Trigano, et l’une des dix premières à être placée sous l’égide de la Fondation de France (même si ce n’est plus les cas aujourd’hui). Très vite les GO (Gentils Organisateurs pour salariés du Club Med) se sont engagés dans des actions de solidarité à proximité de leur lieu de travail qu’il s’agisse de bureaux ou villages. Très vite aussi le Club Med a mis à disposition d’associations locales le matériel recyclé. L’idée étant de travailler auprès des populations locales défavorisées dans l’accompagnement plus que dans l’urgence. C’est pourquoi les actions revenant le plus souvent concernent l’enfance, l’action sociale, l’éducation, l’insertion par le sport. Ce sont toujours des projets dans lesquels les salariés du Club peuvent s’impliquer. On en compte aujourd’hui 2000 engagés dans les différentes actions.

Toutes les causes solidaires autour des villages peuvent germer avec le soutien d’associations partenaires. Comme les écoles du sport, les goûters planétaires ou les passerelles métiers…

Et de plus en plus nous menons des actions prenant en compte l’environnement, en particulier avec l’association AGRISUD à l’exemple des 200 maraîchers que nous accompagnons en agroécologie, en Casamance.

Depuis plusieurs années nous faisons aussi appel à la générosité des GM (Gentils Membres pour clients du Club Med) en essayant d’identifier des donateurs. Nous avons créé un fonds de collecte sous l’égide de la fondation du roi Baudoin de Belgique. Et nos villages s’engagent dans le fundraising , rebaptisé chez nous « funraising », avec des ventes aux enchères, courses ou bingo solidaires. Des opérations qui nous ont permis de financer des pompes à eau solaires, des puits et des chauffages pour des écoles en altitude, pour des montants atteignant parfois quelques dizaines de milliers d’euros.

Que pensez-vous de l’évolution de la philanthropie ?

Tout est en train de se croiser de plus en plus avec la mobilisation des salariés impliquant les clients avec des associations partenaires, mais aussi d’autres fondations. On essaie de conjuguer les énergies pour en augmenter l’impact en s’intéressant moins au statut (fondation ou RSE) et plus à l’utilité de l’action menée. Et cette question de l’utilité concerne tous les acteurs qu’ils viennent de l’entreprise ou du secteur associatif.

Si bien que la limite est plus floue entre ce qui vient de la fondation et de la politique de RSE, mais la mise en commun des efforts est plus dynamique. 

Comme évoqué un peu plus haut l’implication des clients dans les actions de solidarité est une évolution forte (exemple : GM de professions médicales au Cap Skirring). Le fonds de collecte des clients "les Amis de la Fondation Club Méditerranée" (amisdelafondationclubmed.com) permet aussi de mettre en oeuvre des opérations de crowdfunding sur des projets aussi bien en France qu’à l’international.

L’enjeu de la digitalisation est aussi un point important, car la mise en relation de petits donateurs ouvre le champ des possibles. 

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